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A J-11, Sarkozy sombre dans la caricature derrière Le Pen

Publié le 25 avril 2012 par Juan
A J-11, Sarkozy sombre dans la caricature derrière Le Pen On dirait une panique mal cachée. Nicolas Sarkozy court après les faveurs des 6 millions d'électeurs qui ont choisi Marine Le Pen au premier tour dimanche. Lundi, il évoqua le « vrai travail ». Mardi, c'était au tour de la Famille. Et après ?
Il y avait pire. Ses proches pensaient déjà aux élections législatives.
Sarkozy était-il déjà enterré ?
Vrai travail, vrais chômeurs
Il voudrait parler aux « vrais travailleurs ». Qui distribuera les cartes ? Qui fera le tri ?  Le lieu n'était pas sûr. Initialement annoncée au Champs de mars, la manifestation pourrait glisser au Trocadéro, juste en face, de l'autre côté de la Seine, un lieu moins large où l'effet de foule s'obtient plus facilement.
Sarkozy voulait éviter que le 1er ne se transforme en manifestations anti-Sarko. Après tout, la CGT avait rappelé son appel à le déloger de l'Elysée le 6 mai prochain. «C'est une grave erreur de la CGT et de M. Hollande qui se présente derrière les drapeaux rouges de la CGT, et donc comme candidat de la CGT. C’est son droit, c’est son choix.» critiqua le candidat sortant. Ah... le spectre du drapeau rouge ! Il manquait le couteau entre les dents et la caricature était complète.  Qui pouvait lui rappeler le million de demandeurs d'emploi supplémentaires depuis 2007 ?
Nicolas Sarkozy continua, mardi midi à Longjumeau. Qui étaient donc ces « vrais travailleurs » de milieu de journée ? Le journaliste Arnaud Leparmentier, du Monde, s'amusa sur Twitter: « C'est bizarre, la France qui travaille tient meeting à 12h30 à Longjumeau ».
Caricatures
Pour séduire ces 6 millions d'électeurs qui avaient préféré Marine à Nicolas, tout était possible: « A partir du moment où Marine Le Pen est autorisée à se présenter, le vote pour elle n'est pas un vote contre la République » Un sondage indiquait que 68% d'entre eux avaient voté par adhésion et non par protestation. C'était un coup dur. A Longjumeau, Sarkozy livra donc toutes ses vannes. Point d'idées, de propositions, que des vannes ou un débat sur le débat.
« Je dénie donc le droit de faire la leçon de morale à ceux qui ont porté leurs suffrages sur une candidate qui avait le droit de se présenter. Je ne porte pas de jugement. Je ne porte pas de jugement. » Qui faisait la morale ? Justement, Nicolas Sarkozy s'inventait des scandales. Don Quichotte jusqu'au bout.
Il était encore Don Quichotte quand il s'indignait tout seul: «  Je n’aurais pas le droit de m’adresser à la souffrance de ces millions de Français, au prétexte que la pensée unique et que la gauche bien pensante, ça la gêne ? » Qu'avait-il fait depuis 5 ans ? Dix ans de droite et Marine Le Pen frôle le second tour...
Il répéta quelques mensonges: «  je dis que le 1er juillet, on versera les retraites le 1er de chaque mois et non pas le 8 parce qu’il n’y a aucune raison que l’État fasse sa trésorerie sur les retraités. » Les retraites ne sont pas collectées par l'Etat mais un organisme paritaire. Pire, ce dernier ne récolte les cotisations retraites que le 5 du mois. La seule proposition de Sarkozy couterait a minima 200 millions d'euros par an d'agios !
Il sombrait dans ses formules qui, à force, ne signifiait plus rien. Le poids des mots, le choc de la réalité: «Je dis, moi, le républicain profondément laïc, profondément laïc, je dis aux démocrates chrétiens que la France a des racines chrétiennes, que cela plaise ou non ! » Quelle importance à crier sa laïcité si c'est pour s'agenouiller devant le pape, en décembre 2007 ?
Il n'aimait pas l'assistanat. Que ne l'avait-il crier encore plus fortement depuis ces longues années de gouvernement ? Pourquoi n'avait-il pas assumé ? « Nous ne supportons pas l’injustice qui veut que celui qui ne travaille pas peut gagner dans certaines conditions davantage que celui qui travaille. »
A Longjumeau, Nicolas Sarkozy n'eut pas un mot pour son ami Johnny le chanteur, accusé par le Canard Enchaîné d'avoir un litige fiscal de ... 9 millions d'euros. Sarkozy aime les ragots quand ils concernent François Hollande.
Pagaille
Dimanche soir jusqu'à lundi matin, les proches du candidat sortant étaient des perroquets. Ils répétaient les mêmes éléments de langage, au mot près. Puis, mardi, ce fut la pagaille. 
Mardi matin, Chantal Jouanno confiait qu'elle voterait socialiste et non FN en cas de triangulaire aux prochaines élections législatives. C'était tout le problème. Sarkozy courrait après Le Pen mais ses proches pensaient déjà au tour d'après, les législatives. L'ancienne ministre de Sarkozy fut « corrigée ». A l'UMP, on s'agaça. «Mais on s'en contrefout de cette nana qui est en mal d'existence ! Qu'est-ce que vous voulez que cela nous fasse que Chantal Jouanno déconne ! », dénonça Jacques Myard, l'un des députés de la Droite Populaire de l'UMP.
Sur Twitter, Eric Ciotti, le député UMP niçois n'était pas avare en caricature: « @fhollande voulait inscrire la laïcité dans la constitution il devient le candidat des 700 mosquées ! » . Mais le soir même, François Fillon suivait Jouanno. Voter FN ? « Bien sûr que non ! La question ne se pose même pas ». Fillon pense à sa candidature à Paris.
Même Claude Guéant, candidat à Boulogne-Billancourt, excluait publiquement de voter FN en cas de triangulaire. Claude Guéant devenait centriste !
En fin de journée, le Monarque avait encore réuni 200 parlementaires UMP pour les rassurer après la débâcle de dimanche. Pas question de changer une formule qui ne marche pas, on n'a plus le choix. « On a posé les thèmes au premier tour et on n'en changera pas, bien évidemment », dixit Sarkozy, car  «les électeurs du FN ont lancé un appel "il faut vous réveiller».
Dans la journée, on apprenait que le Front national avait déposé à l'INPI ce qui serait la future dénomination du parti frontiste, l'Alliance pour un Rassemblement National.
Ami sarkozyste, réveille-toi ?
Il est temps de refermer la page.


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