C’est dans un climat particulièrement pesant que San Siro s’apprête à ouvrir ses portes. L’AC Milan reçoit le Genoa (18h00) pour ce qui s’annonce comme le match des potentiels grands perdants de l’exercice 2011 – 2012. Les enjeux sont diamétralement antagoniques, mais la situation est tendue des deux côtés. Ces deux sociétés amies ne se feront pas de cadeau ; leurs tifosi respectifs ne l’accepteraient pas. En cas de contre-performance, rossoneri et rossoblù auraient les idées claires quant à leur fin de saison : les uns diraient définitivement adieu au titre, tandis que les autres se rapprocheraient dangereusement de la Serie B.
Se résigner, ou continuer d’y croire ? Voilà une question qui doit trotter dans la tête d’Allegri et ses joueurs. L’équipe accuse un retard de trois points sur une Juventus en pleine bourre et ayant l’avantage du calendrier : Milan a encore le derby à disputer, alors que Del Piero et sa bande ont passé leurs derniers gros tests avec brio. En sus, les bianconeri ont ce fameux point de bonus glané grâce à une meilleure différence de buts particulière. A cinq journées de la fin du championnat, on ne voit pas comment la tendance pourrait s’inverser. Mais qu’importe, tant que rien n’est joué mathématiquement, l’espoir reste de mise. C’est précisément dans cette optique que le coach a tenu à motiver ses troupes, en conférence de presse : « On ne veut pas abandonner maintenant. On doit penser à gagner les 5 matches. » Les mots sont mesurés puisqu’il ne fait pas directement allusion au Scudetto, mais in petto, il y a la volonté de tout gagner… en espérant qu’un miracle se produise.
L’adversaire du jour traverse une crise sans précédent. Incapables de se sortir du marasme dans lequel se sont-ils embourbés. Pire, terrassés sur leur propre terrain le week-end dernier, 0-4 contre Sienne, les génois vivent une fin de saison sous haute pression ! Lors de ce match, une scène surréaliste s’est produite : l’arbitre fut contraint d’interrompre la rencontre après moins d’une heure de jeu, à la suite de jets de fumigènes. Ce n’est qu’après de longs échanges entre ultras et joueurs que le football a pu reprendre ses droits. Pour ne rien arranger, Preziosi – dont on se demande parfois s’il n’est pas plutôt président du Milan – a licencié son entraîneur, quelques jours seulement après l’avoir rappelé. Ne devançant que d’une petite longueur le premier relégable, Lecce, le Genoa est dans l’obligation de réagir ; le dernier billet pour la descente se jouera entre ces deux équipes. Bref, c’est une bête blessée, presque morte et pouvant surgir à tout moment que Milan se prépare à affronter.
Paradoxalement, Milan n’est pas loin d’être dans le même état d’esprit. En l’espace de quelques jours, les rossoneri sont passés de l’espérance de réaliser une saison pleine à la fatalité probable de pouvoir tout perdre. En athlétisme, on a coutume de dire que la quatrième place, celle qui vous exclut du podium, est la pire de toutes. Eh bien au football, ce discours vaut pour le second. A plus forte raison lorsque la première place vous a tendu les bras jusque dans les derniers instants. Une réaction est attendue ! L’équipe ne comptabilise qu’une seule victoire sur ses six dernières sorties – toutes compétitions confondues. Statistique encore plus affolante : la dernière victoire à domicile remonte au 24 mars dernier, et un 2-1 face à la Roma. Depuis, nous allons de désillusion en désillusion. On ne refait pas le passé, mais on serait presque tenté de regretter d’avoir joué crânement notre chance en Ligue des Champions. Une bonne humiliation nous aurait peut-être permis d’en garder sous le pied et de mieux gérer ces derniers matches en championnat… Non. Bien évidemment, nous ne pouvons pas penser comme ça, mais sans se lamenter sur notre sort, il suffit d’analyser en profondeur l’ensemble de la saison pour se rendre compte que la chance, ingrédient indispensable pour qui a de grandes espérances, n’aura pas été de notre côté. Entre blessures à répétitions, maladies et épisodes douteux, Milan pouvait-il vraiment réussir quelque chose ? L’ironie du sort veut que ce ne soit que maintenant, à savoir à la veille de clôturer cet exercice, qu’Allegri dispose de son effectif au quasi grand complet.
Suite aux derniers résultats, décevants à souhait, le Mister a décidé de prendre les choses en main et de sévir ! Il ne s’agit pas de trouver des responsables car, comme nous vous le disions dans l’article précédent, la faillite est collective. « Du plus haut dirigeant jusqu’aux joueurs, en passant par l’entraineur, le staff médical et le staff athlétique…« . Ainsi, C.Seedorf et Robinho ont été écartés l’espace d’un match. Motif officiel : problème technique. Officieusement, le batave et le brésilien n’ont pas été convoqués respectivement pour mauvais comportement et rendement insuffisant. Malgré ses 36 ans et son statut de capitaine, C.Seedorf n’a pas fait preuve de sagesse en rejoignant directement les vestiaires, sans dire un mot après qu’Allegri ait décidé de le remplacer, dimanche dernier. Interviewé à chaud, il a été auteur de mots déplacés, traduisant une arrogance dont il est notoirement admis qu’elle fait partie intégrante de son caractère. A ces deux joueurs s’ajoute un autre absent : Mexès. Fiévreux, le français est semble-t-il inapte à jouer cette partie. Les retours dont nous vous avons fait état plus haut concernent Thiago Silva et Boateng, mais pour l’heure, seul le ghanéen figure dans la liste des convoqués* que voilà :
Abbiati, Amelia, Abate, Antonini, Mesbah, Nesta, Yepes, Aquilani, Boateng, Emanuelson, Gattuso, Merkel, Muntari, Nocerino, Strasser, Van Bommel, Cassano, El Shaarawy, Ibrahimovic, Maxi Lopez.
*Hier, en conférence de presse, Allegri a déclaré que Thiago Silva serait convoqué et qu’il jouerait d’entrée, mais les derniers tests ont permis de voir qu’un retour était précipité. Il vaut mieux prévenir que guérir.
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Article rédigé par marok'1
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