Tout le monde connaît le célèbre mythomane qui a embobiné le gratin d’Hollywood en se faisant passer tour à tour pour un ex-champion de boxe, un producteur de film, le fils de Dino de Laurentiis, de Sophia Loren ou le neveu d'Oscar de la Renta. L’imposture politique de Nicolas Sarkozy, récemment marié à une princesse de l’aristocratie italienne, ne fait-elle pas penser à ce personnage devenu « quelqu’un » du jour au lendemain, à l'esbroufe, et tombé en disgrace après avoir brillé furtivement.
Que représente Nicolas Sarkozy, politiquement, si ce n'est un phénomène bling bling, qui ne peut durer qu’en trompant, en inventant chaque fois des nouveaux mensonges, des nouveaux subterfuges, des nouvelles portes de sorties, jusqu’au cul de sac final où il sera inévitablement acculé ?
Phénomène de notre époque qui aime plus que nulle autre les produits nouveaux et miraculeux quitte à les jeter à peine sortis de l’emballage, Nicolas Sarkozy est un homme politique de son temps.
Efficace mais jetable. Il n’agit pas en profondeur, mais simplement en surface. Il ne regarde pas loin, mais réagit à vue. Adaptant ses réponses en fonction de ses interlocuteurs et de l’occasion. Il récompense, gratifie, organise des bals et distribue des médailles. Blâme les récalcitrants. Tue impitoyablement ses opposants (Villepin) de sorte que même lorsque ça va mal, aucune voix discordante ne s’élève plus. Tous ses petits lieutenants font corps autour du petit chef, en attendant qu’il soit politiquement exécuté, pour prendre sa place.
Certains l’ont comparé à Bernard Tapie.
Je trouve que le personnage politique de Nicolas Sarkozy fait davantage penser à celui de Christophe Rocancourt. Il aime les montres qui brillent et les yacht des autres. Les noms à rallonge de l’aristocratie italienne, plus que l’argent. Il aime se montrer, plus que prospérer en secret. "Bernard Tapie était un chef d’entreprise décompléxé, ce qu’il voulait c’était avant tout faire de l’argent, Nicolas Sarkozy rêvait lui de jouer au Président" remarque un proche qui prèfère garder l'anonymat. "Il aura réussit par un tour d'illusionniste à se faire confier les clés du château par la droite consanguine « la plus conne du monde » disait-on alors. Ils aura amené les fins de race désabusés à la victoire avant de les abandonner à leur fiasco. Ils se réveilleront après la fête, avec la gueule de bois, et peut-être que le château aura brûlé" ajoute cet ex UMP qui n'a jamais été un grand admirateur de Nicolas Sarkozy.
Il va être intéressant d’observer dans les mois qui viennent, ce qui va se passer à l’UMP. Car si beaucoup ont accepté de jouer le jeu, de se prêter à cette tartufferie politique, il se pourrait que dans la défaite, il en soit autrement. Nous pourrions alors assister à quelque chose d’inédit. Une droite traditionnaliste qui reprendrait les clés du château après s’être aperçue comme Catherine Breillat, qu’elle a été victime d’une escroquerie politique.
Jean Luc Toutlemonde
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