Confirmations: à l’ouest,rien de nouveau.

La crise économique est bien terminée.

Les résultats des entreprises internationales sont excellents, en Europe et aux USA. Ceux de Chine aussi, sous les réserves d’usage? Ericson ce matin révèle la bonne tenue de la technologie , comme Apple celle de la consommation. Michelin et Valeo, Renault et bien d’autres montrent que l’international, c’est à dire la présence en Asie permet des croissances remarquable et rentables.

La crise industrielle aura donc duré de 2006 à 2012 dans le monde. Mais la bonne activité sur les marchés « émergents/émergés » devra se propager à l’intérieur de l’Europe et des USA. Là, c’est moins évident. Car les banques ne peuvent pas jouer leur rôle et faire circuler les capitaux auprès des entreprises. Surtout en Europe: leur nettoyage est loin d’être achevé.

La crise financière est encore loin de sa fin.

Elle est due à l’endettement des Etats et des particuliers.De plus, les Etats ont repris à leur charge une partie de l’endettement immobilier des particuliers en permettant aux banques de se débarrasser de leurs créances hypothécaires: mais le total de la dette n’a pas varié.

La démagogie politique explique cet endettement incontrôlé et mortel: au lendemain des attentats du 9/11, le Pdt Busch a paniqué. Il savait que l’ économie entrait dans une récession inévitable après 20 années de croissance. Le krach des dotcoms était déjà commencé, avec la révélation des pratiques abusives de leurs introductions en bourse. Il a tenté de la retarder par l’ ouverture du crédit sans aucune limite et des dépenses publiques d’armement massives. Et, pire encore, les mains libres à l’industrie financière pour faire n’importe quoi (les subprimes!). Les autres pays en ont fait autant, sauf Allemagne et Afrique du sud: ceux là seuls qui s’en tirent bien… .

Car les lois de la science économique sont intraitables, comme celles de la nature. La récession est quand même venue, plus dure d’avoir été retardée artificiellement. Et aggravée par le dérèglement financier qui s’est manifesté avec les faillites Bear-Stearns et Lehman, dues aux abus de toutes sortes dont les  banksters sont capables quand les autorités de régulation sont empêchées de faire leur travail. Tous le système financier s’est trouvé surchargé de dettes, avec la Fed et la BCE seules capables d’intervenir. C’est d’ailleurs leur raison d’être. Le processus de rééquilibre est encore loin de sa fin. Il faut absorber les pertes sur créances privées. Et réduire le besoin de financement des Etats.

Cette analyse pour nous situer dans le processus de reconstruction en cours dans le monde atlantique. Il en a les moyens.  Car la zone Pacifique/océan indien a sauvé notre situation. Elle réclamera une part plus grande dans les processus de décision au FMI, mais ce n’est pas notre propos qui se limite aux placements. Quand même, ce sera un abaissement relatif du monde atlantique, comme celui de Venise et l’Italie du nord par rapport à la mer du Nord au 16ème siècle…….

La bourse n’est pas corrélée aux cycles économiques, mais elle ne leur est pas indifférente. De même pour la politique. En Europe, des peuples majeurs commencent à s’énerver devant la remise en ordre (qualifiée d’austérité par l’opposition). Dans l’Allemagne de 1930, ça s’était mal fini….  . Pour tenir compte d’opinions publiques impatientes, la Commission européenne et la BCE se sont déclarées « sensibles à la nécessité de la relance ». Cette expression n’ayant pas de sens pratique, son emploi confirme que les réajustements en cours se poursuivront sans changement.

Pourtant: En France, l’élection se passe mieux qu’on ne le craignait. Les communistes n’ ont fait que 11% (la moitié du chiffre des sondages: intox?) . Le PS n’ a que 29%. Son aile réactionnaire (PC et verts) est donc très diminuée et inutile pour gagner puisqu’elle votera pour lui par principe. Il lui faudra chercher des soutiens et gouverner au centre si la droite est battue. Mais celle-ci a honte de ses idées (ses candidats députés préfèreraient s’allier au PS plutôt qu’au FN). Cela ne lui vaudra rien dans les urnes.

En France, dans les deux cas, la seule politique possible sera donc mesurée. Même si M. Hollande ne le comprend pas tout seul, les indispensables prêteurs internationaux l’y aideront, comme pour M. Sarkozy en 2009;  et Mad. Merkel aussi. Ce sera plus rapide qu’en 1984. Après quelques gestes médiatiques, la remise en ordre des finances publiques continuera. Déjà Mr. Hollande a annoncé qu’il ne touchera pas à l’industrie nucléaire avant 2020 (en politique, ce délai veut dire jamais). Les embauches de fonctionnaires prendront du temps, on pourra les trouver dans les mutuelles de l’Education Nationale où 14000 profs sont détachés, etc… Le processus de retour sous contrôle du besoin public de financement gardera sa course actuelle initiée par Mr. Sarkozy, avec seulement  quelques mois de retard pour fêter le succès et rémunérer les amis. L’équilibre peut encore être espéré en 2016.

Donc, pas de raison de paniquer sur les marchés actions ou obligations. Il semble ce mercredi 25, que ce soit déjà compris.

Conséquences: des achats de grandes valeurs internationales, qui sont très décotées sur leurs actifs, demeurent possibles. Des achats de titres bancaires seraient encore audacieux, car le cantonnement de leurs actifs pourris n’est pas encore annoncé, non plus que leurs besoins de recapitalisation. Mais leurs creux devraient n’être pas bien loin. Sur les indices, le creux sur le CAC de 2700/2800 annoncé ici depuis longtemps( voyez nos posts archivés) est toujours à envisager, mais il correspond à une baisse de 12% environ sur les cours actuels. Ce n’est pas un krach…