FIFA Street (XBOX 360)

La licence FIFA, qui fut un temps plus arcade, occupe cette année la place de simulation du genre : la série développée par EA Sports a révolutionné avec sa dernière édition notre façon de taper le ballon. FIFA change, tandis que son concurrent de toujours, Pro Evolution Soccer, peine un peu à retrouver son succès d'antan. EA continue son grand ménage de printemps en ressortant du placard une série que l'on pensait ne jamais revoir : la déclinaison Street. Pas réaliste pour un sous, cette variante qui faisait figure d'ovni dans l'univers footballistique proposait un gameplay aux antipodes des titres présents à l'époque. Oui, proposait, car la donne a changé ! Si hier la licence s'approchait plus d'un NBA Street, aujourd'hui le tout rime plutôt avec FIFA 2012. Exit la folie, bonjour le réalisme. N'allez pas croire que EA Canada a tout laissé sur le bord de la route, le développeur a bien évidemment conserver le terreau des anciens épisodes : les tricks. Test d'un sympathique jeu de foot.

Il faut revenir en 2005 pour découvrir les origines de la licence FIFA Street. C'est en mars que débuta cette série un peu particulière. Le concept était simple : prendre le meilleur du foot de rue et le mettre dans un jeu axé arcade. Le jeu su trouver son public. Sentant le bon filon, le développeur qui peinait à l'époque pour renouveler sa licence phare, sorti un second volet un an plus tard. Plus dynamique, plus complet et surtout plus spectaculaire, FIFA Street 2 fut le derniers épisode de la série à voir le jour sur Playstation 2 et Xbox première du nom. Il faudra attendre 2008 pour voir la série revenir sur le devant de la scène, discrètement avec un troisième volet mitigé. L'ensemble n'était pas décevant, loin de là, il manquait seulement une petite chose : du contenu.
Silence radio depuis 2008, la rupture semblait certaine. Et pourtant ! En 2011, lors de la Gamescom en Allemagne, EA sort de ses cartons la licence. Le titre est désormais chez nous depuis le 16 mars. Enfilez un maillot, nous partons à la découverte de cette dernière version de FIFA Street.

Mon nom est personne

Enfin, pas vraiment : vous êtes sur le point de devenir quelqu'un. Avant de rejoindre les plus grands, il faut vous faire les dents. Cela ne sera pas simple : il va falloir apprendre à gérer une équipe, l'entraîner pour qu'elle s'améliore. En toute logique, la première étape sera de trouver un nom à votre équipe, puis un logo et des joueurs. Une fois ces formalités de faite, vous devrez partir d'un point donné : de chez vous ou d'une destination qui vous attire particulièrement. En France, on peut choisir aussi bien l'ouest, le sud ou le nord. Les grandes villes françaises sont présentes. Les terrains sont par contre fictifs, ne cherchez pas de ressemblance avec des terrains existants dans vos villes, cela serait vain (on a essayé pour vous !). C'est ainsi que l'on débute dans le mode World Tour, avec rien si ce n'est une ambition : conquérir le monde ! Pour évoluer, il faut jouer et pour cela chaque ville à son match : c'est une des particularités de ce type de foot, la grande variété des règles.

On retrouve ainsi le célèbre 5 contre 5 où le but est de marquer le maximum de buts durant les deux périodes de trois minutes (mauvais jeu de mot inside). Simple et efficace. Une variante de ce mode invite le joueur à mettre le ballon cinq fois dans la cage avant que l'équipe adverse ne le fasse, sans limite de temps. Autant dire que si la défense est bonne des deux côtés, la partie peut durer longtemps, très longtemps. Petite précision, dans ce mode on peut utiliser le mur pour faire des passes, le terrain étant fermé.
Le Futsal est un mode tout aussi classique que le 5 contre 5, ce qui change réellement dans cette déclinaison, c'est que le match se déroule dans un grand gymnase et qu'il faut jouer avec plus de modération, un arbitre étant là pour éviter les excès. C'est le must pour réellement s'exercer. Le mode Pana place deux équipes de deux joueurs sur des terrains fermés. Pour rendre la chose plus trépidante, les buts sont tout petits : il faut donc savoir bien manier sa balle. "Le dernier survivant" est le mode le plus atypique du jeu avec celui où il est question de faire des petits ponts pour gagner des points. Dans ce mode, chaque joueur qui marque est éliminé. Au début, la difficulté n'est pas tellement présente, mais lorsqu'on se retrouve à deux contre quatre, la partie est nettement plus ardue. FIFA Street possède quelques autres modes, mais nous n'allons pas tous les dévoiler ici. On vous laisse le plaisir de les découvrir ! De plus, si vous n'êtes pas rassasié après tout ça, vous avez en plus la possibilité de créer vos propres règles. On peut également affronter d'autres joueurs aussi bien directement depuis la console (quatre) que en ligne (huit au total, en utilisant un passe en ligne).

Une louche de RPG

Ou plutôt une notion. En effet, lorsque vous ne serez pas en train de courir après le ballon, vous aurez l'occasion de gérer votre petite équipe. Un peu façon Barbie, vous pourrez modifier l'apparence de vos joueurs et leurs aptitudes ! C'est là que réside une partie intéressante du mode World Tour, la possibilité de créer une équipe de A à Z. Pour améliorer un joueur, pas de secret : il faut faire des matchs ! Chaque action vous fera gagner des points. Une esquive, un trick réussi, un but, tout est bon pour en amasser. À la fin de la partie, le jeu récapitule les points acquis durant le match par joueur. Ensuite, on les dépense dans plusieurs branches : physique, gardien, défense, vitesse, etc.
À vous de voir si vous voulez une équipe qui favorise la puissance à la technique, ou vise-versa.
La grosse nouveauté de cet épisode réside dans un élément du gameplay : le Contrôle Street. Pour faciliter les affrontements, EA Canada a eu la bonne idée de rendre le joueur plus libre qu'auparavant de ses mouvements. Pour activer le Contrôle Street, il suffit de maintenir la gâchette gauche enfoncée : dès lors, votre joueur s'arrêtera. À vous de jouer ensuite ! Vous pourrez dribbler et laisser le joueur adverse sur place. Ce petit ajout, qui ne paye pas de mine, apporte énormément. On prend plaisir à tromper le joueur adverse et à se dégager. Il y a cependant un revers à la médaille : le jeu, qui a déjà perdu une partie de sa folie, perd en plus la dynamique de FIFA Street 3. Le fait de pouvoir s'arrêter et jouer avec le ballon apporte du réalisme à une série qui avait oubliée ce que c'était. Pour sûr, cela risque de partager. Nous, on adhère.

Techniquement, c'est du tout bon ! FIFA Street reprend le moteur de FIFA 2012 qui a déjà fait ses preuves. Les animations sont réalistes, les décors soignés (pour une fois le public est pas trop mal fait !) et les joueurs bien modélisés. On regrette juste que parmi la grande palette de choix des visages, que très peu se montrent réellement convaincants.
Musicalement, comme bien souvent avec EA Sports, les musiques collent bien et apportent un certain dynamisme au jeu. Les voix quant à elle sont passables. Un peu stéréotypées par moment. Du bon travail dans l'ensemble !

Conclusion : 7,5/10

FIFA Street signe le renouveau d'une licence que l'on pensait tombée dans l'oubli. Un changement appréciable qui apporte une grande touche de réalisme à une série qui n'avait qu'effleuré ce mot. Bien sûr, on perd en chemin tout ce qui faisait le succès des précédents opus, mais on garde heureusement l'essentiel, le foot de rue. Accessible, bien réalisé, plutôt complet et assez novateur grâce à son système Contrôle Street, le jeu cumule les bons points. On a rarement vu un nouveau départ aussi réussi. C'est prometteur pour la suite ! À conseiller aux adeptes du foot de rue et à ceux qui veulent essayer un FIFA moins exigeant.