Barcelone – Chelsea: Messi, mais non

Au terme d’un match aussi étrange que fou, Chelsea a réussi l’authentique exploit de se qualifier après avoir été mené 2-0, à dix contre onze. Avec des couilles, mais aussi avec chance contre une équipe de Barcelone battu par ses propres limites.

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Nous avions quitté les deux équipes sur un surprenant 1-0 pour les Blues, arraché à la sueur du front sur leur seule occasion du match. Mis à mal tactiquement, les catalans n’avaient pas réussi à trouver la faille autant par malchance que par maladresse. Depuis, Barcelone a perdu le titre sur sa pelouse contre le Real samedi et n’a donc que la Champion’s League comme objectif sur cette fin de saison. Pas forcément la même chose en face puisque Chelsea se bat encore pour un strapontin en vue de la prochaine C1. Pas surprenant alors de retrouver un Barça en 3-3-4 sans Alves mais avec le retour de Piqué derrière, le trident Busquets-Xavi-Cesc, Iniesta et Cuenca sur les côtés et Messi/Sanchezdans l’axe. Face au béton londonien prévu (avec le même onze qu’à l’aller), il faut au moins ça.

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Comme si le match ne s’était jamais arrêté, on retrouve les équipes dans la même configuration qu’on les avait quitté. Barcelone pilonne d’entrée dans l’axe et Chelsea joue dans sa surface. On ne change pas une tactique qui gagne. Enfin, qui ne perd pas plutôt parce qu’il faut bien avouer que c’est surtout Barcelone qui la joue hara-kiri. Messi perd ses deux premiers duels, qu’il aurait sûrement mis neuf fois sur dix, et personne ne veut frapper de loin. Et quand on dit loin, on parle à 20mètres hein, rien de bien insurmontable. Surviennent alors deux tournants. Le premier en lueur d’espoir puisque Cahill, excellent à l’aller, se pète rapidement et est remplacé par le vieux Bosingwa. Le second, c’est la sortie de Piqué, K.O, et qui aura son importance au final.
Les champions en titre comprennent peu à peu qu’il serait de bon ton de faire sortir quelque peu la défense et commencent ENFIN à tenter de loin. Mascherano d’abord, puis Xavi et Iniesta. Et sans surprise, c’est grâce à une feinte de frappe d’Alves qui attire trois joueurs de Chelsea que Barcelone va ouvrir le score. Le latéral brésilien décale Cuenca sur le côté qui remet intelligemment en retrait pour Busquets. La faille enfin trouvée, on ne donne pas chère de la peau des hommes de Di Mattéo désormais. Surtout après l’expulsion de Terry, auteur d’un geste incompréhensible. L »homme au pénalty vainqueur raté de 2008 en finale de LDC, entretient donc une relation compliquée avec la coupe aux grandes oreilles.. A dix, sans sa charnière, il n’y a plus match. Surtout qu’Iniesta va directement saisir l’occasion pour mettre ce deuxième but si important. A partir de ce moment, on ne voit pas trop ce qui peut arriver au Barça. Chelsea n’a pas tellement les armes pour ne serait-ce marquer qu’un but, mais surtout les blaugranas les ont pour en marquer encore quelques un.. Sauf que les dieux du foot ont décidé de s’en mêler. Comme samedi contre le Real, Barcelone va se relâcher quelque peu et Mascherano voir revenir au galop son naturel de milieu défensif. Sans raison, l’argentin va venir coller Lampard à 40 mètres de ses buts -ce que n’aurait jamais fait Piqué-, laissant un boulevard immense derrière. Ramires en profite pour se présenter devant Valdes et le crucifier d’un amour de ballon piqué. Incroyable. Deux frappes cadrées en un match et demi et deux buts. A la mi-temps, c’est Chelsea qui est qualifié!

Cependant, pas de quoi trop paniquer dans les travées du Camp Nou, vu la supériorité catalane sur la première période, tout le monde se dit que la seconde ne sera qu’une formalité et Chelsea ne pourra pas s’en sortir au final. Vingt secondes après le coup d’envoi, Barcelone est déjà dans la surface adverse. Et ne va plus en sortir. Fabregas obtient même un pénalty après une faute maladroite de Drogba, arrière gauche pour les 45 dernières minutes. Messi se présente face à Cech, ayé le match est plié. Erreur. La pulga fracasse la barre transversale et tout le monde commence alors à douter. Le triple ballon d’or d’abord, qu’on ne reverra plus du match, tétanisé par ce coup du sort. Mais toute l’équipe aussi, qui va livrer certainement la mi-temps la plus hallucinante de l’histoire. En s’obstinant à multiplier les passes sans jamais tirer, le match va vite basculer dans l’absurde. Les hommes de Guardiola se prennent pour des révolutionnaires, prêts à mourir avec leurs idées. N’importe quoi. Le public de musée qui remplit le stade à chaque match ne pousse pas ses hommes non plus. Du petit lait alors pour la défense londonienne qui ne souffre même pas, n’ayant juste qu’à coulisser d’une aile à l’autre. Cech devra bien intervenir deux, trois fois mais sans trop de difficultés. La seule frayeur pour les Blues sera ce nouveau poteau de Messi, qui tente enfin sa chance de loin. Comme quoi, même un Barça moyen aurait pu sortir ce Chelsea là avec un peu plus de chance. Mais quatre poteaux et la réussite maximale de l’adversaire auront eu raison d’eux. Le but de Torresà la fin relève de l’anecdotique et ne vient qu’enfoncer un peu plus les barcelonais dans leur malheur.

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Comme contre Naples et Benfica, Chelsea s’en sort une nouvelle fois très bien et on se demande s’il peut leur arriver quelque chose dans cette édition 2011-2012. Ceci dit, les londoniens joueront leur finale sans Terry, Ivanovic, Meireles et Ramires, minimum. Pour Barcelone, c’est une saison éprouvante qui se termine enfin. Peut être la fin d’un cycle incroyable (Guardiola n’a pas resigné) qui aura tout de même durer quatre ans pour ce qui est sans nul doute une des meilleures équipes de l’histoire. N’allons pas non plus les enterrer trop vite, le plus beau reste encore à venir peut être..

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.LES NOTES

.BARCELONE
.Valdes (3): Comme le nombre de buts pris et le nombre de frappes cadrées.
.Mascherano (5): Il a retrouvé son poste de milieu vu que le Barça a campé dans le camp adverse. Manque de pot, il a récupéré ses automatismes un peu trop vite sur le but de Chelsea..

.Messi (3): Deux face-à-face manqués, un pénalty sur la barre, peu d’emprise sur le jeu. Léo a enfilé son maillot de l’Argentine hier soir.

.Cuenca (6): Bien plus intéressant/intelligent qu’un Tello, il a l’ADN blaugrana dans le sang. Ca ne s’arrêtera donc jamais

.Sanchez (6.5): Le meilleur barcelonais. Il s’est battu comme un chien au pressing, sans succès malheureusement.

.Les autres (5): Pas inspirés, peu motivés, pas vernis non plus. Le collectif catalan a été victime de son propre succès, s’entêtant dans ses certitudes sans jamais chercher à modifier ses plans.

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CHELSEA
.Cech (6.5): Il a repoussé tout ce qu’il a pu dans les duels et sur sa ligne. Et avec talent.

.Terry (0): Son père est dealer, sa mère vole dans les magasins, son frère est responsable d’un suicide (il a couché avec la femme du suicidé). Lui couche avec la femme de son meilleur ami. Assez pour un Confessions Intimes non ? Non. Il préfère montrer mondialement qu’il est con en couchant Sanchez sans raison. Ne jouera pas la finale donc.

.Ramires (7.5): Déjà très bon à l’aller, le milieu brésilien a livré une autre prestation de haute volée. Par son très beau but évidemment, mais surtout par son activité au milieu puis derrière en se sacrifiant au poste d’arrière droit.

.Drogba (7): D.D a encore été incroyable de volonté. Il a même fini arrière gauche, comme un bon vieux Samuel Eto’o il y a deux ans. Ca en dit long sur les véléités offensives de son équipe oui. Mais ça en dit long sur les couilles du bonhomme aussi.

.Les autres (9-1-0): Comme la composition tactique sur les deux matches. Du béton armé qui n’a pas cédé avec onze puis dix crevards. Y’a-t-il quelque chose à reprocher ? Non. Ce n’est pas parce qu’on est moins fort qu’on doit baisser son short et dire « vous êtes plus forts, allez-y, c’est tout droit ». La fin justifie les moyens.