Le PIB mondial croit de 2% par an, depuis fort longtemps. Mais mesure-t-il vraiment une création de richesse ? J’en doute.
En effet je suis frappé de ce que des gens qui sont dans le 1% voire le 0,1% du haut de la pyramide vivent une vie qui ressemble beaucoup à celle de ma famille il y a 50 ans. Or, ses revenus étaient très modestes. Ce blog est d’ailleurs une litanie de billets qui tous s'étonnent du fait que nous ne pouvons plus faire ce qui semblait normal aux générations précédentes.
Comment expliquer ce paradoxe ? Il me semble que ce qui est comptabilisé par le PIB est ce qui est rare. En effet l'offre et la demande font que ce qui est commun est gratuit, ou presque. Or, deux choses peuvent être rares : ce que nous avons créé, comme l’iPhone, ou ce qui s’est épuisé, comme le pétrole, l’air, le sol.
Ce modèle du PIB comme destruction entraîne un appauvrissement de toute la population. Progressivement, les riches vivent comme les pauvres auparavant. Ce qui va dans le sens de mon observation.
Autres conséquences de ce modèle :
- Ce que la révolution industrielle a eu d’exceptionnel est qu’elle a produit une croissance de la population continue, sans choc malthusien. Il est possible que nous ayons alors découvert de nouvelles ressources. Elles ont mis du temps à s’épuiser, et pendant ce temps elles ne valaient rien. Le PIB mesurait donc bien la nouveauté.
- Aujourd’hui, nous détruirions plus que nous créons. Il y aurait même possibilité d’un étrange cercle vicieux : si la part du PIB augmente massivement par raréfication, la motivation pour le faire croitre par création baisse. Le PIB vertueux se contracterait, l'innovation serait découragée.
Compléments :
- L'article que wikipedia consacre à PIB évoque effectivement les thèmes ci-dessus. Mais personne ne semble avoir été plus loin que des les utiliser pour critiquer le calcul du PIB.