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Toulouse : quand réquisitions et expulsions deviennent une triste tradition

Publié le 27 avril 2012 par Asse @ass69014555

 

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Avec près de 27 000 logements vacants dans le Grand Toulouse, la réquisition aux fins de squats pour reloger les sans-abris et ceux qui sont en attente d’un logement dans le cadre de la loi Dalo devient une triste coutume dans la ville rose.

Année après année, plusieurs associations - le Collectif Urgence acteurs culturel (Couac), le Droit au logement (DAL), le Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion (CREA), Urgence un toit ou Zéro enfant à la rue – investissent les lieux tandis que la préfecture s’organise, pas toujours dans les règles de l’art, pour les déloger.

Au cœur du débat : le relogement des personnes dans la rue, la dénonciation des carences de l'état en matière de réquisition, l’interpellation des élus locaux en matière de logement social et la dénonciation des conditions d’attributions de logements sociaux par certains organismes.

Toulouse : Squat Place Anatole France - Toulouse - Installation à Toulouse de 30 personnes dans un immeuble vacant du centre ville. Une opération opérée le 20 décembre 2008 par le DAL, le droit au logement et officialisé le weekend suivant. Une opération qui a été menée Place Anatole France avec pour objectifs de reloger les personnes dans la rue mais aussi dénoncer les carences de l'état en matière de réquisition ou encore interpeller les élus locaux en matière de logement social.

Toulouse : Le DAL assigné en référé début 2009 - Toulouse
Depuis le mois de janvier, le DAL soutient la réquisition et l'occupation par onze familles d'un immeuble de 48 logements laissés vacants par sa propriétaire depuis 7 ans déjà.

 Ete 2010

Le DAL a convoqué des journalistes pour dénoncer les abus de pouvoir des assos publiques sur certaines personnes diminuées, logées dans des habitations totalement inappropriés, comme cette femme handicapée à 85 %, qui occupe un minuscule appartement au premier étage d'un immeuble sans ascenseur.

4 septembre 2011

Un bâtiment situé sur la rue Goudouli à Toulouse était squatté depuis le 8 octobre par le Collectif pour la réquisition l'entraide et l'autogestion (Crea) qui comptait y loger cinq familles à la rue.

Le 12 octobre, la police a évacué les sept occupants de l'immeuble.

 

Le 28 avril 2012, le Centre Autogéré de Toulouse mis en place par le CREA  fêtera son premier anniversaire. Au pogramme : débats, échanges et rencontres, l’occasion de revenir sur l’action de cette association qui milite pour le droit au logement.

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Dans cet ancien centre AFPA cis au 70 allée des Demoiselles, la solidarité fait partie du quotidien. « On s’organise entre nous face à la misère » explique Matouf Agrari, un des fondateurs du CREA. Il faut dire que dans les locaux occupés illégalement par l’association résident près d’une quarantaine de personnes dont des familles entières. Au-delà de cette cohésion interne, Matouf Agrari reconnaît qu'il « existe un réel soutien de personnes bien logées ». En effet, de nombreux anonymes n’hésitent pas à déposer gracieusement vêtements et nourriture pour les résidents.

Les squaters du bâtiment situé à quelques encablures, au n° 16 de la même rue, nont pas eu autant de chance. Comme tant d'autres lieux voués au vide, à l'inhabitation et à la spéculation ! L'expulsion a été organisée en deux temps et trois mouvements en février dans des conditions dénoncées par les associations !

 

Une cinquantaine de sans-abris ont ailleurs pris possession officiellement, d'un bâtiment désaffecté situé rue Paul Bernies, à Toulouse, entre les quartiers des Amidonniers et des 7 Deniers. Soutenues par de nombreux collectifs de militants dont l'association Droit au logement, ces personnes ont installé leur matelas dans les anciens bureaux du groupe immobilier Monné-Decroix, un bâtiment rouge de trois étages qui devait faire l'objet d'un rachat. Une action qui est en fait la concrétisation d'une occupation plus ou moins effective depuis la semaine dernière. Tarek, 37 ans, s'est installé depuis vendredi. « Je vis ici avec ma compagne. Cet endroit va me permettre de me relancer dans la vie. Il n'y a pas eu d'effraction lorsque nous sommes entrés. »

Eau chaude, sanitaire, électricité, et même écran géant déployé dans l'ancienne salle de réunion du groupe phare de la construction sécurisée. Une occupation en forme de clin d'œil. « Nous sommes dans l'ancien bâtiment Monné-Decroix, le leader de la construction où il fait bon vivre alors que nous luttons au quotidien pour dénoncer le manque d'hébergement en faveur des sans-abris », persifle Thomas, un militant. « À Toulouse, chaque jour, en moyenne, 170 personnes se voient refuser un hébergement d'urgence faute de place. La situation est alarmante », ajoutent les responsables du 115, venus soutenir l'action du collectif.

 

Et puis il y a aussi eu le bâtiment situé au 1, place des Hauts Murats laissé vide par l’État depuis 10 ans pour y loger des familles avec enfants, des femmes isolées et des jeunes que les logiques du capitalisme forcent de vivre dans la rue.

 


Crea Toulouse : La réquisition n'a pas fait long... par teletoulouse-wizdeo

 

En un an, les actions du CREA se sont faites plus nombreuses. « On organise de plus en plus de réquisitions. Aujourd’hui, ce sont ainsi près de 120 personnes qui ont un logement grâce au CREA » témoigne Matouf Agrari, un responsable de l’association. Quant à la question de l’action du gouvernement, il peste que l’Etat « ne sert qu’à augmenter le nombre de personnes jetées à la rue. » C’est donc une véritable organisation qui s’est mise ne place depuis un an au CREA pour pallier la défaillance de l’Etat. « On prend les décisions tous ensemble. Le principe de base est l’égalité » précise le fondateur.

Avec le CREA, les personnes mal logées ont aussi accès à des activités culturelles comme les travaux manuels ou sportive comme la boxe. Cependant, les expulsions continuent de se multiplier. « Le système est de plus en plus répressif » déclare Nadine Neveu, membre de l’association «  Urgence un toit ». Squatter, c’est-à-dire occuper illégalement un logement reste un délit. Pour preuve, ce lundi encore, les forces de l’ordre sont intervenues à 8 h pour expulser, 16 allée des Demoiselles, une famille comptant des enfants en bas âge. Les membres des diverses associations ainsi que d’autres squatteurs venus soutenir cette famille affirment que « le problème n’a été que déplacé. Cette famille va être relogée dans un autre squat, et ce, avec notre aide ».   

Février 2012

 

 

25 février 2012 - Espace social du grand Ramier

 

 

21/03/2012 - 70 rue des Demoiselles à Toulouse

 

 


Ce lundi 16 avril, de nombreuses forces de police et de gendarmerie (plus de 20 véhicules) ont expulsé le bâtiment réquisitionné au 16 allée des Demoiselles. Ils ont enfoncé la porte et arrêté plusieurs personnes. Les 5 familles qui y étaient hébergées avaient déjà été relogées dans un nouveau bâtiment réquisitionné le 20 mars au 66 avenue d'Italie.

 

Aujourd'hui, c'est le bâtiment de l'AFPA qui est en danger. Pour lutter contre toutes les formes de misère, ce Collectifa investi le bâtiment il y a un an : 8 familles y logent avec le collectif, créant un lieu de solidarités, de libertés et d'émancipations ; un centre social autogéré est né !

Chaque jour, ce sont de multiples activités libres, gratuites et ouvertes à tou-te-s qui s'y déroulent. Le CREA a également donné l'impulsion à la campagne « 0 gosse à la rue », un mouvement social où des personnes à la rue se sont réapproprié les moyens d'une émancipation sociale et collective.

« 5 bâtiments vides réquisitionnés, c'est autant de lieux pour vivre dignement et construire du bonheur ! D'autres luttes sont déjà en gestation : le mouvement continue ! » conclue Hamdani Nadia, responsable au CREA.

 

  
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Sources

http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/04/1297340-les-sans-abris-s-invitent-chez-monne-decroix.html

Amdani Nadia, CREA

Le Jura libertaire


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