(À la mémoire de ma femme.)
Mon Dieu, Toi qui, là-haut, juges, blâmes, absous,
Reçois mon désespoir et mes pleurs en offrande ;
Ouvre, malgré mes cris et mes blasphèmes fous,
À celle qui n’est plus ta maison toute grande.
Conduis-la tendrement au peuple des élus,
Guide ses premiers pas au Royaume des Anges ;
Qu’elle veille sur moi qui ne la verrai plus
Et me donne l’espoir de nouvelles vendanges.
Qu’elle trouve, Seigneur, la joie et la clarté
Et, dans chaque rayon qu’elle pourra voir poindre,
La paix promise aux cœurs de bonne volonté
Et le désir de l’heure où j’irai la rejoindre.
Gaston BOURGEOIS (1910-1988).
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