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Bien entendu, Nicolas Sarkozy n’a pas d’arrière-pensée pour le 1er mai

Publié le 27 avril 2012 par Variae

C’est rassurant de se dire que, même dans un affrontement politique dur, total, on a face à soi un adversaire qui ne s’abaissera pas à porter des coups bas, sous la ceinture, à la déloyale.

 

Bien entendu, Nicolas Sarkozy n’a pas d’arrière-pensée pour le 1er mai

C’est rassurant de se dire que Nicolas Sarkozy, malgré sa précarité politique et les faibles espoirs que lui laissent les sondages défavorables qui s’accumulent, n’est pas prêt à tout, qu’il y a des limites à ce qu’il pourrait envisager de tenter pour renverser une situation désespérée.

Non, parce qu’on pourrait se faire des idées, voyez-vous, quand on l’entend appeler, pour le premier mai, à une fête du « vrai travail » (ou « une vraie fête du travail », comme il l’a finalement corrigé, sous la pression, lors de Des Paroles Et Des Actes), en parallèle du défilé des cortèges syndicaux, et de la traditionnelle manifestation du Front National, qui prend une signification toute particulière cette année avec le bon score de Marine Le Pen.

On pourrait avoir de sérieuses craintes : à force de cogner comme un sourd sur les « corps intermédiaires », à force de cibler les syndicats, de se déchaîner contre la CGT qui soutiendrait plus François Hollande et Jean-Luc Mélenchon qu’elle ne défendrait les salariés, ne va-t-il pas chauffer à blanc les syndicalistes qui vont défiler le premier mai ?

Et à force de mettre de l’huile sur le feu de l’affrontement droite-gauche, d’hystériser et de radicaliser les soutiens qui lui restent en parlant d’Islam, d’immigration et d’assistanat parasitaire toute la sainte journée, ne va-t-il pas exciter leurs esprits au point de leur donner une sérieuse envie d’en découdre, et pas que verbalement ?

Quand on se représente ce à quoi va ressembler cette journée de mardi – frontistes d’un côté, syndicalistes et sympathisants de gauche d’un autre côté, sarkozystes de la « majorité silencieuse » et du « vrai travail » d’un autre côté encore – tout ce beau monde à déambuler à quelques rues ou arrondissement parisiens d’écart, on se dit qu’on tient, quand même, une belle marmite naturellement portée à ébullition.

Une marmite qui n’aurait pas besoin de grand-chose pour que son contenu déborde, à tous les sens du terme.

Et c’est là qu’on se dit : heureusement que l’on ne peut même pas une seconde imaginer notre président-candidat avoir cette vilaine idée en tête, dans une logique de stratégie de la tension, que de pousser à des dérapages, des affrontements, des échauffourées, pour produire d’effrayantes images télévisées et tenter, dans la dernière ligne droite, un « La France a peur » ou un « Le péril rouge-brun » de compétition. Le genre de divine surprise qui pourrait pousser les électeurs hésitants à se rassembler autour du Grand Protecteur Nicolas.

Franchement ! On n’est pas si mal loti, finalement, non ?

Romain Pigenel


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