En l'occurrence, elle s'appelait Najat, et était bien connue de nous et de tous depuis bien longtemps.
Samedi, je suis tombé de ma chaise. Dans un communiqué de presse publié la veille puis retiré du site de l'UMP, Valérie Rosso-Debord, député UMP et l'une des portes-flingues de Nicolas Sarkozy, accusait Najat Vallaub-Belkacem, l'une des portes-paroles de François Hollande, d'être membre du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger" (CCME). ce dernier, s'inquiétait la députée de Meurthe et Moselle « a pour but de renforcer 'l'identité marocaine des Marocains de l'étranger, d'émettre des avis sur leur 'éducation religieuse' (en l'occurrence musulmane)». Pire, la déléguée de l'UMP ajoutait que « les membres de ce conseil peuvent recevoir des indemnités ». Vous avez bien lu... « peuvent ». Il n'y avait pas de preuve, que de l'insinuation pour frapper les esprits.
« Même si le Maroc est un pays ami, cela est un peu ennuyeux qu'une élue républicaine appartienne à ce Conseil (...) En effet, Mme Vallaud-Belkacem est prompte à s'indigner quand l'UMP parle d'identité nationale mais elle est prête à défendre l'identité marocaine.»
Tout était dit.
Valérie Rosso-Debord faisait la chasse aux faux Français jusque dans les coulisses de la campagne de François Hollande. Elle sous-entendait donc que la porte-parole de François Hollande était rémunérée, qu'elle faisait partie d'un Parti de l'Etranger: « François Hollande pense-t-il que c'est le rôle des élus de s'occuper d'éducation religieuse ? Considèrent-ils par ailleurs qu'un élu de la République peut être rémunéré par un Etat étranger, même ami ? » (la faute de grammaire est d'origine). « Enfin croit-il qu'un Député de la République française peut s'engager à défendre les «intérêts suprêmes d'une Nation » étrangère, certes amie, mais monarchie de droit divin ? »
Manque de chance, elle fut contredite. Najat Vallaub-Belkacem expliqua avoir quitté cette institution l'an dernier. Elle rappela également ses objectifs. Il n'y avait rien de grave ni de secret (la composition du CCME est consultable sur Internet !).
Valérie Rosso-Debord fut si agacée de recevoir une flopée de critiques après son immense et immonde bourde qu'elle lâcha ce tweet (car elle tweete, et beaucoup), samedi 28 avril, à 14h:
@VRossoDebord: #NS2012 a tous les terroristes intellectuels et contempteurs de Beria vous ne nous empecherez pas de dire la vérité #LaFranceforte
Béria? Beria était le patron des services secrets soviétiques sous Staline. Mais de quoi parlait-elle ?
Nous étions encore en Sarkofrance.
En 2012.