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Etes-vous atteinte de spasmophilie ? Mes réponses à vos 5 questions (2ème partie/2) :

Publié le 29 avril 2012 par Frédéric Duval-Levesque

Connaît-on le mécanisme des attaques de panique ?

Dr Laurent Chneiweiss : On pense qu’elles sont liées à une hypersensibilité à l’oxyde de carbone. En cas de baisse de la concentration d’oxyde de carbone dans le sang, des récepteurs situés dans le tronc cérébral déclenchent une alarme de fausse suffocation. Quand les sujets se trouvent dans un endroit un peu stressant, comme un endroit confiné, ils augmentent leur rythme respiratoire et se mettent en respiration superficielle, en haletant.

De ce fait, ils inhalent l’air qu’ils viennent d’expirer et augmentent leurs taux sanguins d’oxyde de carbone, ce qui déclenche la crise. Le mécanisme de l’attaque de panique serait ainsi l’inverse que celui avancé pour la crise de tétanie. Il correspond au syndrome d’hyperventilation des Américains. Ce n’est pas la seule cause d’attaque de panique, mais c’est une cause très fréquente, lorsque les signes respiratoires sont au premier plan. Ce qui est cocasse c’est que les “spasmologues” recommandent souvent de respirer dans un sac pour faire cesser la crise, comme dans le cas de la crise de tétanie, afin d’augmenter la teneur du sang en oxyde de carbone. Cette technique apaise assez régulièrement la crise. Pourtant elle est totalement contraire à la théorie d’une hypersensibilité à l’oxyde de carbone. Alors pourquoi marche-t-elle ? Tout simplement parce que respirer dans un sac c’est difficile. Les personnes sont obligées de ralentir leur rythme respiratoire et donc de cesser leur respiration superficielle. La crise s’arrête à partir du moment où les personnes retirent la tête du sac et respirent normalement. Le sac les a distrait de leur crise et les a contraint à respirer plus calmement.

Comment traiter vous ces patients ?

Dr Laurent Chneiweiss : Nous essayons de leur faire comprendre qu’avec des techniques dérivés de la relaxation, ils peuvent éviter les crises et retrouver leur autonomie. Pour les aider à contrôler leur crise de panique, on leur apprend à ralentir leur rythme respiratoire et à retrouver une respiration abdominale plutôt qu’une respiration thoracique. On les fait respirer de manière rapide et superficielle pour qu’ils éprouvent les premiers symptômes de panique, puis progressivement ont les amène à calmer leur respiration pour faire cesser les troubles.

Quel est l’intérêt des thérapies médicamenteuses ?

Dr Laurent Chneiweiss : Aucune étude rigoureuse n’a été menée pour évaluer l’intérêt du magnésium ou du calcium dans les attaques de panique ou l’anxiété. Les antidépresseurs à faible dose sont efficaces, autant qu’une marche rapide de 30 minutes par jour.

Malheureusement, beaucoup de spasmophiles sont traités par des médicaments autres, comme les bêta-bloquants, parce qu’ils se plaignent de palpitations. Les médecins ont tendance à traiter chaque symptôme, sans identifier la maladie qui se cache derrière. Il est important de rechercher les problèmes d’anxiété et de dépression. La dépression est le premier diagnostic à évoquer.

Dans tous les cas, une psychothérapie comportementale et cognitive pourrait permettre d’apporter une solution définitive à la spasmophilie.

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