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Critique Ciné : L'Ordre et la Morale, postulat raté

Publié le 29 avril 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

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L'Ordre et la Morale // De Mathieu Kassovitz. Avec Mathieu Kassovitz et Iabe Lapacas.


Je ne vais pas tourner autour du pot, ce film est un gros raté pour moi. Je me suis ennuyé et pourtant, l'histoire de base m'intéressait. Sauf que le scénario, ni même la mise en scène, n'arrive pas à mettre en exergue ce que l'on attend de ce genre de films engagés : des personnages forts au sein d'une intrigue forte et maitrisée. Le point faible vient du scénario, et sans bon scénario… le film manque tout de suite de ce supplément d'âme qui aurait pu lui offrir la réussite. Sans compter évidemment que Kassovitz est aussi devant la caméra et que son jeu d'acteur est beaucoup trop pauvre pour être à la hauteur d'un soldat héros. Cette partie de l'histoire méritait effectivement d'être traitée au cinéma, et Kassovitz l'a bien compris, mais pas de cette façon. Le traitement de son L'Ordre et la Morale est beaucoup trop bordélique, passant d'états d'âmes en états d'âmes. J'ai cette impression que le réalisateur a voulu faire un film pour remercier son égo. Mais quand il l'écoute il peut faire des bons trucs comme Babylon A.D.
Avril 1988, Île d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie.
30 gendarmes retenus en otage par un groupe d'indépendantistes Kanak.
300 militaires envoyés depuis la France pour rétablir l'ordre.
2 hommes face à face : Philippe Legorjus, capitaine du GIGN et Alphonse Dianou, chef des preneurs d’otages.
À travers des valeurs communes, ils vont tenter de faire triompher le dialogue.
Mais en pleine période d'élection présidentielle, lorsque les enjeux sont politiques, l’ordre n’est pas toujours dicté par la morale...
Kassovitz a voulu faire un film engagé. Il vise directement le gouvernement français, les instances de notre pays, mais également votre vision politique de cette affaire. Le parti pris est beaucoup trop présent. J'aurais préféré un film avec moins de critique, et plus de faits. Car on va passer au moins une bonne demi-heure autour de dialogues fumistes et ennuyeux, que nous déblatère un Kassovitz en petite forme. Malgré cela, je trouve que niveau décors, et réalisation, c'est assez bien géré mais bon, encore une fois son égo est encore là. Notamment dans la scène d'ouverture du film (qui a son écho en la scène de fin), un gros plan sur le visage de Kassovitz, regard caméra, et avec une petite voix off de lui même qui fait son petit discours. Cela aurait pu être intéressant si le film n'avait pas été classique derrière. Car c'est original cette façon de démarrer. Mais voilà, jamais le film n'explose. Et j'attendais qu'il nous offre du grand spectacle (la fin reste sympathique tout de même niveau action).
La première partie du film était correcte, et permet d'exposer le problème mais la seconde partie fond dans une avalanche de clichés plus mauvais les uns que les autres. C'est désolant de voir à quel point l'égo surdimentionné du réalisateur a pu le pousser à faire un film aussi personnel. Il s'est approprié un fait historique alors que ce n'est pas du tout ce qu'il fallait faire. Je pense sincèrement qu'il n'a pas compris le but primaire d'un film historique, un film qui doit avoir une certaine retenue vis à vis de son sujet. L'esbroufe ne suffit pas à faire de bonnes choses, ni même les belles critiques en bonne et due forme. Car au fond, la critique que propose L'Ordre et la Morale n'est pas mauvaise, c'est juste l'exécution du film qui manque de tellement de choses dont d'énergie. Aller, comme ce réalisateur suit une règle, celle du un bon film puis un mauvais, on va dire que le prochain sera bon.
Note : 3/10. En bref, un postulat politique sur la Nouvelle Calédonie raté.


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