Et l'espoir dans tout cela?

En ce jour de premier mai ou se joue la bataille des symboles dans Paris, il serait bon de parler d'autre chose. Ainsi n'évoquons donc pas ces défilés qui depuis ce matin quadrillent Paris, sans jamais se croiser, comme une image d'une France décomposée.
Car en ce jour, il s'agit pour chacun de montrer ses muscles, dans un éternel rapport de force. A coup de bus s'il le faut place du Trocadero. Compterons-nous dans les manifestants les cars de touriste qui chaque jours s'amassent devant la Tour Eiffeil? Au fond tout cela n'a que peu d'importance.
Pas plus que le choc de demain, le face à face, la confrontation des hommes, le fameux débat télévisé. Nicolas et Francois qui n'auront eu de cesse de se succéder sans se croiser et de se répondre sur plateaux interposés, pour la seule fois se feront face. Durant trois heures ils débattront, enfin avanceront leurs pions. L'un tentant sa dernière chance, le second jouant déjà son futur rôle. Mais au final pas plus d'importance.
Il y a plus de 40 ans un certain mois de mai, l'imagination était au pouvoir. Demain déjà, et dimanche enfin, la campagne sera terminée.Terminée et tout à faire, sans rêver au changement, car celui là n'est pas possible. Certes Hollande n'est pas Sarkozy, et ses propositions amèneront toujours plus que le brouet nationaliste au menu des années passées.
Mais l'imagination, l'espoir ne sont plus de mise. De la peur de l'autre qui pousse aux extrêmes, à la peur de prendre des risques qui pousse aux propositions fades, la politique a occulté les rêves, à se complaire dans des solutions aseptisées. Rien dans ce qui est proposé désormais ne nous amène vers l'idée d'un vrai changement.
Dans les sciences, lorsque l'évolution n'est plus possible, il faut chercher d'autres voix. On appelle cela un changement de paradigme sans lequel le progrès serait arrêté. en politique le postulat libéral a définitivement été entériné, et l'amer constat se présente dans ce nouveau choix, entre le libéralisme sécuritaire, et la démocratie libérale. L'imagination délaissée, abandonnée..