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5 semaines en 5 jours : les événements…

Publié le 02 mai 2012 par Vedacom

5 semaines en 5 joursEvénements participatifs pour la communication responsable

Parmi les événements des 5 dernières semaines, j’en ai sélectionné 2. Exit Produrable devenu un salon où on ne vient que pour saluer ses confrères, fin mars avaient lieu 2 événements forts différents, que l’on aurait tort d’opposer, et forts intéressants.

L’Assemblée générale de l’Association pour une communication plus responsable

Le matin, 30 des 150 membres ont concrétisé la naissance de l’association en fixant les statuts et le collège d’administrateurs. Dans une ambiance studieuse, les membres fondateurs, ont insisté sur :

  • L’historique du collectif des publicitaires éco-sociaux-innovants avec la tribune d’avril 2008  dénonçant l’autorégulation de la pub, puis le premier barcamp à l’automne 2008 suivi d’un second présentant la première copy stratégie responsable issue du travail d’échange entre les membres fondateurs, d’une part, avec leurs clients d’autre part ainsi que la traduction du guide du Greenwashing de Futerra.
  • L’implication du collectif dans les travaux qui font bouger notre profession comme la commission Afnor ISO 26000 appliquée à la communication et leur volonté de proposer des pistes pour aller plus loin dans les pratiques, d’où l’après-midi débat qui a suivi l’AG.
  • La mauvaise perception du métier de publicitaire (cité il y a encore quelques années au même niveau que les huissiers et les gardiens de prisons) et la volonté des agences fondatrices de ne pas être confondues avec le reste du métier. L’Association a souligné l‘attractivité de toutes les agences et toutes les structures qui la composent, la recherche d’idées nouvelles, la volonté d’une communication qui a de l’impact.
  • Le choix de passer du collectif des publicitaires éco-sociaux-innovants qui regroupaient 700 sympatisants avec des degrés de maturité assez disparates en matière de communication responsable à l’Association qui regroupe actuellement 150 membres plus actifs. Aux côtés des membres fondateurs – Econovateur, Agence Limite, Eco&Co, Rendez-vous RP, Inoxia, Icom- des consultants
    ;-)
    et des nouvelles agences se sont engagés: Mieux, Aggelos, Charles & compagnie, GRDV, Plumes de pub, Greenlab, RC2C, Sorin et associés, Ruban…

L’après-midi, un débat regroupait plus de 120 personnes membres ou non de l’Association afin de définir les 10 mesures les plus urgentes pour une communication plus responsable. Plus animé, le débat a soulevé des points de vue plus tranchés révélant parfois la difficulté à mettre en place ou à défendre une communication plus responsable vis-à-vis de sa hiérarchie ou de ses clients. Par leurs votes (en direct dans la salle ou sur Internet), les participants ont estimé les mesures suivantes comme les plus urgentes :

  1. Mise en place d’un Haut Conseil de la Communication.
  2. Obligation d’intégrer à tout cursus d’enseignement de la publicité et de la communication un module de formation sur la norme ISO 26000.
  3. Mise en place d’un système « donnant/donnant» pour toute marque investissant plus de 300 k€ sur un an : pour 10 min de publicité de cette marque, financement d’1 mn d’information indépendante sur le même sujet par une organisation indépendante labellisée par le Haut Conseil de la Communication.
  4. Obtention obligatoire d’un label émanant d’un organisme indépendant et/ou officiel (AB, Cosmebio, écolabel européen, Fairtrade-Max Havelaar certificat ISO 14001) revendiquant une qualité « écologique » ou « vert » ou « naturel ».Pour des marques d’automobiles, y compris électriques, la mention de l’écologie ne doit plus figurer, sinon pour informer clairement sur les rejets et consommations d’énergie.
  5. Création de fonds régionaux d’accès à la publicité pour les entreprises innovantes de l’économie verte ou numérique et de l’économie sociale et solidaire.
  6. Application d’une TVA réduite (ex. : 7% au lieu de 19,6%) sur les campagnes faisant la promotion de produits et de comportements responsables.
  7. Valorisation, par la réduction de leur nombre, des affichages en milieu urbain et dans les transports en commun pour revenir au niveau moyen de la plupart des autres pays européens. En plus de la suppression de l’affichage illégal, une réduction de 50% des espaces publicitaires en milieu urbain, péri-urbain, dans les métros, bus, trains ainsi que sur les périphériques, permettrait d’augmenter l’impact des campagnes et d’améliorer leur créativité. Le manque à gagner de cette réduction des espaces publicitaires sera compensé par un prix plus élevé des panneaux.
  8. Sur le modèle de la loi NRE, concernant les groupes cotés, obligation pour les services de communication ou les agences de communication dont le budget de campagne annuel est supérieur à 500 k€ de rendre public un rapport annuel de leurs engagements et progrès dans le respect de la grille d’application aux métiers de la communication de la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociétale des entreprises.
  9. Strict respect par les services de communication des annonceurs et par les agences, de la législation concernant les stagiaires et les délais et contrats de droits imposés aux freelance, notamment dans les domaines artistiques. Mesures publiques pour mettre en place une diminution progressive des charges sur les indemnités de stage inversement proportionnelle à leur montant jusqu’à concurrence de 90% du SMIC net. En contrepartie, limitation du nombre des stagiaires à 15% des effectifs totaux. Mise en place d’une instance du type « prudhommes des stagiaires » pouvant recevoir des plaintes anonymes et diligenter des enquêtes.
  10. Bilan carbone pour les campagnes supérieures à 300 k€ sur 12 mois. Obligation de compléter tout devis par le bilan carbone pour toute campagne supérieure à 300 k€.

Prochaine étape ? Les membres de l’Association pour une communication plus responsable sont à l’oeuvre pour détailler et transposer ces mesures à chaque corps de métier de la communication (édition, web, marketing, pub, relations publiques, relations presse, etc.), pour mieux les porter auprès des pouvoirs publics et politiques.

L’Apéro durable de Sidièse

Le lendemain avait lieu l’Apéro durable de Sidièse dans une ambiance totalement différente.

  • L’arrivée des clients, amis, connaissances des collaborateurs de Sidièse. L’occasion de croiser des têtes vues la veille
    ;-)
    ou ailleurs, d’échanger autour d’une coupe de champ… Cette année, j’ai rencontré Stéphanie Fugain, présidente de la Fondation Laurette Fugain. Ayant accompagné l’Etablissement Français du Sang (EFS) dans une ancienne vie en agence, je connais bien la problématique du don en France.  Les médecins de l’EFS, qui auparavant avaient le monopole et l’autorité indiscutable pour parler du don en France, ont vécu difficilement en 2002 l’arrivée de l’association et de sa présidente dans la douleur dans le paysage du don. Depuis, Stéphanie Fugain a fait évoluer le champ de la communication sur ce territoire, intervenant sur les plateaux télé, organisant des manifestations, suscitant l’adhésion du grand public, des artistes et des médias. Une énergie indéniable et salvatrice au profit du Don de vie…
  • Puis est venu le temps du débat. Après avoir été fascinée par le Verbe de Serge Orru (WWF) l’an passé, j’ai choisi un atelier plus participatif animé par Valérie Martin de l’ADEME. Autour de la table intitulée “Gressins” : Nathalie Doat, responsable RSE de Total, l’avocat Arnaud Gossement, Alain Chauvin représentant Acidd et le comité 21, Sauveur Fernandez, une brochette de blogueuse (@Donagreen, @greenwasher et moi
    ;-)
    ), Anne Chanon qui a lancé depuis peu Le sens commun, Dominique Candellier de l’UDA, Anaïs Delbosc de la Caisse des Dépôts et co-auteur avec Christian de Perthuis de “Et si le changement climatique nous aidait à sortir de la crise ? : Idées reçues sur l’action contre le changement climatique”… Notre thème : à 10 ans de la semaine du DD : qu’est-ce que vous pouvez constater ? Qu’est-ce qui va arriver ? D’après une étude, 3 Français sur 4 accepterent des modes de vie + contraignants. Mais comment mobiliser largement tous les acteurs de la société ? Quels outils, quels leviers pour lever les verrous technologiques, économiques et organisationnels ? 
  • Arnaud Gossement, porte parole de France Nature Environnement (FNE) lors du Grenelle, rappelle que les Français adorent les lois et les décrets, d’où leur déception à la fin du Grenelle. Côté collectivités publiques, le Grenelle a été un succès créant une dynamique culturelle. Les entreprises, elles, n’ont pas encore réussi leur mue étant encore basée sur une logique de court terme et non une vision long terme.
  • Une autre participante poursuit : les jeunes entrants dans les entreprises ne veulent pas rester si celles-ci ne vont pas plus loin qu’une charte de bonne conduite. Les métiers s’emparent, également, du DD. Les graines du changement sont là, mais elle n’est pas certaine qu’elles poussent assez vite face aux enjeux.  Les Business model des entreprises sont en train de changer. La SNCF, par exemple, verra dans les années à venir sa facture d’électricité doubler. Que faire ? Nous sommes à un tournant au niveau de la gouvernance, schéma que l’on retrouve aussi au niveau international. 
  • Arnaud Gossement relance le débat en s’adressant à Nathalie Doat. Le vrai levier, c’est le prix. Les leviers économiques ont un réel pouvoir pour embarquer. Quand Total augmentera tellement le prix de l’essence que cela remettra en cause les décisions des citoyens ? Réponse de Nathalie Doat : le coût est forcément facteur de changement mais cela pose aussi d’autres problèmes comme les impayés ou la précarité énergétique.
  • Sauveur Fernandez intervient avec un regard d’historien. Lors de la 2e guerre mondiale, le taux de carie a chuté. Loin d’être une attitute durable, le taux a repris de plus belle après… Le développement durable ne doit pas être une contrainte, il doit surtout être désirable.
  • Anaïs Delbosc reprend : Plutôt que de se baser sur le prix de l’essence ou de l’énergie, il faut prendre en compte les impacts. On ne peut pas se passer du réglementaire mais il faut du courage politique pour le faire et prévoir de l’accompagner. Exemple de la fiscalité de la taxe carbone : le projet n’a été expliqué, la redistribution aux ménages non plus, d’où son rejet. Cela pose aussi la question des pays émergents qui cherchent à se développer comme l’Afrique du sud ou l’Inde avec l’impact sur la forêt, la lutte contre la déforestation… L’Asie est intéressante à étudier. La Chine est championne en pollution pourtant il existe une campagne de mobilisation nationale pour préserver la planète. Avec 1 axe : gagner de l’argent…
  • Ensuite ont été évoqués la dimension sociétale permettant de toucher tous les publics, la conception de produits, le rejet des jeunes quand on reste sur le discours et non sur des actes, le fait que nous sommes petits face à ce qu’il se passe sur la planète (ce qui ne veut pas dire baisser les bras)…
  • fin du débat et début de l’Apéro  ;-)

A suivre demain : les lectures des vacances et des ponts…


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