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20.000 kilomètres avec le même pair de pneus

Publié le 02 mai 2012 par Xmedinadealbrand @mujeresmundi

20.000 kilomètres avec le même pair de pneusProfil

Nom: Stéphanie Demeestere
Origine: France
Emploi: Communicatrice sociale – Globetrotter

Adage: «Avec détermination, nous pouvons tout faire même monter les montagnes la plus hautes. Les blocages sont dans notre tête».

«Chaque fois que j’ai disait ‘j’arriverai jusqu’à l’Inde’, j’avais l’impression de raconter une bonne blague », commence Stéphanie, une jeune femme qui, avec son compagnon, Julien Nivol, a quitté Bruxelles pour l’Inde … à vélo.

Stéphanie n’était ni une cycliste passionnée ni une grande globe-trotter. Son premier voyage à l’étranger l’a fait à l’âge de 18 ans. À 22 ans, après ses études de communication sociale, elle prendra ses bagages et partira pour l’Amérique latine accompagnée par une collègue d’études. Pendant six mois, elles ont mené un projet d’éducation pour les enfants au Pérou, le Chili, la Bolivie et l’Argentine “avec des marionnettes et des cartes produites par nous-mêmes, nous avons appris la géographie aux enfants dans les orphelinats et les hôpitaux. “

20.000 kilomètres avec le même pair de pneus
A son retour en Europe, l’idée du grand voyage a flirté dans sa tête et celle de Julien. “Nous savions que nous allions faire un long voyage, mais on ne savait pas où ni comment, on savait qu’on ne voulait pas prendre l’avion et que nous étions intéressés à connaître la réalité des gens au sein des pays, en passant par les zones rurales.“ ‘Vélo !!’ Le mot a été prononcé par l’un des deux, mais ils ne se souviennent pas par qui, peut-être par les deux à la fois comme cela arrive souvent avec des les couples complices. Stéphanie prenait son vélo pour faire de courts trajets dans la ville, mais de là à y aller en Inde … “tout le monde disait que j’allais y arriver, mes parents, mes amis, la seule personne qui a douté de moi, c’était moi-même.”

Un bon jour de Septembre, Steph et Julien montaient leurs vélos plus 30 kilos de bagages chacun, destination l’Inde. Un voyage qui a duré un total de 21 mois et 20.000 km. Démarré par la France, suivie par l’Italie, la Croatie, la Bosnie, la Serbie et la Bulgarie, où les tendances culturelles ont changé et ils ont passé de l’apéritif au thé en Turquie, la porte vers l’hospitalité de la culture musulmane, et continué avec la Syrie, l’Iran, le Turkménistan, l’Ouzbékistan , le Kazakhstan, le Kirghizistan, le nord de la Chine, le Pakistan et leur but,  l’Inde. Mais après l’aller ils ont du faire le retour ! Et op-là ! vers l’Espagne, puis la Belgique.

20.000 kilomètres avec le même pair de pneus
Les vingt mil kilomètres ont couvert non seulement la distance physique, mais aussi culturelle entre eux et les gens qu’ils ont rencontrés le long du chemin. La barrière de la langue n’était pas seulement linguistique, mais aussi corporelle que parfois un dictionnaire ne pouvait pas résoudre «Les gens que nous avons rencontrés ont eu vraiment beaucoup de patience avec nous, une patience que si nous avions été à leur place, on n’aurait pas eu. Ils allaient chercher ce quelqu’un qui ‘mâchait’ quelques mots d’anglais dans leur village, ou dans cas le plus extrême, nous essayions de communiquer à travers des dessins. “

20.000 kilomètres avec le même pair de pneus
Et pas qu’avec de dessins ! Les gens ont fait signe d’hospitalité en logeant les jeunes aventuriers. Pendant le voyage ils campaient la nuit, jusqu’à ce qu’ils arrivent à la Bosnie, où ils ont conclu que cela pourrait être dangereux car les champs étaient encore minés, “nous avons donc décidé de demander aux gens qui nous rencontrions sur la route si nous pouvions mettre notre petite tente dans leurs champs ou leurs jardins. Ils ont toujours accepté et nous invité à boire ou à manger dans leurs maisons et dire ensuite: ‘Ah! Mais vous ne pourriez pas dormir dehors! Restez à la maison’ !”.

La plus grande preuve de l’hospitalité a été vue dans les pays musulmans. “Pratiquement nous étions de trophées pour voir qui allait nous amener chez-soi. Ce qui se passe, c’est que le musulman croit que l’étranger est un envoyé de Dieu et il doit donc vous loger chez-soi. Je ne sais pas s’ils l’ont fait par l’obligation culturelle ou parce qu’ils le voulaient vraiment, peut-être un peu des deux. Sauf dans très rares occasions, nous avions ressenti qu’ils le faisaient vraiment par plaisir”.

Marraine au kilomètre au Pakistan

20.000 kilomètres avec le même pair de pneus
Le voyage des Micronómades – comme Stéphanie et Julien ont baptisé leur blog – a attiré l’attention de quelques sociétés qui voulaient les sponsoriser, une aide qui n’avait pas été demandée. Stéph et Julien ne souhaitaient pas prendre leur indépendance, leur façon d’explorer et ce qu’ils avaient fixé comme objectif, «alors nous nous sommes décidé d’utiliser l’argent des sponsors pour les donner à une association ou un projet que nous tiendrait au cœur »

Au Pakistan, ils ont rencontré à Karim Khan et Jacqueline Lissogoroff, fondateurs de l’Académie Shadow Girls, un refuge pour filles âgées de 14 à 25 ans à fin de poursuivre leurs études dans les vallées de Shimsal et Gojal. Actuellement, en raison des glissements de terrain par les inondations dans la région, de nombreuses familles ont perdu leurs maisons et leurs terres agricoles. Ils sont incapables d’accéder à des frais de scolarité. Stéphanie et Julien ont décidé d’utiliser l’argent des sponsors pour financer les études de trois jeunes filles de l’Académie.

« Je pense que les femmes ont un rôle aussi (voire plus) important que les hommes, dans la vie quotidienne. On a traversé pas mal de pays musulmans et rencontré beaucoup de femmes voilées, parfois par choix purement religieux, parfois par tradition, parfois malheureusement, par obligation. Certes à l’extérieur de chez elle, elles ne sont pas toujours libres. Mais dans l’intimité des maisons, les femmes passent du temps entre elles, dansent, chantent, rient et parlent de tout! Même si elles sont parfois soumises, elles m’ont laissé une impression plus joyeuse que les hommes! Mais attention, pas de généralité: on a rencontré beaucoup d’hommes qui voulaient que leurs filles fassent des études, qui admiraient et soutenaient les pensées de leur femme. Je peux dire que toutes les femmes que nous avions rencontré ont toutes suscité mon admiration d’une manière ou d’une autre ».

Retour à la maison

Stéph est de retour depuis Novembre 2011. Une toute autre Stéph que celle qu’avait quitté Bruxelles: «Avant de partir, je rêvais de tous ces pays qu’ont allait i-visiter, mais sans y croire vraiment. Je ne m’en sentais pas capable, au niveau physique surtout. Et puis au fur et à mesure que les jours passaient, je prenais confiance en moi, je réalisais qu’avec de la volonté et du temps, je pouvais ‘franchir toutes les montagnes’. Julien m’a beaucoup soutenue au niveau physique. Il m’a aidé à comprendre que les blocages étaient dans ma tête, pas dans mes jambes »

20.000 kilomètres avec le même pair de pneus
Le voyage n’a pas été facile « Parfois j’ai souffert dans l’effort, parfois ma famille et mes amis m’ont manqué très fort, parfois le paysage était un peu moins beau ou le contact avec les gens plus difficile. Avant de partir, je me suis dit: ‘si pendant le voyage, il se passe une semaine entière où j’en ai marre, où je me plains, j’arrête tout’. Mais ce n’est jamais arrivé! Ces moments de doutes ont toujours été très courts. Tous les jours, il y a eu au moins une chose positive: un paysage, une rencontre, un sourire, un repas offert… Partout les gens nous ont aidés, soutenus, encouragés ou fait relativiser… Ce voyage était un choix, et quand on a la chance d’avoir la liberté de faire ce qu’on veut, on doit en profiter, par respect pour tous ceux qui se battent au quotidien pour être libres ».  Ainsi Stéph termina les 20.000 kilomètres sans y changer de pneus une fois.

20.000 kilomètres avec le même pair de pneus
Stéphanie est de retour et nous partagions ensemble un bon plat de ceviche péruvien. Elle m’amène à voyager en me racontant ses aventures avec son côté confiant et positif « Après ce voyage, je suis convaincue que les gens sont bons partout dans le monde. Bien sûr, partout il y a des personnes malintentionnées, mais en 21 mois de voyage, on ne nous a jamais fait de mal et on a toujours respecté notre culture, nos croyances, notre projet. Ce n’est pas qu’une question de chance à mes yeux ».

Pour en savoir plus sur les aventures de Stéphanie et communiquer avec elle, visitez http://lemicronomade.jimdo.com/Blog

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Interview: XMA
Photos: Les Micronómades



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