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Nantes : Ron Padgett poète américain présenté par ses traducteurs – le 10 Mai

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Source Maison de la Poésie Nantes


Ron Padgett
poète américain présenté par ses traducteurs
Olivier Brossard et Claire Guillot
Lecture bilingue en partenariat avec Double Change
Jeudi 10 mai / 19h30

Ron Padgett est né à Tulsa dans l’état d’Oklahoma en 1942. Aujourd’hui, il partage son temps entre New York et Calais (Vermont). À seize ans, il publie une première revue littéraire avec ses amis de lycée et y accueille des poètes alors moins connus qu’aujourd’hui, Allen Ginsberg, Jack Kerouac, Robert Creeley, LeRoi Jones et Ted Berrigan. Puis il part à New York faire ses études à Columbia, où il suivra les cours de Kenneth Koch. Il passera une année à Paris peu après, à la suite de quoi il traduira beaucoup : Apollinaire, Larbaud, Cendrars, Reverdy ainsi que les Dialogues avec Marcel Duchamp de Pierre Cabanne (1971). Associé à l’école de New York, même s’il s’en défend, Ron Padgett a collaboré avec de nombreux écrivains et artistes (Joe Brainard, Bertrand Dorny, Alex Katz, George Schneeman, Trevor Winkfield, Jim Dine). En France, il a récemment publié Le Grand Quelque Chose en 2011 et On ne sait jamais en janvier 2012 aux éditions Joca Seria.

Les poèmes de Ron Padgett sont autant de célébrations des choses du quotidien: saucisses, sandwichs Dagwood, chocolat au lait, sel et poivre shakers, la souris Mighty Mouse, les allumettes Ohio pointe bleue, machines à écrire, et crayons de couleur, pour n’en nommer que quelques-uns, aussi décrit-il ainsi son objectif en tant que
poète : “c’est ce que j’ai envie de faire / vous dire des choses merveilleuses”. Le Grand Quelque Chose nous fait croiser d’étonnants personnages tels Tom & Jerry qui passent leur bac, Tarzan sautant de liane en liane en costume ou le fantôme d’Apollinaire au Père Lachaise. Dans On ne sait jamais, là encore le quotidien semble une source inépuisable de possibilités créatrices : passer la serpillère, préparer une lessive ou faire un café, tout comme écrire :

“Encore un petit poème/avant d’aller au lit”.

PENSÉE JUSTE
Gustave Flaubert – comment était
son haleine quand il gueulait chaque phrase
tout seul dans sa chambre, nuit après nuit ?
Mauvaise, je parie, avec la moustache tombante
soulevée par le vent mugissant,
l’argenterie de Maman secouée dans le buffet,

le chien tremblant sous la commode, et
Maman elle-même qui éteint le gaz
et se glisse dans son lit en pensant :
“Il est parfaitement normal”.
Ron Padgett, On ne sait jamais, Joca Seria, 2012



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