James Knight, président de l’Association des collèges communautaires du Canada, y est allé dernièrement d’une sortie sur un ton alarmiste concernant les impacts économiques de la pénurie de main d’oeuvre spécialisées au Canada :
“La pénurie de main-d’oeuvre qualifiée au Canada causera une panne économique à moins qu’on ne s’y attaque directement. Contrairement au déficit financier qui a été effacé des comptes du pays dans les années 1990, ce déficit est largement caché, mais il aura des effets tout aussi dévastateurs pour l’économie de notre pays.”
Comme M. Knight le positionne bien, la résolution de cette problématique passe certainement par l’amélioration des capacités des établissement d’enseignement à offrir une bonne formation et un milieu d’apprentissage stimulant. Que font les gouvernements à ce niveau? Si le gouvernement “dort sur la switch”, les grands employeurs du pays devraient peut-être se montrer plus proactifs…
La semaine dernière, Robert Half Management, un firme de placement spécialisée en personnel dans le domaine des finances, a publié les résultats d’un sondage dans lequel on constate que trouver du personnel compétent est devenu de loin la principale préoccupation des recruteurs. L’importance de cette préoccupation a plus que doublé depuis 2003 :
2008 2003 Trouver du personnel compétent........... 43 % 22 % Concurrence.............................. 18 % 16 % Répondre aux exigences de la clientèle... 17 % 16 % Réglementation gouvernementale........... 10 % 14 % Ventes ou financement adéquats........... 3 % 23 % Aucune de ces réponses/autres............ 2 % 1 % Ne sait pas/sans réponse................. 7 % 8 % ----- ----- 100 % 100 %
Comme on le voit clairement sur ce graphique, les départ croissants à la retraite et l’arrivée déficiante de la nouvelle main d’oeuvre est un problème facilement calculable. Les conséquences économiques sont aussi faciles à évaluer. Pour les travailleurs spécialisés par contre, ça risque de créer un contexte très profitable.
La question qu’on est en droit de se poser est : “Que font les gouvernements” pour combler ce déficit? Je n’ai pas trouvé d’énoncés de politiques vigoureuses pour s’attaquer à ce problème. Que ce soit pour encourager l’éducation, conserver les baby boomers dans le monde du travail, innover dans le domaine de l’immigration ou simplement améliorer notre productivité, je ne vois rien de clairement structuré à l’horizon.
Je suis par contre tombé sur un merveilleux programme fédéral pour encourager les jeunes à aller travailler à l’étranger, ce qui m’a semblé un peu contradictoire. Du côté provincial, ce programme pour le retour des jeunes en région me paraît très positif d’un point de vue social, mais ça ne fera rien pour aider les grandes entreprises des métropoles qui auront besoin du maximum d’employés qualifiés.