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Débat et des oh !

Publié le 03 mai 2012 par Delanopolis
Interrogé à chaud par Atlantico sur le débat entre les deux candidats, le bienheureux Serge Federbusch, correspondant multicartes de la presse en ligne, a fait savoir ce qu'il ressentait. Sarkozy était meilleur que Hollande qui le coupait sans cesse et était ostensiblement arrogant et imprécis dans ses réponses. Mais, depuis la nuit des temps, nous savons que la vérité est la vérité dominante. Puisque les médias l'ont décidé, le sortant sera donc considéré comme le perdant. Ainsi va la médiocratie. Après tout, la France a bien le droit de se tirer une balle dans ses petits petons ... Débat et des oh ! Atlantico : "Qu’avez-vous pensé du débat entre les deux candidats ?

Sophie de Menthon : C’était un débat sans surprises. Hollande a fait du Hollande et Sarkozy du Sarkozy. On n’a pas été véritablement surpris par la teneur, les propos de chaque candidat lors de ce débat. Ceux qui sont pro-Sarkozy le sont encore plus, et les pro-Hollande sont confortés dans leur jugement. Mais ce qui importe est donc de savoir ce que les indécis ont ressenti. Mais c’est assez difficile à déterminer car je ne trouve pas qu’il y ait vraiment eu de sujets clivants.

Serge Federbusch : Je pense que le débat a dû surprendre les téléspectateurs. Les gens attendaient un Sarkozy agressif, mordant car en situation de challenger. Il a réussi à garder son calme quand Hollande l’interrompait constamment. De l’autre côté Hollande a montré plus de pugnacité que ce qu’on pouvait imaginer de sa part. Ils jouaient un peu tous les deux à contre-emploi pour corriger leurs défauts présumés respectifs. C’est un débat qui va contribuer à calmer les enjeux, ce n’est pas l’espèce de guerre civile qui se profilait depuis quelques jours. Mais il faut noter que le débat a été trop technique de manière générale. C’était un débat de technocrates.

Eric Verhaeghe : C’est un débat qui s’est fait de l’implicite et de l’allusion. En permanence, il y avait ce que les candidats disaient ouvertement, et il y avait l’allusion implicite au sujet dont on ne voulait pas parler, les concessions faites au FN. On a donc eu un débat à trois, le troisième étant Marine Le Pen, et c’est bien ce qui fait l’originalité de cette soirée. Ce qui a manqué est l’évocation politique. Tout s’est fait sur des points techniques.


Atlantico : Peut-on parler de victoire pour l’un des candidats à l’issue de ce débat ?

Sophie de Menthon : Je pense que Nicolas Sarkozy a totalement emporté ce débat sur la connaissance des dossiers, la volonté, la force de conviction. Il a été plus agressif, dans le sens positif, comme dans le sens négatif du terme. Pour moi il a été l’attaquant. Il a clairement été dominant sur la connaissance des dossier, ça en devenait presque écrasant. Je me suis senti un peu gêné pour François Hollande. Économiquement, Sarkozy était bien meilleur. Sur l’international aussi… Mais j’ai trouvé Hollande plutôt bon sur sa tirade « si je suis président » avec ses répétitions, ses attaques à chaque phrases contre Nicolas Sarkozy. C’était le moment de Hollande.

Serge Federbusch : Je pense que Sarkozy a été globalement meilleur, mais peut-être pas suffisamment. Hollande a été trop agressif, il l’a trop interrompu. Une grosse erreur de Hollande a été sa tirade de trois minutes pendant laquelle il a répété « Moi président, moi président ». On avait envie de se lever et lui mettre une baffe, ce n’est pas un monologue. Sarkozy l’emporte donc aux points légèrement, mais il fallait qu’il gagne par K.O. donc ce ne sera probablement pas suffisant.

Eric Verhaeghe : La bonne question est qui est parvenu le plus à modifier la tendance pour le second tout. Il me semble que Nicolas Sarkozy a réussi à donner des gages à un certain nombre d’électeurs du FN sur le danger idéologique que représenterait pour eux une élection de François Hollande. En revanche, sa stratégie a-t-elle été payante ? Il faut attendre pour le découvrir.

Atlantico : Le débat sur les questions liées à l’immigration a été plutôt agité. Qu’en avez-vous pensé ?

Sophie de Menthon : Le débat sur les centres de rétention a en effet été marquant. Nicolas Sarkozy a cherché la faute chez son adversaire et il l’a trouvée. Le thème de l’immigration aurait vraiment pu être un sujet clivant, mais il ne l’a pas été selon moi. Hollande est lui aussi allé chasser sur les terres de Marine Le Pen. Discrètement, mais il a été plus ferme qu’on ne l’attendait sur le sujet. Sarkozy a été plus soft.

Serge Federbusch : Sur l’immigration, Sarkozy a été le plus crédible. Il n’a toutefois pas été assez pugnace sur la question de la rétention. Quand Hollande dit qu’elle ne vise pas les immigrés illégaux, c’est complètement faux. C’est un énorme mensonge qui démontre l’inanité de son raisonnement. Sarkozy était donc plus convaincant du point de vue factuel. Mais il y a eu tellement de chiffres échangés qu’on ne peut pas vraiment avoir une idée précise sur la question.

Eric Verhaeghe : En terme de présence, François Hollande a été le plus clair sur l’immigration. Mais techniquement, Nicolas Sarkozy l’a dominé et l’a mis en position de contradiction permanente entre ses affirmations et la réalité. Ça s’est senti sur la question des zones de rétention ; François Hollande a été déstabilisé.



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