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Harkis, nous devons apprendre à réussir ensemble...

Publié le 04 mai 2012 par Harki45

 

Chers lecteurs,

Au moment où s'achève la campagne présidentielle, je tiens à vous faire part de mes attentes et de mes questionnements. Où en sommes-nous ? Et que pouvons-nous attendre, de notre place, après le 6 mai 2012 ?

Vous l'avez bien compris, les associations de harkis demandent à l'État français de reconnaître sa responsabilité dans l’abandon et le massacre des harkis après le 19 mars 1962. De même, l'État devra reconnaître sa responsabilité dans l’échec de leur insertion dans la communauté nationale et réparer les préjudices dont ils ont été victimes.

2012 doit être l'année historique d'une réussite extraordinaire. J'appelle, de tous mes vœux, à rapprocher les harkis et leurs enfants un peu plus de la politique. Pourquoi ? Pour permettre un véritable dialogue avec les élus afin d'exprimer leurs attentes et à d'incarner leurs espoirs de justice. Cette adhésion à la politique, c'est le courage de se dépasser et de s'investir en tant que citoyen pour proposer des décisions importantes.

Rappelez-vous, quelles ont été nos histoires antérieures, nos souffrances ? Nous avons ensemble (nos parents), après le 19 mars 1962, été désarmés et abandonnés à la vindicte du FLN. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux ont été suppliciés et massacrés alors que l’armée française était encore sur place.

L'État français est responsable de ces massacres volontaires : il a formellement interdit le rapatriement des harkis et menacé de sanctionner tous les officiers qui enfreindraient les ordres et viendraient en aide aux harkis et à leurs familles...

Les harkis ont désespérément besoin de justice : nous le mesurons tous, quotidiennement, au fur et à mesure de nos recherches. Notre communauté a été accablée d'injustices. Et il nous appartient de le dévoiler, plutôt que de se soumettre au fatalisme.

Dans cette aventure, nous avons, nous, un rôle particulier à jouer. Je trouve très dommageable, politiquement et humainement, que nous ayons, malgré les divisions pour les raisons que nous connaissons (idéologie, parti pris, encartement, mélange des genres, confusions...) de ces dernières années, pas réussi à maintenir un groupe de travail et d'action.

Ce qui pourrait nous rassembler se situe au-delà de nos personnes et de nos intérêts personnels et c'est sans doute pour cette motivation que devrons créer des liens de confiance, de volonté du combat unique commun.

Dans le débat public mais aussi politique, aujourd'hui, je suis convaincu que nous avons beaucoup à apporter pour demander à l'État français de reconnaître sa responsabilité dans l’abandon et le massacre des harkis après le 19 mars 1962. Cette volonté de peser doit passer par une exigence de dignité, nécessaire, qui contribue au devoir élémentaire de ne jamais se préférer soi-même à la cause collective. Ensuite, défendre certaines valeurs que nous avons en partage, et que nous devons porter, haut et fort, l’histoire des harkis, occultée ici ou falsifiée là-bas, encore méconnue par les français.

L'exigence de vérité, c'est d'abord de dire ce qui a été. C'est aussi de savoir qui a été responsable de cette situation et se doit de réparer en mettant en œuvre une politique courageuse et volontaire pour rendre justice aux harkis et pour rétablir l’égalité des chances dont les enfants de harkis ont été privés. Attendons de voir après le 6 mai, nous ne nous laisserons pas dominer par les promesses non tenues et de rappeler au Président de la République les engagements qu'il n'aura pas tenus.


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