Va t’on l’appeler bientôt camarade ? Au lendemain de la déclaration de François Bayrou sur son choix de second tour, il votera François Hollande, laissant ses électeurs libres de leurs choix.
Quel effet cela fait, un coming out politique?
Comme en 2007, il laisse ses électeurs libres de leurs choix, mais cette fois, celui-ci exprime une position personnelle franche. Non par conviction mais par défaut, qu’il exprima avec forts modératos. En choisissant de voter pour le candidat socialiste, il ne s’engage pas dans un soutien pour un candidat dont il ne partage pas les positions budgétaires.Il faut voir dans le choix de François Bayrou le choix de l’intégrité. Entre la raison et la morale, celui qui volontiers se fait encore professeur lors de multiples interventions, a choisi la morale. Il eut été plus juste pour lui de choisir l’autre voix, lui promettant sans doute recomposition du centre et poste ministériel. Mais la dérive vers le Front National du candidat sortant a pesé plus dans sa décision que bien d’autres paramètres.
Bien sur, il y a dans ce choix une part de calcul politique, gageant que l’obligation de rigueur le rendra indispensable dans une possible alliance avec le PS, non maintenant, mais dans deux ans, trois ans. Calcul cependant à modérer, car la gauche ne pourra jamais négliger sa part plus rouge, qui représente le socle dont elle ne pourra jamais se passer. François Bayrou reste, dans ce choix, un homme libre, un peu utopique, croyant à l’union nationale. Si calcul de sa part il y a, il se baserait sur un scénario catastrophique dans les prochaines années, espérons que ce n’est pas ce qu’il souhaite.
Une Minute, un lapsus, c'est un centriste qui se barre.
Sa réaction a provoqué au sein de l’UMP, un florilège de réactions désemparées, qui se montrèrent bien vite acerbes. Le choix d’un homme, dont on ne sait s’il engagera autour de lui ses électeurs, montre une aversion marquée envers le Front National. Alors même que Gérard Longuet intervient dans Minute et nous gratifie d’un lapsus (nous au Front National) évocateur de son passé d’Occident(al), Bayrou renoue avec la posture chiraquienne de 2002. Pas d’alliance, pas de compromissions avec ce Front, et cela reste honorable.Il n’est pas sur que cela fasse bouger les lignes, ni même que cela renforce le candidat socialiste pour autant. Désormais, à deux jours de l’échéance, Nicolas Sarkozy apparaît seul abandonné, avec la seule citadelle UMP pour le protéger (citadelle préparant d’ailleurs sans vergogne l’après). Seul contre tous, sans ralliement de second tour ? Et si par effet de victimisation, cette vague d’abandon pouvait finalement le faire gagner ? Il y a dans cette supposition le souvenir de tant d’échecs de la gauche, la mémoire d’un peuple qui ne connu que si peu le pouvoir. Car la France, ce peuple présenté frondeur, en de nombreux points a une adoration pour celui qui est brocardé, celui qui ne finit jamais premier. A l’aube d’un changement que tant de gens attendent, les électeurs pourraient ils être épris d’un doute, et se dire que l’abandon dont souffre le président sortant est définitivement de trop ?
Comme nous ne sommes pas sectaire,
le camarade Bayrou poura toujours venir nous visiter.
Tous les ralliements, tous les soutiens sont désormais complets, il resterait bien Chirac à se prononcer, pour annoncer le début de la curée. Une chose est sure, le président du rassemblement en 5 ans aura surtout su diviser, et ce n’est que cela qu’à la postérité il devrait laisser…