Magazine Politique

When François meet François

Publié le 04 mai 2012 par Spartac

Va t’on l’appeler bientôt camarade ? Au lendemain de la déclaration de François Bayrou sur son choix de second tour, il votera François Hollande, laissant ses électeurs libres de leurs choix.

When François meet François

Quel effet cela fait, un coming out politique?

Comme en 2007, il laisse ses électeurs libres de leurs choix, mais cette fois, celui-ci exprime une position personnelle franche. Non par conviction mais par défaut, qu’il exprima avec forts modératos. En choisissant de voter pour le candidat socialiste, il ne s’engage pas dans un soutien pour un candidat dont il ne partage pas les positions budgétaires.
Il faut voir dans le choix de François Bayrou le choix de l’intégrité. Entre la raison et la morale, celui qui volontiers se fait encore professeur lors de multiples interventions, a choisi la morale. Il eut été plus juste pour lui de choisir l’autre voix, lui promettant sans doute recomposition du centre et poste ministériel. Mais la dérive vers le Front National du candidat sortant a pesé plus dans sa décision que bien d’autres paramètres.
Bien sur, il y a dans ce choix une part de calcul politique, gageant que l’obligation de rigueur le rendra indispensable dans une possible alliance avec le PS, non maintenant, mais dans deux ans, trois ans. Calcul cependant à modérer, car la gauche ne pourra jamais négliger sa part plus rouge, qui représente le socle dont elle ne pourra jamais se passer. François Bayrou reste, dans ce choix, un homme libre, un peu utopique, croyant à l’union nationale. Si calcul de sa part il y a, il se baserait sur un scénario catastrophique dans les prochaines années, espérons que ce n’est pas ce qu’il souhaite.

When François meet François

Une Minute, un lapsus, c'est un centriste qui se barre.

Sa réaction a provoqué au sein de l’UMP, un florilège de réactions désemparées, qui se montrèrent bien vite acerbes. Le choix d’un homme, dont on ne sait s’il engagera autour de lui  ses électeurs, montre une aversion marquée envers le Front National. Alors même que Gérard Longuet intervient dans Minute et nous gratifie d’un lapsus (nous au Front National) évocateur de son passé d’Occident(al), Bayrou renoue avec la posture chiraquienne de 2002. Pas d’alliance, pas de compromissions avec ce Front, et cela reste honorable.
Il n’est pas sur que cela fasse bouger les lignes, ni même que cela renforce le candidat socialiste pour autant. Désormais, à deux jours de l’échéance, Nicolas Sarkozy apparaît seul abandonné, avec la seule citadelle UMP pour le protéger (citadelle préparant d’ailleurs sans vergogne l’après). Seul contre tous, sans ralliement de second tour ? Et si par effet de victimisation, cette vague d’abandon pouvait finalement le faire gagner ? Il y a dans cette supposition le souvenir de tant d’échecs de la gauche, la mémoire d’un peuple qui ne connu que si peu le pouvoir. Car la France, ce peuple présenté frondeur, en de nombreux points a une adoration pour celui qui est brocardé, celui qui ne finit jamais premier. A l’aube d’un changement que tant de gens attendent, les électeurs pourraient ils être épris d’un doute, et se dire que l’abandon dont souffre le président sortant est définitivement de trop ?

When François meet François

Comme nous ne sommes pas sectaire,
le camarade Bayrou poura toujours venir nous visiter.

En faisant ce choix, François Bayrou ferme définitivement la porte à l’UMP, du moins ceux-ci ne lui pardonneront jamais. Quel devenir pour le Modem ? Ces élus se montrent sur leur choix divisés, aussi, les élections législatives à suivre s’annoncent particulières. Quels accords ? Avec qui ? L’UMP avait pu ménager les candidats Modem par le passé, cette fois cela ne se fera pas. Le candidat socialiste de la circonscription béarnaise de François Bayrou peut lui sans doute partir en vacance en juin, où sa présence ne sera plus nécessaire. Pour le Modem, le choix de François Bayrou sera loin de lui garantir un groupe parlementaire, arrivant dernier de la course au ralliement, il passera après les Verts et le Front de Gauche évidemment.
Tous les ralliements, tous les soutiens sont désormais complets, il resterait bien Chirac à se prononcer, pour annoncer le début de la curée. Une chose est sure, le président du rassemblement en 5 ans aura surtout su diviser, et ce n’est que cela qu’à la postérité il devrait laisser…

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Spartac 47 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine