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Les risques et dangers du nucléaire

Publié le 04 mai 2012 par Meseconomiesdenergie

La France est le 2ème parc nucléaire au monde, après les Etats-Unis. Ce qui en fait, avec ses 58 réacteurs en activité, le pays le plus nucléarisé au monde, par habitant.

Si le nucléaire est la source d’énergie la moins chère et la moins polluante, elle est aussi source de beaucoup de désagréments. Le collectif Sortir du Nucléaire en fait un tour non exhaustif sur son site http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?page=Je-signe.

Mes-économiesdenergies vous résume les principaux défauts du nucléaire :

Les accidents nucléaires

« Personne ne peut garantir qu’il n’y aura jamais en France un accident nucléaire. », André-Claude Lacose, président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire :

  • En quelques décennies, 5 réacteurs nucléaires ont connu un accident nucléaire majeur : c’est 300 fois plus que les prédictions de l’industrie nucléaire.
  • Nos réacteurs nucléaires ont été conçus pour fonctionner 30 ans. 21 ont déjà dépassé cette durée et l’État a décidé de les prolonger 10 ans de plus. Pourtant « les accidents graves n’ont pas été considérés lors de leur conception », selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire…
  • L’accident de Tchernobyl (1986) a causé la mort de 1 millions de personnes
  • Les autorités japonaises ont reconnu officiellement que 30 000 km2, soit 8 % du pays, sont contaminés. Et en réalité ?
  • Les sites nucléaires sont vulnérables à des attentats de type « 11 Septembre » et à des attaques informatiques. Ils sont très mal protégés et de simples activistes non-violents parviennent à s’y introduire : le poète-escaladeur Hervé Couasnon s’est introduit dans la centrale de Civaux et un militant de Greenpeace dans celle du Bugey ce mercredi 02 mai 2012 !

Les dommages sanitaires et le traitement des déchets radioactifs

1200 tonnes de déchets radioactifs sont produits chaque année par les réacteurs nucléaires français. Certains resteront dangereux pendant des millions d’années.

  • Le plutonium reste radioactif pendant 234 900 ans. En respirer un millionième de gramme suffit à déclencher un cancer du poumon.
  • Il y a 2 fois plus de leucémies infantiles dans un rayon de 5 km autour des centrales.
  • Les déchets nucléaires ne sont pas recyclables. Historiquement, les combustibles usés ont été retraités uniquement pour récupérer le plutonium afin de fabriquer des bombes H ! Les usines de « retraitement » de La Hague ne réduisent pas la quantité de déchets radioactifs : elles l’augmentent.
  • Plus de 200 millions de tonnes de déchets radioactifs liés à l’exploitation minière passée et à la fabrication du combustible sont dispersées en France.
  • Selon Claude Allègre, ex-directeur du Bureau de Recherche Géologique et Minière : « Enfouir en profondeur des déchets radioactifs, c’est prendre le risque de les voir se disperser et contaminer le sous-sol. »
  • Les mines d’uranium contaminent l’environnement et la population au Niger, au Kazakhstan, en Australie, au Canada, …

Les dépenses astronomiques

  • La surconsommation électrique est particulièrement importante en France : un ménage français consomme ainsi 34 % de plus qu’un ménage allemand ! Malgré un prix unitaire du kWh artificiellement bas, nos factures électriques sont donc plus élevées que celles de la plupart des européens. Et une augmentation de 30 % du prix du kWh est programmée d’ici 2016…
  • Selon François Roussely, ex-PDG d’EDF : « C’est au contribuable de payer la recherche et le développement du nucléaire, sinon le kWh d’électricité nucléaire ne serait plus compétitif. »
  • Au fil des décennies, les coûts de construction, d’exploitation et de maintenance des réacteurs nucléaires ne cessent d’augmenter. Un nouveau réacteur coûte aujourd’hui près de 5 fois plus qu’il y a 25 ans…
  • Le coût de construction du réacteur EPR en chantier à Flamanville est déjà passé de 3 à 6 milliards d’euros… et sa construction est loin d’être terminée.
  • Plus de 200 milliards d’euros : c’est ce qu’a déjà coûté le parc nucléaire français selon la Cour des Comptes. Les coûts futurs sont extrêmement incertains, mais se monteraient au minimum à 135 milliards… sans compter la construction de réacteurs pour remplacer ceux qui arrivent en fin de vie.
  • Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, une catastrophe nucléaire comme Fukushima ou Tchernobyl coûte de 600 à 1 000 milliards d’euros. Or, en cas d’accident, EDF n’est assuré qu’à hauteur de… 92 millions !

Influences et risques climatiques

Faire un effort ne suffira pas. Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), une relance massive du nucléaire au niveau mondial ne représenterait qu’une réduction de 4% des gaz à effet de serre. Certaines énergies renouvelables sont 11 fois plus performantes.

  • Les réacteurs sont très vulnérables aux sécheresses et aux inondations. Un quart du parc nucléaire français a dû être arrêté en 2003 à cause de la canicule estivale, la ville de Bordeaux a failli être évacuée suite à l’inondation de la centrale du Blayais lors de la tempête de 1999. Nous avons déjà fort à faire pour lutter contre la dégradation du climat, ne rajoutons pas de nouveaux accidents nucléaires !
  • En accaparant des dizaines de milliards d’euros de subventions et d’investissements publics, le nucléaire prive de financements les vraies solutions contre le changement climatique.
  • C’est dès à présent et avant 2050 qu’il faut réduire drastiquement les émissions mondiales de CO2. Or il faut 10 ans pour construire un seul réacteur nucléaire…

Dépendance énergétique

  • 100 % de l’uranium utilisé par les réacteurs français est importé, exactement comme le pétrole.
  • Au rythme actuel de consommation du parc nucléaire mondial, les réserves d’uranium exploitables seront épuisées dans 60 ans.
  • Chaque hiver, la France importe massivement de l’électricité depuis l’Allemagne… qui, elle, est en train de sortir du nucléaire.
  • 3,5 millions de ménages français sont en situation de précarité énergétique.
  • L’électricité nucléaire est produite en seulement 19 points du territoire français. Ultra-centralisé, le réseau électrique est vulnérable à des pannes massives.

Le déni de démocratie

Sondage après sondage, les Français se déclarent en majorité favorables à la sortie du nucléaire. Et pourtant… nous y sommes toujours !

  • À coups de millions d’euros, le gouvernement et le lobby nucléaire se livrent à une véritable « corruption légale » pour s’assurer le soutien des élus des zones pressenties pour implanter des sites nucléaires.
  • Les transports de déchets nucléaires traversent de nombreuses villes… dont même les maires et les services de sécurité ne sont pas informés !
  • Le développement massif du parc nucléaire français a été lancé en 1974 sans que les citoyens ni les députés ne soient consultés.

Une arme de destruction massive

  • Selon Mohammed El-Baradei, ex-directeur de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique : « Tout pays a le droit d’enrichir l’uranium s’il annonce que c’est pour la production d’électricité. Or l’enrichissement est un programme militaire latent. »
  • Selon Al Gore, ex-Vice-Président des États-Unis : « Au cours des huit années que j’ai passées à la Maison Blanche, tous les problèmes de prolifération des armes nucléaires auxquels nous avons été confrontés étaient liés à un programme nucléaire civil. »
  • À cause du « retraitement » des combustibles, 82 tonnes de plutonium sont stockées à La Hague. Il suffit de quelques kilos pour fabriquer une bombe H.
  • En cas de guerre, les centrales nucléaires seraient de véritables bombes pré-déployées et prêtes à exploser sur notre territoire.

Déficit commercial

  • En 60 ans, la France a construit 70 réacteurs nucléaires sur son sol, mais n’a réussi à en exporter que onze…
  • Areva n’a toujours pas achevé un seul des 4 réacteurs EPR en chantier dans le monde. Le plus avancé, en construction à Olkiluoto (Finlande), accuse 4 ans de retard et 3 milliards de surcoût… qui seront couverts par le contribuable français !
  • Tous les réacteurs français utilisent la technologie « à eau sous pression », sous licence de l’industriel américain Westinghouse.
  • Areva ne maîtrise pas la technologie de centrifugation utilisée pour enrichir l’uranium dans sa nouvelle usine George Besse II au Tricastin : elle a acheté une « boîte noire » au consortium anglo-néerlandais Urenco.
  • 98 % des contrats de retraitement de combustibles étrangers à La Hague sont arrivés à terme. Il est peu probable que de nouveaux contrats soient signés à l’avenir…

Le nucléaire produit 75 % de notre électricité, mais seulement 17 % de notre énergie. Au niveau mondial, le nucléaire produit à peine 2,4 % de l’énergie consommée…


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