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Ma fratrie : comme un enfant part en visite chez une vieille tante malodorante …

Par Sandy458

(atelier d'écriture)

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/53/Monstre_devorant.jpg?uselang=fr

"monstre dévorant", photo de Rprin, wikimedia commons, sous licence.

L’esprit nu de ma soeur était entré en agonie lorsqu'elle s'était perdue dans la rue.

La maladie héréditaire marquait de ses stigmates l'étoffe de son corps.

En premier, mon frère, avec sa gueule d'ange, avait chuté en enfer. Il était tombé sur son ange exterminateur, au détour d'une promenade dans la foret.

Elle, j'avais la certitude qu'elle était bel et bien prise par cette bien étrange fièvre. Toute les nuit elle ruait comme un cheval fou aux yeux hagards et je me heurtais à la porte d'ivoire de son esprit. De sa bouche emplie de sable noir émanait une odeur d'étang.

Je m'étais cachée derrière la porte maudite.

Le corps entrait en transe équine sans avoir réellement le choix .L'océan recouvrait le néant de son esprit, elle avait gagné son étrange pays sans retour. En soi, ce n'était pas un événement malheureux. Perdue dans son labyrinthe mental, elle ne prenait plus garde au déluge qui noyait son corps.  Moi, je pouvais me représenter l'échelle de son mal et les barreaux franchis pas à pas, nuit après nuit. Je tremblais comme une feuille, recroquevillée derrière la porte.

Le diable cornu était arrivé, hilare, dents en avant. Le génie des lieux était inattaquable. J'aurai été soufflé, oblitéré comme à un duel au pistolet.

Comme un  chef d'oeuvre, un éclair zébra l'azur encore visible par la fenêtre. 

Qui était l'esclave oublié?

Etait-il celui qui suffoquait comme un poisson hors de l'eau?

Le double lumineux de la bête derrière la porte close?

Ma mémoire défaillait elle aussi. Dans ce sinistre décor, j'étais devenue si transparente.

Et derrière la porte, maintenant, seul le silence...


Mes oreilles se refusaient à l'écouter, j'ouvris la bouche et j'ululais...

L'odeur des feuilles mortes, une senteur d'automne provenait maintenant de la chambre.

Mon frère et ma soeur aveint été cueillis en plein vol.

Était-ce la peur de l'agonie ou de partir à la rencontre de la fratrie déboussolée?.

Nous étions tous si fous que nous aurions pu en avoir la tête tranchée que cela n'aurait servi à rien.

Il n'y avait aucun abri où se réfugier.

C'était de l'amour de vouloir la jeter dans le grand sommeil. Son corps laisserait une empreinte dans le sable et elle serait recouverte par l'herbe des morts.

J'aurai aimé tenir sa main morte, en signe d'amour.


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