Magazine Politique

De 2007 à 2012, Sarkozy la tête à l’envers

Publié le 04 mai 2012 par Variae

En 2007, après une campagne tumultueuse où il avait fait la course en tête, et malgré un apparent resserrement des courbes dans la dernière ligne droite, Nicolas Sarkozy sortait largement vainqueur du premier tour, reléguant Ségolène Royal derrière lui avec un écart jugé très difficile à rattraper. En 2012, après une campagne tumultueuse où il a toujours été derrière Hollande, et malgré un éphémère « croisement des courbes » dans la dernière ligne droite, Nicolas Sarkozy sort deuxième du premier tour, avec une pénurie de réserve de voix hypothéquant ses chances de rattraper le candidat socialiste.

De 2007 à 2012, Sarkozy la tête à l’envers

En 2007, Ségolène Royal doit prendre tous les risques dans l’entre-deux-tours, tendre la main aux centristes et à l’incontournable Bayrou, risquant de perdre sa gauche. Elle doit même organiser un débat avec le candidat de l’UDF pour attirer ses électeurs. Nicolas Sarkozy, lui, gère tranquillement son avance. En 2012, Nicolas Sarkozy doit prendre tous les risques dans l’entre-deux-tours, tendre la main aux frontistes et à l’incontournable Marine Le Pen, risquant de perdre le vote du centre. Il doit même organiser des meetings aux accents délirants, où il se déchaîne contre le « drapeau rouge ». François Hollande, lui, s’applique tranquillement à rassembler. De Jean-Luc Mélenchon à François Bayrou.

En 2007, Ségolène Royal tente le tout pour le tout lors du grand débat d’entre-deux-tours, passant à l’attaque tous azimuts contre Sarkozy. L’offensive est courageuse mais ne retourne pas l’opinion. En 2012, Sarkozy mise tout sur un débat où il va, jure-t-il, « exploser » François Hollande, réclamant même trois séances. L’offensive est hargneuse, passe par la case DSK, mais se solde par une appréciation négative dans les sondages du lendemain.

En 2007, Nicolas Sarkozy s’offre un triomphe romain dans un Bercy plein à craquer, sous la haute autorité de Bigard. Ségolène Royal réplique le 1er mai par un Charléty ensoleillé qui regonfle à bloc ses militants. « On va gagner ! ». En 2012, François Hollande rassemble le peuple de gauche dans un Bercy électrisé par Sanseverino, les Neg’ Marrons et Yael Naïm. Nicolas Sarkozy réplique le 1er mai par un Trocadéro ensoleillé où, l’ivresse de la foule lui montant à la tête, il repère « 200 000 participants ». « La France aux Français ! ».

En 2007, Nicolas Sarkozy incarne un projet, même ses détracteurs le reconnaissent, l’espoir d’un changement, sa fameuse « rupture », une modernisation de la France endormie dans l’ère Chirac. En 2012, Nicolas Sarkozy incarne un passif, même des électeurs et responsables de droite le reconnaissent, le bilan-boulet d’une France divisée et plus clivée que jamais, une ère « Sarko » cauchemardesque dont on aimerait bien se réveiller.

En 2007, le futur président Sarkozy s’apprête à nommer les premiers Français « issus des minorités visibles », comme on dit pudiquement, à la tête de ministères d’importance. En 2012, le candidat Nicolas pérore sur les « personnes d’apparence musulmane », confond « étranger » et « Islam », et se répand en imprécations contre le vote des étrangers.

En 2007, Sarkozy obtient au bout du compte 53% des voix. En 2012, c’est le score que prédisent la quasi-totalité des instituts de sondages pour François Hollande.

En 2007, Sarkozy entendait renverser la table. En 2012, c’est lui-même qui peut finir sur la tête. Avec l’aide, dimanche, de votre bulletin de vote.

Romain Pigenel


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Variae 35066 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine