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37e Journée interdite aux cardiaques

Publié le 05 mai 2012 par Passionacmilan

Derby MilanLe derby della Madonnina est un évènement international ! Il y a de cela deux ans, le cabinet allemand Sport+Markt avait publié une étude approfondie sur les clubs les plus supportés en Europe. A eux deux, l’AC Milan et l’Inter réunissent 36 millions de fans ; le Barça, trusté par les footix, domine largement ce classement. Demain, nous assisterons au 290e derby du nom, peut-être l’un des plus exaltants ! L’histoire en a vu d’autres, c’est un fait indéniable, mais celui à venir est absolument primordial pour les deux équipes.

Qu’est-ce qu’un derby ? En sport, un derby est une opposition entre deux équipes d’une même ville. A ne pas confondre avec le terme « classico » qui est utilisé pour caractériser une rencontre particulièrement tendue et attendue entre deux équipes d’un même pays, généralement les meilleures : Real Madrid – FC Barcelone en Espagne, PSGOM en France, Benfica – FC Porto au Portugal ou encore le très insignifiant Standard de Liège – RSC Anderlecht en Belgique. (Jean Blaguin, humoriste !). Aussi, un derby peut être un « classico » et non l’inverse. Ainsi est donc posée la clarification sémantique, nécessaire quant à la compréhension du sujet abordé.

Comme spécifié dans l’introduction, l’Italie, l’Europe et la planète foot de manière générale assisteront au 290e derby du nom. Au jeu des statistiques, l’AC Milan est devant avec un total de 109 victoires contre 95 pour l’Inter. Il est aussi intéressant de noter que P.Maldini est le joueur en ayant disputé le plus (56 matches) et que Shevchenko est celui qui s’est montré le plus efficace devant les buts (14 réalisations). En Serie A, les chiffres sont favorables à l’Inter qui a gagné 65 fois et a connu la défaite à 60 reprises. En Coupe d’Italie, 9 victoires à 7 en faveur du Milan. En Ligue des Champions, les deux clubs se sont rencontrés à seulement quatre reprises mais, on s’en souvient, ce fut à chaque fois contracté ; Milan ne s’est jamais incliné et l’a emporté deux fois… pour deux nuls, donc. Les autres matches concernent essentiellement des trophées de moindre envergure comme la Supercoupe d’Italie, le Trofeo Luigi Berlusconi et autres rencontres amicales d’avant-saison. En d’autres termes, vous l’aurez compris, les débats sont très équilibrés. Un vrai derby !

Rouge et noir et bleu et noir sont respectivement les couleurs traditionnelles de l’AC Milan et de l’Inter. Derrière ces couleurs, il y a une histoire… longue ! Très longue ! Tellement longue que nous ne vous la raconterons pas. Oh, et puis il y a wikipédia, pour ça. Pour le reste, évidemment, il y a mastercard. (Jean Blaguin, humoriste !). Sans l’AC, l’Inter ne serait pas ; sans l’Inter, il faut avouer que l’AC se serait fait chier comme c’est pas permis. A qui Sheva et sa bande auraient-ils infligé un set blanc (6-0), en mai 2001 ? Qui aurait connu Comandini, sans ce fameux match que l’humour noir peut nous pousser à qualifier d’ »attentat avant l’heure » ? (Nos hommages les plus sincères aux victimes.) Trêve de plaisanterie (ou pas), la rivalité existe depuis mars 1908, soit depuis la création de l’Inter et la manière dont a été fondé ce club : des dirigeants de l’AC Milan se cognèrent contre un mur et devinrent aussi bêtes et vilains que ce qu’ils avaient entre leurs jambes. Durant leur sommeil comateux, ils firent le même rêve : celui de devenir des dissidents. Quelques jours après leur sortie de l’hôpital, avec l’agrément du docteur Meersseman, l’Internazionale vit le jour. Cette dissolution a suscité les polémiques, mais aujourd’hui, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les tifosi des deux camps, en leur for intérieur, ne sauraient imaginer qu’une saison puisse se dérouler sans le derby della Madonnina. De la même manière que nous attendons tous un remerciement lorsque nous faisons un cadeau, bien que nous disons ne pas l’attendre, nous attendons que cette rencontre ait lieu avec un enthousiasme aussi débordant que celui dont Barbara Berlusconi fait montre avant de se faire visiter rendre visite aux joueurs… sous la douche. A ce propos, il se murmure que les diverses teintures qu’elle utilise sont le fruit du liquide séminal de C.Seedorf et que la couleur diffère selon l’humeur du maître chocolatier. Intéressant à savoir, n’est-ce pas ?

Mince ! Après ce que je viens d’envoyer, j’ai comme une inhibition psychologique pour la transition… Allez, mon grand, ni une ni deux, pète un bon coup pour que les olives sortent, pense à ton doberman qui de là-haut te regarde avec son air lugubre (comprenne qui pourra) et concentre-toi.

Venons-en maintenant à l’actualité. A quelques jours… que dis-je, à quelques heures du coup d’envoi, les polémiques battent déjà leur plein. De l’ironie mal comprise de Galliani par rapport au but injustement refusé à Muntari à la sortie médiatique houleuse – mais non moins légitime – de Cellino (Cagliari) en passant par les déclarations « Bayrouesques » de Moratti quant au rôle supposé de ses hommes dans la course au titre, on en viendrait presque à regretter que le ridicule ne tue pas. Vivement que le terrain s’exprime ! Les spectateurs devraient en avoir pour leur argent et les téléspectateurs pour leur temps, eu égard à l’enjeu direct qui touche les deux équipes. L’une (Milan) rêve de glisser une quenelle de 175 dans le fion de la Vieille Dame, vis-à-vis de laquelle elle accuse un satané point de retard ; l’autre (l’Inter) culmine à la 6e place et peut au mieux espérer une qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, au pire voir ses aspirations européennes se désagréger. C’est vous dire si le derby à venir occupe une place qui va au-delà de son seul prestige.

Ce derby sera également l’occasion de voir deux entraîneurs aux conceptions opposées. A ma gauche, Max Allegri (44 ans) : trois derbys disputés, deux gagnés et un perdu. A ma droite, Stramaccioni (36 ans) : zéro derby disputé, zéro victoire, zéro nul et zéro défaite. Vous me direz, pas besoin d’avoir étudié l’arithmétique pour savoir qu’on n’obtient rien avec rien. S’il est vrai que certains théoriciens, certes minoritaires, récusent cette assertion et avancent l’hypothèse relative selon laquelle zéro plus zéro est égal à la tête à Toto, on peut néanmoins douter de leur probité car, comme chacun sait, ce même Toto ne s’est pas gêné pour garer sa bicyclette dans le garage de maman. Or, l’inceste est une pratique que les deux entraîneurs, Allegri et Stramaccioni, condamnent avec fermeté. Bref, revenons à nos moutons. Le protégé de Moratti n’a pas les chicos jaunes de son président mais a réussi à redonner des couleurs à l’Inter, méconnaissable sous Gasperini puis sous Ranieri. Les résultats obtenus sont toujours irréguliers, et c’est justement de cette irrégularité dont Milan se méfie. Une équipe capable d’aller gagner 3-1 sur le terrain d’Udine puis de perdre sur le même score, trois jours plus tard, à Parme, fonctionne de manière erratique. L’approche tactique ne doit pas être évidente quand l’adversaire est capable du meilleur comme du pire. Quoi qu’il en soit, pour calquer mon ami Denis Brognart, il n’en restera qu’un.

Gageons que ce derby sera un grand cru, comme il l’a été à 109 reprises au cours de l’histoire, et que l’issue nous en soit profitable. Forza Milan !

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Article rédigé par marok'1
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