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Débat présidentiel : quand l'écologie se résume au nucléaire

Publié le 05 mai 2012 par Bioaddict @bioaddict

Acharné, parfois agaçant, le débat de l'entre-deux-tours a parlé de presque tout... sauf d'écologie. Toutefois, le nucléaire a fait l'objet d'une véritable passe-d'arme entre le candidat PS et le président sortant. Alors que ces derniers jours, le nucléaire a beaucoup fait parler de lui dans l'actualité, ces divergences entre les deux candidats vont-elles influencer les derniers indécis ? Débat présidentiel : quand l'écologie se résume au nucléaire Certes le duel qui opposait François Hollande et Nicolas Sarkozy mercredi 2 mai a tenu toutes ses promesse en termes de phrases assassines, d'ambitieuses promesses et de jolis slogans appris par coeur. Les journalistes David Pujadas et Laurence Ferrari ont  d'ailleurs éprouvé bien des difficultés à tenir leur rôle d'arbitre dans ce match acharné.

Mais, une fois n'est pas coutume dans cette campagne présidentielle, les échanges passionnés n'ont pas - ou très peu - pris la direction de l'écologie. Quelques considérations sur le réchauffement climatique, les énergies fossiles et sur le nucléaire ont toutefois permis de distinguer des divergences entre les deux candidats, et une légère meilleure volonté de François Hollande en faveur des énergies renouvelables.

Fessenheim : "pourquoi cette centrale ?" s'interroge Sarkozy

Ainsi, Sarkozy a réitéré son soutien sans faille à l'énergie nucléaire, en affirmant que la France n'a d'autres options, n'ayant ni pétrole, ni gaz sur son territoire, et tournant le dos au passage aux énergies renouvelables. Pour le président le nucléaire a toujours fait l'objet d'un consensus à droite comme à gauche, se faisant un plaisir de rappeler que le développement de cette énergie s'est principalement fait sous François Mitterrand, président de gauche. Evidemment, Nicolas Sarkozy a tiré sur la cordelette de l'emploi, rappelant que le nucléaire soutient 240 000 emplois.
Au sujet de la centrale de Fessenheim, la doyenne du parc atomique français, le président sortant a rappelé qu'il s'oppose fermement à sa fermeture, choisissant de faire confiance au rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui l'a jugé " apte ". "Pourquoi la fermer ? " a-t-il interrogé, " Si le nucléaire est dangereux, ce n'est pas que la centrale nucléaire de Fessenheim qu'il faut fermer ".

Hollande prône une "sortie de la double dépendance au pétrole et au nucléaire"

Alors que François Hollande justifie la fermeture de cette centrale d'ici à 2017 par son ancienneté et sa construction sur une zone sismique , Nicolas Sarkozy s'est tout de suite empressé de réitérer sa raillerie prononcée pendant ses meetings : " il n'y a pas de problème de tsunami à Fessenheim ". Non convaincu de l'argument, le candidat socialiste a précisé que " tous les emplois seront gardés " à Fessenheim. Toutefois, attaqué par Nicolas Sarkozy sur le " misérable accord " passé avec EELV, le président du Conseil général de Corrèze s'est distancié du parti écologiste précisant que " c'est Martine Aubry qui l'a signé " et qu'il n'était " pas lié aux Verts sur la question du nucléaire".  Ainsi, le candidat socialiste pour le moins ambigu, a réaffirmé sa confiance dans cette technologie et s'est distancié des verts, tout en prônant une sortie sur le long terme de la double dépendance de la France au pétrole et au nucléaire. Son objectif ? Passer de 75% à 50% d'énergie nucléaire en 2025 et compenser ce déficit de nucléaire par le développement des énergies renouvelables sur le modèle de l'Allemagne, créatrices d'emplois.

Mais les écologistes, ne sont pas dupes. Ils ont comme déjà entendu cette chanson sur les énergies renouvelables, à l'occasion du Grenelle de l'Environnement lancé par monsieur Sarkozy, notamment... Ce débat n'a donc fait que confirmer l'indifférence des candidats face aux problèmes environnementaux. Et bien que le nucléaire ait été abordé dans la deuxième partie du débat de l'entre-deux-tours, l'interlude n'a fait que confirmer les positions traditionnelles de l'UMP et du PS sur les questions énergétiques. La campagne laisse un goût amer aux anti-nucléaires, qui craignent qu'un schéma à la Fukushima ne se reproduise en France, et aux écologistes de manière générale.

Olivia Montero


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