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Sarkozy et les militants déchaînés de l’UMP : ça cogne dur sur les journalistes !

Publié le 05 mai 2012 par Kamizole

Sarkozy et les militants déchaînés de l’UMP : ça cogne dur sur les journalistes !

(Jour J-1) Une vérité d’évidence : ce sont les dictatures et Etats les moins démocratiques qui restreignent la liberté de la presse, emprisonnent les journalistes et parfois pratiquent ou tolèrent les violences à leur encontre voire leur assassinat. Par un de ces curieux télescopage de l’Histoire, c’est au moment où nous apprenions que La liste des prédateurs de la presse s'allonge, un journaliste tué tous les 5 jours (dépêche AFP 3 mai 2012) qu’il fut question d’agressions de journalistes en marge des derniers meetings électoraux de Nicolas Sarkozy.

En France, la liberté de la presse est une conquête de la IIIe République, notamment grâce à la loi du 29 juillet 1881 expressément dite « Sur la liberté de la presse » sous l’empire de laquelle nous vivons encore. Sans remonter au 30 mai 1631 - la création de La Gazette par Théophraste Renaudot - n’ayons garde d’oublier que sous l’Ancien Régime il fallait obtenir un « privilège » royal pour publier un journal ou n’importe quel livre et que sous la Restauration les journaux devaient être autorisés, non plus que ce furent précisément quatre ordonnances de Charles X prises le 24 juin 1830 et restreignant notamment la liberté de la presse qui mirent le feu aux poudres et furent à l’origine des « Trois glorieuses » - 27, 28 et 29 juillet 1830 encore dites « Journées de juillet » - mettant le peuple de Paris en ébullition et précipitant la chute du régime, remplacé par la « Monarchie de juillet » de Louis-Philippe.

Aujourd’hui, la presse est donc libre, sous réserve de respecter certaines règles qui tombent sous le sens et sur lesquelles je ne m’étendrais pas sinon pour dire que comme le plus souvent en matière juridique, la liberté est le principe et les restrictions l’exception, notamment ce qu’il est convenu de nommer les « délits de presse » : diffamation lato sensu (atteinte à l’honneur ou la considération d’un citoyen et à condition que l’intention de nuire au moyen d’affirmations mensongères fût prouvée), provocation aux crimes et délits, atteintes à la sûreté de l’Etat, offense au président de la République et publication de fausses nouvelles.

Cette dernière incrimination dont Nicolas Sarkozy - sans nul doute de tous les présidents de la République française depuis 1875 celui qui aura saisi le plus la justice, y compris pour de simples broutilles ! - entend bien se servir contre Médiapart qu’il qualifie "d’officine au service de la gauche" (Le Monde 29 avril 2012) et François Fillon "d’officine financée par de riches amis" de Hollande (Le Monde 29 avril 2012) - quel beau duo d’éléments de langage ! Et s’il m’en souvient ce fut déjà l’accusation proférée par Mediapart - un site de journalistes de talent dont ils assurent seuls le financement  - lors des investigations autour de l’Affaire Woerth-Bettencourt.

Cette fois, il s’agit d’un nouveau document qui accréditerait le financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le colonel Kadhafi pour la bagatelle de 50 millions d’euros. L’affaire étant au moins aussi embrouillée que celle du Karachigate - financement occulte de la campagne électorale d’Edouard Balladur en 1995 - et l’ensemble des éléments des « dossiers Takieddine » également dévoilés par Mediapart, je ne m’étendrais pas aujourd’hui sur ce sujet . Nous aurons bien le temps d’y revenir si - comme je l’espère - Nicolas Sarkozy perd demain la bataille électorale en même temps que son immunité au titre du statut pénal du chef de l’Etat et doive alors rendre des comptes à la justice.

J’en reviens donc à mes moutons, la détestation névrotique de Nicolas Sarkozy à l’égard des journalistes - tout autant dans le sarkollimateur que les juges - qui est loin d’être nouvelle. Jusqu’en 2009, il les eut quasi à sa botte : il les tenait grâce à son fameux « agenda médiatique » en créant en permanence « l’événement » - entendre des « coups de pub » - qu’ils redoutaient tous de manquer. Ils accouraient donc ventre à terre comme des chiens courants. Témoin de son parfait mépris, il alla jusqu’à affirmer qu’il lui suffisait « de les siffler »

Tout changea à partir de 2009, notamment après qu’il se fût vanté d’avoir été présent au pied du mur de Berlin le 9 novembre 1989 lorsqu’il tomba. La preuve indubitable qu’il ne pouvait - matérielle-ment - y être ce soir-là fut apportée par les journalistes du… Figaro. Le grand jeu auquel se livrèrent par la suite un certain nombre de journalistes tant il fut souventes fois convaincu de mensonge - consista à (se) poser la question : « dit-il la vérité ? ». Pour ma part, la réponse ne souffre aucun doute : jamais !

Au fur et à mesure de l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy - laquelle commença en fait dès mars 2009 - et alors que les sondages d’opinion puis ensuite les intentions de vote lui furent de plus en plus défavorables, la rancœur de Nicolas Sarkozy à l’encontre des journalistes et des médias en général ne fit que croître. Je n’allongerais pas inutilement cet article avec la recension des journalistes qu’il fit limoger parce qu’ils lui avaient déplu d’une manière ou d’une autre.

Nicolas Sarkozy ne veut les journalistes qu’à sa botte et lui passant la soupe, lors d’interviews ou d’émission de télévision - qu’il multiplia tout au long des cinq années de son règne. Tout article ou propos défavorable tenus dans une émission de radio ou de télévision constitue par essence un crime de lèse-majesté. Quant aux questions précises sur des sujets dérangeants - la plupart des journalistes de télévision se gardant bien de les poser, elles attirent immanqua-blement des réflexions peu amènes, d’une rare insolence serait le terme le plus juste.

La pauvre Laurence Ferrari en fit l’expérience il y a quelques semaines en posant précisément des questions sur l’argent de Kadhafi et en se permettant d’insister. Il est à souhaiter pour elle que Sarkozy soit mis hors jeu demain sinon elle peut craindre pour son poste !

Sinon, Nicolas Sarkozy botte en touche : « Circulez, ya rien à voir » ou encore mieux : « C’est une honte qu’on me pose une question pareille » a-t-il affirmé sur Canal + le 29 avril ripostant aux accu-sations d’un soutien libyen à sa campagne de 2007 (20 minutes 29 avril 2012) : « C'est une infamie. Quand je pense qu'il y a des journalistes qui osent donner du crédit au fils Kadhafi et aux services secrets de M. Kadhafi ». Il fit moins la fine bouche quand il le reçut - au grand dam de Rama Yade alors secrétaire d’Etat aux droits de l’homme - en grande pompe à Paris, allant jusqu’à lui permettre de planter sa tente dans les jardins de l’Hôtel Marigny où sont hébergés les huiles étrangères en visite d’Etat en France…

Outre que je ne vois pas en quoi il serait honteux de demander à Nicolas Sarkozy des explications - non mensongères de préférence mais c’est sans doute hors de sa portée - sur des affaires gravissimes qui défrayent périodiquement la chronique de son règne, il me semble qu’il fera moins le fiérot quand il devra répondre sans de tels faux-fuyants aux questions - forcément insistantes - des jdifférents juges qui l’attendent au tournant pour en répondre : Leloir, Van Ruymbeke et Gentil s’il n’est pas réélu demain.

Si l’on excepte Le Figaro qui - sous la houlette de Papy Mougeotte et bien évidemment Serge Dassault - mena ouvertement campagne pour Nicolas Sarkozy : regardez bien les signatures des articles politiques depuis plusieurs semaines, ce sont celles des journalistes qui ont accepté d’écrire « les tracts » en sa faveur dans le « bulletin paroissial de l’Elysée » au grand dam d’une partie de la rédaction - dont de grandes plumes - qui vota une motion de défiance - la plupart des journalistes de la presse écrite et de l’audiovisuel firent un travail honnête pour rendre compte des positions des différents candidats, bien évidemment le Nouvel Obs, Marianne et Libération se situèrent délibérément à gauche dans leurs analyses et prises de position, ce qui est le propre des journaux d’opinion.

Mais Nicolas Sarkozy a cela en partage avec George Bush Jr., les néoconservateurs américains et l’Eglise de scientologie qui distin-guent le monde entre amis et ennemis. Qu’un journaliste pût être tout simplement neutre et objectif n’est pas concevable dans le magma qui bout comme la marmite du Diable sous sa boîte crânienne.

Les journalistes et les medias constituent - comme tout ce qu’il qualifie de « corps intermédiaires » dont les syndicats, une autre de ses bêtes noires - un obstacle entre lui et le peuple auquel il entend s’adresser directement, imitant en cela le Maréchal Pétain. Il n’a pas de mots assez forts pour fustiger - de meeting en meeting et en toute occasion - ce qu’il nomme les « observateurs », se contenant ensuite d’un « ils » - entendre les journalistes et analystes politiques (sans oublier les sondeurs qui ne le donnent pas en tête) qui ont l’immense toupet de critiquer sa campagne et plus encore pronos-tiquer sa défaite.

Comment s’étonner ensuite qu’une telle violence verbale constamment réitérée - meeting après meeting - à l’encontre des journalistes poussât certains militants d’autant plus surexcités qu’ils participent à la fièvre d’un meeting mené sur le ton de la parfaite hystérie collective à s’en prendre physiquement à des journalistes ? C’est pourtant ce qui malheureusement vient de se produire à deux reprises.

D’abord le 1er mai 2012 - à l’occasion de la contre fête du travail organisée sur le Parvis des Droits de l’homme du Trocadéro - Marine Turchini, journaliste de Mediapart a été agressée par des sympa-thisants UMP (Nouvel Obs 2 mai 2012).

Alors qu’elle portait un badge l’identifiant comme journaliste de Mediapart, elle a été prise à partie par deux groupes différents de sympathisants de Nicolas Sarkozy. Une personne lui a arraché son badge, jeté par terre. Elle a été traitée de « sale gauchiste » - évidemment à cause des documents sur le financement en 2007 de la campagne électorale de Sarkozy par Kadhafi - et « secouée » (sans être blessée, heureusement) alors qu’elle essayait de s’extraire de la foule.

Pour les détails et l’analyse critique des journalistes devenus boucs émissaires désignés par la vindicte sarkoïdale - Jean-François Copé n‘étant pas en reste - je ne peux que vous conseiller son article paru à cet égard sur Mediapart Le discours anti-journalistes de Sarkozy survolte les militants (1er mai 2012). Elle fait au demeurant état d’agressions verbales dont se plaignirent d’autres journalistes de gauche, cible de la fine fleur des sympathisants de Nicolas Sarkozy. Leur badge indiquant leur nom ainsi que celui de leur organe de presse.

Un exemple parmi d’autres. Rendant compte du meeting à la Mutualité le 12 avril 2012, elle interroge un couple âgé, qui ne connaissant pas Mediapart n’a donc aucun préjugé à son encontre. Elle leur demande ce qu’ils pensent de la campagne de leur candidat. Le mari leur empoigne le bras et les secoue - ce doit être une manie chez les sympathisants de Nicolas Sarkozy ! Ils doivent confondre journalistes et bouteille d’Orangina ! - et commence à déblatérer : « On ne veut pas du retour des gaucho-trotsko-communistes ! Je suis un ancien policier, j’ai 84 ans, je les ai eus face à moi en 1968, je ne veux pas de cette clique ! ».

Je vous laisse apprécier raffinement de sa réponse à la question de savoir quelles sont les trois idées phare qui les séduisent dans le programme de Sarkozy : « Il en a entre les jambes ! », propos délicatement appuyés par un geste en direction de son entrejambe… Je connaissais le slogan « le pouvoir au bout du fusil »… Au bout de la queue, pas encore ! Insigne vulgarité et degré zéro de la réflexion politique

Ensuite de quoi, sans leur lâcher le bras, il continuera à hurler: « Hollande c’est un rigolo ! Les trotskistes vont revenir foutre la merde et c’est de votre faute à vous les médias ! ». Les gauchos sont vraiment son obsession ! Sa femme se met de la partie en hurlant elle aussi « Vous trouvez ça normal que tous les journalistes soient de gauche ?! Vous, les journalistes, vous l’avez matraqué, dès le lendemain du 6 mai 2007 ! C’est honteux ce que vous avez fait, honteux ! Vous avez sali le président ! » Le couple s’en va en continuant de lancer des « honteux ! ». Il s'en faudrait de beaucoup que tous les journalistes de France et de Navarre fussent de gauche...

Je pointe au passage une autre petite saloperie de Nicolas Sarkozy, à l’encontre de Marianne - dont le moins que l’on puisse dire est que les journalistes et éditorialistes ne lui sont guère favorables - à preuve le dernier numéro (je n’ai pas encore acheté celui d’aujourd’hui) où la Une non plus que les articles ne lui firent aucun cadeau : « Il va au-delà des thèses de Marine Le Pen : La honte de la République ». Avec un article de Jean-François Kahn « Votons contre la honte ».

Il reprend fort opportunément du service devant l‘urgence de la situation créée par les dérives de Nicolas Sarkozy dont il affirme « qu'il appelle de façon quasi mussolinienne à la fusion charnelle du "guide" et de ses sujets que brouilleraient les corps intermédiaires ». Je dirais qu’une fois de plus je suis également d’accord avec JFK quand il souligne que la gauche n’a toujours rien compris aux attentes profondes du peuple - qualifiées de « populisme » pour évacuer le débat. Je ne suis pas une lectrice attentive de Marianne depuis 1998 pour rien. Je connais d’ailleurs - pas personnellement - Jean-François Kahn depuis les années 1970 quand il chroniquait sur Antenne 2 et j’appréciais déjà la pertinence de ses interventions qui avaient l’insigne mérite de rendre claires les choses les plus compliquées.

Qu’il appelle à voter pour François Hollande en dépit de ces critiques - de la même manière au demeurant que François Bayrou dont il est proche - est plus que n’en peut supporter un Nicolas Sarkozy qui n’a que la haine en réponse à ceux qui le critiquent. Même volée de bois vert et férocement crapuleuse : « J’ai vu qu’on ressortait même de la naphtaline M. Kahn. Celui-là qui a insulté toutes les femmes de France au moment du scandale de New York, en disant ce n’est qu’une soubrette qu’on trousse. Honte à celui qui est capable de dire une chose pareille ».

Ah ! L’enfoiré… Je sais bien que les féministes - je pense l’être autant qu’elles - ont agonisé d’injures Jean-François Kahn pour avoir utilisé le terme de « troussage domestique » pour parler - dénoncer ! - des actes de DSK au Sofitel. Mais si elles avaient quelque culture historique elles sauraient sans doute que cette expression fut naguère en usage pour désigner les patrons ou les fils de famille qui mettaient les bonnes à tout faire - encore une expression de cette époque - dans leur lit. Il en était d’ailleurs de même dans un certain nombre de fermes quand le personnel y était fort nombreux.

J’ajouterais pour finir avec cette question que lors de l’émission en question - sur France Culture était également présente la très fémi-niste Caroline Fourest qui n’eût pas manqué de reprendre JFK au bond et a au contraire témoigné que l’expression utilisée - pour être sans doute maladroite - n’avait nullement le sens machiste que certaines lui ont prêté.

« La naphtaline » ! Ce - sale - mec est vraiment odieux. J’ai vérifié : Jean-François Kahn a 74 ans. Est-ce à dire qu’il serait bon pour la maison de retraite ? Je connais ou ai connu trop de personnes bien plus âgées - dont mon propre père - toujours aussi actifs et intellec-tuellement autrement intéressants qu’un Nicolas Sarkozy. C’est la qualité de l’intelligence et la curiosité toujours en éveil qui fait la différence et pour cela, il n’y a pas d’âge. S’y ajoutent la culture et l’expérience, les souvenirs de l’Histoire - aussi bien apprise que vécue pendant des décennies. Sarkozy fait à cet égard bien triste figure.

J’en arrive - enfin ! Diront certains - à la seconde agression contre des journalistes. Cette fois ce furent Deux journalistes de BFM TV chahutés au meeting de Sarkozy (Libération 4 mai 2012) Ruth Elkrief et son collègue Thierry Arnaud, qui couvrent pour BFM TV la campagne de Nicolas Sarkozy.

« On nous a traités de vendus, de collabos, il y a eu des crachats, Quelqu’un disait On est de droite et fiers de l'être »… Sans doute… Mais est-ce une raison pour agresser ceux qui ne pensent pas comme vous ? D’autant que Ruth Elkrief - journaliste que j’ai toujours appréciée - a précisé que deux bouteilles remplies d’eau avaient été projetées sur eux et que l’une avait atteint Thierry Arnaud au visage… ah ! Les braves gens… « qui n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux » (Georges Brassens).

Là encore, Nicolas Sarkozy est ignoble : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Comme j’ai vu Ruth Elkrief parler à l’antenne, je pense que cela ne doit pas être trop grave. Si quelqu’un lui a fait une remarque, j’en suis désolé ». Pas trop grave ! J’ai également vu et entendu le soir même sur BFM-TV Ruth Elkrief faire le compte rendu de ce meeting à Toulon. Elle n’a d’ailleurs pas parlé de cette agression. Est-ce a dire pour autant que cela n’est pas suffi-samment grave pour être dénoncé comme tel ?

Nicolas Sarkozy va d’ailleurs encore plus loin puisqu’il justifie quasiment les réactions violentes de ses supporters - il n’est d’ailleurs pas très loin du Rico (Michel Serrault) de « A mort l’arbitre » poursuivant jusqu’au meurtre l’arbitre (Eddy Mitchell) coupable d’avoir sifflé un penalty contre l’équipe qu’il soutient - puisque selon l’article de Paul Laubacher sur Libération Journalistes agressés : Sarkozy "comprend" l'exaspération (4 mai 2005). L’énervement des sympathisants et militants UMP - chauffés à bloc par Sarkozy et motivés par une forme d'intolérance et de parti-pris ! La colère des journalistes soumis à ces agressions, rien à secouer le Sarkozy, c’est même à se demander si intérieurement cela ne le fait pas bander.

Je partage tout à fait l’opinion exprimée par Edwy Plenel sur son blog de Mediapart, estimant qu’il existe aujourd’hui « une agressivité inédite à l'égard des journalistes des médias indépendants du pouvoir, une hystérie jamais vue qui libère des pulsions hier réservées à l'extrême droite ». De même que celle d’Emmanuelle Anizon (Télérama) : « Si ces militants UMP ont franchi la barrière que seuls franchissaient jusqu’ici ceux de l’extrême droite (et encore, il y a quelques années), c'est aussi parce qu'ils ont entendu cette drôle de petite musique que leur joue leur leader. Malsaine, anti-républicaine. Inexcusable ».

Ils rejoignent ce qu’écrit Laure Equy dans Libération Sarkozy distribue les pains aux médias (2 mai 2012) et là aussi le sous-titre résume parfaitement l’idée générale de l’article : « Retour sur Tous contre lui, champions de la pensée unique... Le président-candidat multiplie les attaques contre la presse. Un couplet qui imprime bien auprès de ses partisans »… Si quelque jour Nicolas Sarkozy se prend un « pain » sur le coin de la gueule - il préfère parait-il le mot « bourre-pif » il n’aura au fond que ce qu’il mérite : « Qui sème le vent, récolte la tempête » (Osée 8-7).

Quitte à me répéter, j’ai 64 ans et je m’intéresse à la politique depuis plus de 50 ans mais je n’ai pas le souvenir depuis 1965 - première élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République - d’avoir vu un des principaux candidats - et a fortiori le président sortant ! - exprimer autant d’agressivité et de violence dans les propos contre ses adversaires non plus que contre les médias et les journalistes. C’est absolument indigne de la fonction présidentielle mais bien à l’image des 5 années où il l’a exercée, la rabaissant au niveau qui n’est même pas celui d’une cour d’école : dans les égouts ou les chiottes. Le 6 mai, tirons la chasse !

:)

Mais ce n’est pas tout. Il manquait forcément une dernière cerise sur le gâteau et je la trouvai sur un titre du Nouvel Obs aperçu en explorant un autre article… Je ne pouvais manquer d’y aller voir : VIDEO. Sarkozy s'en prend à un journaliste en plein meeting (4 mai 2012) le sous-titre donnant le ton : « Le président sortant a fait huer un reporter de TF1 par ses militants car celui-ci lui tournait le dos ».

Le texte de l’article est au moins aussi intéressant car non seulement Nicolas Sarkozy a interrompu son discours et proféré cette remarque à l’encontre du reporter d’une chaîne de télévision qui n’est pas trop connue pour son antisarkozysme : « Si notre ami qui fait un direct en me tournant le dos pouvait bien s'arrêter, ça m'arrangerait ». Je ne vois pas en quoi cela pouvait le déranger ! Je suppose que ce n’est pas le journaliste - en plein duplex dans le JT de Jean-Pierre Pernaut - qui tenait la caméra et ce qu’aurait pu apporter de plus à son propos la contemplation de la tronche de Nicolas Sarkozy… Déjà pas belle en temps ordinaire mais de plus en plus crispée par la haine et la colère que lui inspirent la perspective d’une défaite.

Inutile de préciser que cette sortie parfaitement conne fut applaudie par son auditoire…Mais il osa aller encore plus loin : « Merci de votre attention (...) Ne vous inquiétez pas, la politesse n'est qu'une question d'éducation, et après tout, s'il y a eu quel-ques manquements, nous y porterons remède ».

MERDALOR ! Sarkozy parlant de politesse serait du dernier fendard - à peu près du même niveau qu’une Madame Claude prêchant la vertu à ses filles dans un claque - si la remarque finale ne faisait froid dans le dos parce que nous ne connaissons que trop bien le seul remède qu’apporterait Nicolas Sarkozy à ce véritable crime de lèse-majesté : il demanderait et obtiendrait le limogeage du malheureux journaliste.

Souhaitons-lui que Nicolas Sarkozy prît demain soir dans les urnes la sacrée branlée qu’il mérite pour l’ensemble de son œuvre :

 Dégage !

Sarkozy et les militants déchaînés de l’UMP : ça cogne dur sur les journalistes !


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