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Election présidentielle de 2012 : Le gagnant, le perdant,… les autres

Publié le 06 mai 2012 par Delits

Le gagnant : François Hollande

A 51,5% ( estimation à 22 heures), la victoire n’est pas écrasante ; Elle est néanmoins incontestable. Crédité de 60% en octobre 2011, François Hollande a su gérer son avance, malgré l’érosion de son socle électoral, et notamment dans les dernières semaines – il était crédité de 55,5% des voix le 15 avril. En dépit de ce recul continu, François Hollande a maintenu le cap sans opérer de concessions, ni au Front de Gauche, ni à François Bayrou. Il a donc les mains libres pour aborder les premières réformes et les élections législatives. Les Français souhaitent d’ailleurs dans une grande majorité (62%) « des députés favorables au Président de la République » pour que le nouveau Président mène sa politique selon le sondage CSA paru le 6 mai. La perspective d’une cohabitation ne devrait donc pas avoir lieu.

Pour autant, nul ne saurait ignorer que la victoire de François Hollande est aussi le fruit de la détestation personnelle de Nicolas Sarkozy : selon le sondage publié le 6 mai par CSA, une majorité de Français (52%) ont voté pour François Hollande avant tout « parce qu’ils ne souhaitaient pas que Nicolas Sarkozy soit Président de la République ». Sans être élu par défaut, le nouveau Président doit donc aujourd’hui convaincre sur le fond pour répondre aux priorités des Français. Et ces derniers ont un agenda clair : 28% des Français qui ont voté demandent d’abord des réformes permettant de limiter les dépenses de l’Etat, 23% demandent une réduction du chômage, 21% demandent de lutter pour améliorer le pouvoir d’achat.

Le perdant : Nicolas Sarkozy.

Avec 48% des voix, il est doublement défait, politiquement et personnellement. Malgré une remontée notable durant la fin de campagne, Nicolas Sarkozy n’a pas pu inverser une tendance constatée depuis plus de 3 ans. La campagne au peuple a-t-elle échoué ? Elle n’a pas permis au candidat de retrouver son socle de 2007, et notamment vis-à-vis de l’extrême-droite, mais elle a tout de même permis une remontée dans les dernières semaines. Le 5 avril, le Président sortant est crédité de 45% des voix des électeurs de Marine Le Pen. Un mois plus tard, il obtient 54% des voix de cet électorat ; Pas suffisant, alors que 75% des reports étaient nécessaires pour espérer l’emporter. Dans le même temps, sans faire fuir les électeurs du Modem, la campagne de second tour n’a pas permis de faire le plein au centre : Crédité de 31% des voix le 5 avril, Nicolas Sarkozy obtient 42% des voix des mêmes électeurs de François Bayrou au second tour, dans des proportions qui sont restées stables tout au long de la campagne.

Annoncé grand perdant du débat d’entre-deux tours par les médias, il a réussi à cette occasion à séduire une partie des indécis.

Les autres : Marine Le Pen…et les sondages

Marine Le Pen

Marine Le Pen n’a pas totalement rempli son pari. Bien sûr, la défaite de l’UMP lui profite ; La campagne d’entre-deux tours s’est faite sur ses thèmes, les querelles au sein de l’UMP également ; Pour autant, à 48%, le risque d’implosion de l’UMP semble provisoirement écarté, seul pourtant à même d’opérer une recomposition de la droite via l’entremise du FN. Une autre bataille cruciale s’engage dès demain pour elle. Les résultats affinés localement permettront de savoir si la projection de 353 triangulaires prévues au lendemain du premier tour se confirmera. Néanmoins l’exemple de 2002 (240 triangulaires prévues à l’issue de l’élection présidentielle pour seulement 10 réalisées) montre que le potentiel électoral d’une élection présidentielle n’est pas facilement transposable à des élections locales.

Les sondages

Après les polémiques contestables au lendemain du premier tour, les sondeurs étaient attendus au tournant. Sans conteste, les instituts ont bien négocié cet entre-deux tours. Ainsi, le dernier sondage confidentiel de l’IFOP, transmis samedi 5 mai, donnait François Hollande vainqueur à 52%. De même, l’institut IPSOS annonçait 52,5% pour François Hollande le 4 mai. Le resserrement prévu dans la dernière semaine a donc eu lieu..

Concernant les estimations, les premiers chiffres à disposition transmis à Délits d’Opinion à 18h45 donnaient – selon les instituts – François Hollande dans une fourchette entre 52% et 53%. A 20 heures, IPSOS donne François Hollande gagnant à 52%. Ipsos à 51,9%. Mission globalement accomplie.


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