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C’était écrit…

Publié le 07 mai 2012 par Passionacmilan

Max AllegriC’était écrit, l’AC Milan ne sera pas champion. Le derby du tout ou rien en a décidé ainsi. D.Milito, auteur d’un hat-trick, et sa bande ont annihilé les derniers espoirs de leurs cousins au terme d’une partie abracadabrante – au cous de laquelle six buts ont été inscrits. De son côté, la Juventus n’a pas tremblé et s’est imposée 2-0. La soirée est cauchemardesque : l’Inter « offre » le titre à la Juventus et ce, au détriment du Milan. Ne cherchez pas plus loin, le dindon de la farce est tout trouvé.

Que s’est-il passé ? On se pose la question. Les joueurs avaient-ils vraiment conscience de l’enjeu de cette rencontre ? Apparemment, non. L’Inter a-t-elle été prise de haut ? Apparemment, oui. Pourtant, tout était réuni pour que l’espoir perdure, voire plus. Des conditions climatiques à l’ambiance en passant par la confiance donnée à Cagliari, les tifosi s’attendaient à vivre une soirée magique. Finalement, elle sera tragique ! Les deux ennemis jurés ont contrecarré les plans, bien aidé par un Milan qui n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. La Juventus compte désormais quatre longueurs d’avance à une journée de la fin ; elle ne peut plus être rejointe. La mathématique est infaillible. Bravo au vainqueur ! Revenir sans arrêt sur les épisodes arbitraux est-il vraiment utile ? Doit-on notre seconde place au seul but injustement refusé à Muntari ? Abbiati répond non, et c’est mon avis.

Le match est parti dans tous les sens. En livrer un résumé clair, net et précis relève de la folie ! Ce qu’on peut dire, c’est que le niveau technique ne fut pas de grande facture, d’un côté comme de l’autre. La tension a pris le dessus, tant sur les joueurs que sur les arbitres. D’entrée, Milan pose le pied sur le ballon, comme pour indiquer à son adversaire le fil des 90 minutes. Les équipes sont bien en place, s’observent mutuellement avant de passer à la vitesse supérieure. La première occasion sera le fait d’Ibrahimovic qui, idéalement servi, réussi l’exploit de tirer au-dessus des cages de Julio César à quelques centimètres de celles-ci. La maladie dont souffre Robinho semble contagieuse… Bref. Les minutes s’égrènent et ce qui devait arriver arriva : suite à un coup franc lointain tiré par Sneijder, D.Milito, servi par son compatriote Samuel – monté aux avant-postes et récepteur de ce centre – s’en va inscrire le premier but de cette partie. Abbiati est victime du placement de sa défense, complètement aux abois. 1-0 à San Siro et… 0-1 à Trieste. En effet, dans l’autre match qui tient en haleine tous les tifosi milanisti, le suspens aura été de courte durée puisque la Juventus, par l’intermédiaire de Vucinic, se montre réaliste après six petites minutes de jeu. A ce moment là, le dépit ronge tout un peuple et l’optimisme en habite deux autres, les ennemis du premier. On se dit alors que ce n’est pas possible, que l’histoire ne peut pas nous jouer un tel (mauvais) tour. Quelques minutes plus tard, un fait de jeu doublement évocateur survient : Cambiasso reprend un centre d’une tête puissante et croit tromper le portier rossonero, à tort ; l’arbitre considère que le ballon n’a pas franchi la ligne. Tiens, tiens, du déjà vu, tout ça. Outre l’épisode MuntariBuffon qui a fait parler et reparler et qu’il n’est pas nécessaire de rappeler, on se souvient qu’un fait de jeu semblable frappa le derby retour de la saison dernière. La différence se joue au niveau de l’interprétation car, malgré les différents ralentis et les nombreuses prises de vue, il est difficile de se forger une opinion tranchée par rapport à ce dernier fait de jeu ; autant un ralenti suffit pour constater qu’il n’y avait pas but, la saison dernière, et que le but de Muntari aurait dû être validé, autant on ne saurait s’avancer ici. Si quelqu’un a une réponse concise à apporter, qu’il se prononce ou se taise à jamais ! Quoi qu’il en soit, Nicoli Rizzoli s’en remet à son assistant et fait signe de jouer. Milan n’y est pas et on se dit que la pause arrivera à point nommé pour calmer les esprits, d’une part, et revenir avec d’autres intentions, d’autre part. Il n’en est rien. Peu de temps avant de renvoyer les joueurs aux vestiaires, l’arbitre refait parler de lui en désignant le point de pénalty dans la surface de réparation interista. L’incompréhension règne dans tout le stade, on se demande bien pour quelle raison une telle décision a été prise ? C’est simple, Boateng, après avoir poussé trop loin son ballon, est venu s’empêtrer dans les bras de Julio César, pourtant prompt sur le ballon. Sévère ! Le gardien brésilien n’en revient pas et reçoit en prime un carton jaune. Dès lors, il opte pour la provocation et va jusqu’à intimider Ibrahimovic, tireur attitré des pénalties au Milan. Le suédois ne tremble pas et remet son équipe sur les bons rails au meilleur des moments. 1-1 à San Siro et toujours 0-1 à Trieste. L’espoir est encore permis mais pour cela, encore faut-il faire basculer la tendance dans ce derby. Ni une, ni deux, ce sera chose faite dès les premières minutes de la seconde période. Robinho repique au centre, depuis la droite, et Zlatan se chargera du reste en effectuant un contrôle orienté puis en lobant de près Julio César. Là encore, but inscrit au meilleur des moments pour démoraliser Stramaccioni et ses hommes. Mais là encore, un fait de jeu trop connu pour ne pas être répété va en décider autrement : D.Milito se joue pour la troisième fois en trois derbys d’Abate. Cette fois, cependant, l’argentin ne profite pas d’une erreur technique du latéral mais use de toute sa malice de renard des surfaces et se laisse tomber après s’être fait accrocher. Finement joué ! L’occasion est trop belle et D.Milito inscrit son second but en prenant Amelia – entré plus tôt en lieu et place d’Abbiati (blessure) – à contre-pied. L’Inter n’est pas morte. S’en suivent des occasions plus ou moins dangereuses de chaque côté, avec celle qui l’est le plus à mettre à l’actif de Muntari qui voit son « poussage de ballon » hasardeux passé à quelques millimètres du poteau gauche. Le tournant du match ? Certainement car les évènements à venir vont mettre fin à tout suspens. Tout d’abord, cette main de Nesta en pleine surface de réparation. Assurément involontaire, mais décollée donc susceptible d’être sifflée aux yeux de l’arbitre. Ce dernier n’hésite pas et désigne pour la troisième fois de la rencontre le point de pénalty. Triplé de D.Milito qui répond parfaitement à Ibrahimovic. Les deux hommes se disputeront le titre honorifique de meilleur buteur du championnat lors de la dernière. Un titre dont le suédois se passerait bien volontiers, lui qui depuis huit ans remporte tous les championnats nationaux qu’il dispute. Des Pays-Bas à l’Italie en passant par l’Espagne, il a tout raflé sur son passage… hormis la Ligue des Champions. Les minutes qui restent contrediront-ils cette constante ? De deux choses l’une : soit Milan revient à la marque et peut encore espérer inscrire un but dans les derniers instants et ainsi rêver d’un dernier faux pas de la Juventus, soit le score reste en l’état, voire s’aggrave et c’est foutu ! L’histoire a choisi. Sur un déboulé côté droit, à savoir le côté gauche de De Sciglio qui a très vite remplacé l’autre blessé du soir, Bonera, en rentrant plus que bien dans ce derby pourtant sous haute tension, Maicon décoche un tir tout bonnement splendide qui part se jucher dans la lucarne d’Amelia. 4-2 à San Siro et… 0-2 à Trieste. C’en est fini !

C’était écrit, l’AC Milan ne sera pas champion. Au bout du compte, on se dit qu’une équipe qui s’est inclinée à six reprises ne peut guère espérer l’être. La saison aurait certainement été différente sans les différentes circonstances connues et reconnues, mais la réalité est là : il a fallu faire avec. A contrario, tout aura fonctionné pour la Juventus. Conte a su redonner une âme à cette équipe, alors souffrante depuis Calciopoli, en s’adaptant au football moderne tout en conservant les valeurs traditionnelles. Force est d’admettre que le Scudetto n’est pas volé. Il appartient maintenant aux dirigeants, à l’entraîneur, aux différents staffs et aux joueurs de prendre la mesure de cet exercice 2011 – 2012 et d’en tirer des enseignements clés, de sorte à corriger les erreurs commises et à s’améliorer en vue de la saison suivante. Il faudra faire honneur aux couleurs du club lors du dernier match, face à Novara, malgré la déception. Dans la douleur comme dans la joie, Forza Milan !


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