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Une interview que n’a jamais eu lieu

Publié le 07 mai 2012 par Xmedinadealbrand @mujeresmundi

Une interview que n’a jamais eu lieuProfil

Nom: Luisa Janneth Vilchez Torres

Origine: Pérou

Profession: Médecin

Citation: «Je pense qu’il existe toujours une confraternité entre les humains. Nous pouvons encore nous serrer la main en toute honnête et nous entraider avec le cœur. »

L’interview à Luisa arriva en retard. Marqué dans l’agenda de publications de Mujeres Mundi pour le mois prochain, elle est annulé parce car Luisa n’est plus là. Cet article est une interview qui n’a jamais été faite, il s’agit d’une compilation de conversations passées, des lettres lues et des moments partagés ensembles. Luisa était destiné à être la première interview de notre projet, mais interviewer à sa propre sœur pouvait laisser une petite sensation de corruption sentimentale. Nous avons décidé, donc, de laisser l’interview pour plus tard, un mañana, mañana qui n’arrivera jamais.

Une interview que n’a jamais eu lieu
Il existe des confréries biologiques et d’autres qui naissent avec le cœur. Vous pouvez être ami ou ennemi de votre sœur ou d’adopter en tant que sœur quelqu’un avec qui vous ne partagez pas ni des parents ni des frères où des sœurs. J’ai connue ma sœur ainée quand j’avais douze ans, jusqu’à ce moment, nous avions partagé nom de famille maternelle, l’amour des livres et la myopie. Le nom de famille maternelle mais pas la même mère, car Luisa était ma cousine biologique et depuis Janvier ’96, elle est devenue officiellement ma sœur aînée.

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Luisa avait le même rêve qui semble avoir été formaté dans le cerveau des jeunes de notre génération : elle voulait être un médecin. Elle a essayée d’entrer l’école de médecine la première fois sans grand succès, ce qui l’a amenée à s’inscrire dans l’école pédagogique pour devenir enseignante. Mais fidèle à elle-même, elle n’a pas renoncée à une décision qu’elle tenait. Elle a réessayé et ce-fois là, la chance était de son côté. Après de longues années d’études qui l’ont récompensé comme l’un des meilleurs étudiants de la faculté, Luisa a vite trouvé un emploi comme assistante médicale dans un projet de santé dans la ville de Choropampa à Cajamarca. Quelques mois plus tard elle a été nommée médecin vérificateur, puis appelée comme médecin dans les unités de santé dans les mines de Yanacocha. Quatre mois plus tard, Luisa est désigné résidente en chef, poste qu’elle occupa jusqu’en 2007 quand elle a été nommée directrice de la polyclinique Pacifico Vida de Cajamarca.

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Mais ce n’est pas son ascension rapide ce que fait spéciale à Luisa. Elle était un médecin pour qui les patients n’étaient pas un certain nombre. Elle connaissait la réalité de tous ses pacients et s’impliquait personnellement avec chaque cas, en sachant qu’ils seraient mieux avec un traitement d’écoute que juste avec une ordonnance et une diète à suivre. Luisa travaillait 7/7, pas que dans sa clinique. Si elle crossait quelqu’un dans la rue sans bonne mine, elle s’arrêtait pour une consultation sur la rue. Ce que pourrait, parfois, m’exaspérer parfois « Janneth, – je l’appelais par son deuxième prénom – tu sais ? si ils se sentent vraiment malades, ils vont y aller à l’hôpital ». Luisa n’écoutait pas les autres, elle s’écoutait elle-même, pour certains un défaut, pour les autres une vertu et pour certains un caractère d’ange. Ce justement le fait de ne pas écouter les autres l’a amenée à sauver la vie de Antonio Palacios, un travailleur à la mine de Yanacocha, qui après un grave accident, aucun médecin voulait prendre le risque de lui bouger de la zone de l’accident car ‘l’effort ne valait pas la peine’. Mais il ya toujours la possibilité de sauver des vies, ce que Louise voulait, car elle est devenue médecin pas simplement pour écrire dans un cahier des recettes. Encore une fois elle n’a pas entendu l’avis d’autres et en tant que médecin, elle décide de prendre la responsabilité pour le transport et traitement à suivre de M. Palacios, Luisa l’a sauvé la vie. Quand je regardais le certificat délivré comme hommage pour cette action, elle me disait « je n’ai pas une folle inspiration pour sauver, mais si je suis devenue chirurgienne est pour sauver les gens, sinon j’aurais devenue médecin légiste. Nous avons tous un degré d’importance dans ce monde, pas seulement pour nos familles. Si nous ne nous soucions plus du bien-être des autres, est un syndrome, ce qui signifie que tous penseront qu’à ‘eux-mêmes. On aurait pu pas sauver cet homme, mon pari aurait, donc, été en vain à partir d’un point de vue médical. Mais sa famille devait avoir le sentiment que lui était important pas seulement pour eux. Il ne s’agit pas de noms ou par vaine gloire personnelle. Ce diplôme n’est pas un symbole de mon triomphe, ni que mon entêtement a gagné et moi, j’avais raison et pas les autres. Ce rien à voir (…) Chaque fois que je suis face à un cas difficile, je pense que mon patient pourrait être un membre de ma famille, et je prie pour que si jamais un membre de ma famille est loin de moi et a un malheur, alors qu’il ou elle rencontre un médecin qui ne lui regarde pas avec des yeux de patient mais avec des yeux de famille. Tous les gens que tu dois aider fais-le en pensant qu’il pourrait être un membre de ta famille ».

Une interview que n’a jamais eu lieu

Une interview que n’a jamais eu lieu
L’année 2007, Luisa faisait partie du comité organisateur d’un concours de sauveteurs. Quelques heures avant l’événement se produit le tremblement de terre à Pisco. Ni elle ni les autres membres du comité voulaient rester à Lima avec les bras croisés “nous sommes prépares pour ce type de désastre, alors pourquoi rester ici si c’est à Pisco où les gens ont besoin de nous ?, pas en passant un concours ».  Il n’était pas la modestie, c’est tout simplement que Luisa était étrangere à toute notion de glorification. Quand elle est arrivée à Pisco a déclaré: «ce fut une expérience difficile, je n’avais jamais vu tant de douleur et de destruction ensemble. Mais il y avait beaucoup de gens pour aider, pour soutenir aux autres, c’est touchant. Je pense qu’il y a encore une confrérie entre les humains et que nous pouvons encore nous entraider avec le cœur ».

Une interview que n’a jamais eu lieu
Luisa nous a quitté le samedi 28 Mars 2012 à Lima (Pérou). Elle nous laisse comme héritage le compromis avec le serment d’Hippocrate, à la lettre, comme une très bonne élève. Elle laisse le vide de son rire et son engagement. Luisa Janneth était un médecin chirurgien, une amie, cousine, sœur et épouse. Trop de rôles dans une seule personne laissés à coté du jour au lendemain. Luisa Janneth a l’amour mais surtout le respect et la gratitude de ceux qui l’aimaient. Nous n’avons pas le temps de poser des questions ni le désir de dire au revoir, car les au revoir sont tristes et ils ne sont pas dignes de son caractère. Luisa, ma sœur. Je te vois un de ces jours. Je te remercie!

Merci d’être pas seulement ma sœur mais mon alliée pour la vie.

Merci d’être ma sœur, et pour ta patience quand j’étais pénible, car j’ai dû l’être comme une petite sœur qui t’adorait.

Merci d’être ma première professeure de maquillage, ma première professeure dans les arts visuels, et ma première professeure dans l’art de vivre avec passion.

Merci de partager ton amour pour la musique et la danse, et de m’apprendre à être une bohème, bien longtemps avant que je sache ce que signifiait ce mot.

Merci d’encourager ma sauvagerie, et m’apprendre à être moi-même.

Merci d’être l’unique membre de la famille qui ne m’a pas critiqué ou ridiculisé quand j’ai changé mon nom pour la première fois lors de la crise de l’adolescence – Xavi: Warrior Princess.

Je te remercie de ta tendresse, ta ténacité, ton éclat, ta gentillesse, ta sagesse, ton extravagance, ton courage, ta force, tes contradictions, ton humour, ton sens de l’émerveillement et de tes câlins.

Merci pour m’avoir appris que la survie de l’âme est beaucoup plus important que n’importe quoi!.

On se revoit, un de ces jours ma chère sœur. Je t’aimerais pour toujours.

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