Les licences creatives commons offrent de nouvelles possibilités de partage
Qui connaît Licences Creatives Commons, une solution pourtant simple et pratique de partager et faire connaître son travail.
Si vous êtes créatifs ou artistes et avez dû utiliser notamment de la musique pour un projet ou un court-métrage, vous avez été confronté aux contraintes que peuvent représenter le droit d’auteur. La nécessité d’avoir l’autorisation de l’ayant-droit (même si c’est légitime) pour utiliser une partie de l’œuvre peut vite devenir un obstacle insurmontable. Comment le contacter ? Où ? Devrais-je payer pour son utilisation ?
Pourquoi de nouvelles licences ?
Les contrats de licence Creative Commons, au nombre de 6, permettent de surmonter ce problème. Simples à utiliser, elles permettent aux titulaires de droits d’autoriser le public à utiliser les œuvres, tout en ayant la possibilité de conserver l’utilisation commerciale et de spécifier différents degrés de liberté (au sens du logiciel libre). Ils existent différentes combinaisons possibles, selon ce que l’on est prêt à accepter ou à libérer. Ces contrats d’accès peuvent être utilisés pour tout type de création : texte, film, photo, musique, site web…
Vous retrouverez sur les deux sites spécialisés -Creative Commons France et Wikipedia- la définition juridique et les différentes options et combinaisons possibles.
Simplicité, partage et respect
De nombreux sites très connus du grand public, comme Wikipedia et Flick par exemple, font déjà usage de ce types de licences. Malgré leurs potentiels, ces licences Creatives Commons sont encore très peu utilisés dans la production musicale ou audiovisuelle, même si de nombreux artistes reconnus s’y sont essayés. Il suffit d’aller sur jamendo pour s’en rendre compte.
Mais alors concrètement comment est-ce que cela fonctionne ? Comment placer ses œuvres sous licences Creative Commons ou utiliser librement une œuvre, sachant qu’on ne peut pas l’utiliser commercialement sans avoir obtenu l’accord de son auteur ?
Un auteur choisit parmi les six licences existantes celle qui est le mieux adaptée à l’œuvre qu’il souhaite diffuser.
Toute copie ou communication de l’œuvre au public doit être accompagnée du contrat sélectionné qui peut prendre trois formes : un résumé explicatif pour les non-juristes, un contrat destiné aux juristes et enfin une version en code informatique html / rdf, qui peut être inséré facilement sur la page web. Ce code reproduira sur le site le logo Creative Commons avec un lien vers la version résumée du contrat sélectionné.
El Riot cinéma utilise grâce aux licences toute la puissance marketing et de diffusion d’Internet.
Prenons l’exemple de la maison de production espagnole El riot cinéma, la première à financer son filmEl cosmonauta à l’aide du crowdfunding (financement participatif) et de partenariats négociés avec de grandes marques, qui le diffusera gratuitement sur internet pour créer de l’audience sans nuire à ses intérêts commerciaux.
Une fois El cosmonauta achevé, tout sera disponible en HD sur internet. Non seulement le film, mais aussi toutes les données enregistrées pendant le tournage. En faisant le pari de libérer la distribution sous licence Creative Commons, le public pourra télécharger le film, le modifier, le rééditer… En clair la créature n’appartiendra plus à son maître. Il est même prévu un concours pour récompenser les rééditions les plus originales. L’équie du film est actuellement à Los Angeles pour négocier des partenariats. Comme quoi libre ne signifie pas forcément désintéressé et gratuit.