En Suède, depuis le 1 mai 1999, svenskaspel.se (loteries) et ATG.se (courses de chevaux) sont les deux principaux portails étatiques donnant accès au jeu en ligne. L’offre autorisée des organismes non gouvernementaux (charité) ne représente que 1% du marché en ligne. Le 31 mars 2006, svenskaspel.se a innové en ajoutant des tables de poker (poker rooms). Pour la première fois au monde, un gouvernement garantissait la légalité des tables de poker en ligne. Faisant grand bruit du succès instantané du modèle suédois, Loto-Québec a multiplié les arguments marketings pour convaincre qu’on ne pouvait pas envisager un autre modèle sans prendre du retard.
En Suède, depuis le 1 mai 1999, svenskaspel.se (loteries) et ATG.se (courses de chevaux) sont les deux principaux portails étatiques donnant accès au jeu en ligne. L’offre autorisée des organismes non gouvernementaux (charité) ne représente que 1% du marché en ligne. Le 31 mars 2006, svenskaspel.se a innové en ajoutant des tables de poker (poker rooms). Pour la première fois au monde, un gouvernement (autre qu'un paradis fiscal) garantissait la légalité des tables de poker en ligne. Faisant grand bruit du succès instantané du modèle suédois, Loto-Québec a multiplié les arguments marketings pour convaincre qu’on ne pouvait pas envisager un autre modèle sans prendre du retard.
La plateforme de Svenska Spel (Boss Media/GTech) est, à très peu de choses près, celle utilisée, en Autriche par win2day (2008), au Canada par EspaceJeux (2010) et PlayNow (2011) ainsi que par le réseau IPN (1999) via de nombreux sites offshores. Sur le plan international, on sait depuis longtemps qu’IPN n’est pas capable de rivaliser les géants du poker en ligne. Exploité depuis maintenant 6 ans, l’expérience de svenskaspel.se est l’occasion de vérifier si cette plateforme performe mieux lorsqu’elle profite des avantages d’un bouclier étatique. À ce sujet, la version anglaise du rapport annuel 2011 de Svenska Spel (Suède) vient de paraître sur Internet.
Information tirée des rapports annuels de Svenska Spel, le tableau suivant résume le revenu net (profit) du poker en ligne du site svenskaspel.se en couronnes suédoises (SEK), en Euros, en dollars canadiens et en dollars américains. En 2006, un revenu de 206 millions de SEK a été obtenu en 9 mois d’opération. Cela équivaut à un revenu annuel de 275 millions. La progression s’est poursuivie en 2007 avant d’entreprendre des diminutions consécutives de 3%, 18%, 24% et 7%. L’attrait s’est clairement cassé en 2009. En fin de 2011, le revenu de 214 millions est quasiment identique à celui de 2006. Pourtant, selon le site de la Banque mondiale, le PIB per capita en Suède a augmenté 7% en 2011 par rapport à 2006. Bref, le revenu est comparativement moindre en 2011 qu’en 2006.
La figure suivante illustre les données publiées par Svenska Spel et ATG en ce qui concerne l’ensemble du marché du jeu en ligne en Suède. En pointillé, on a le revenu brut annuel (Turnover, Gross revenue) des deux sites étatiques depuis leur inauguration. On remarque bien une pente plus abrupte qui a commencé en 2006 pour les deux organismes, mais qui est marquée par une importante régression pour Svenska Spel en 2009 … puis, Svenska Spel n’a plus publié cette statistique.
En ligne continue, on a le revenu net (profits) de l’ensemble du marché en ligne en Suède (ligne noire). En rouge, il s’agit du revenu net de toutes les activités de jeu en ligne (loteries + poker) de svenskaspel.se. En vert, il s’agit du revenu net attribuable uniquement au poker en ligne de svenskaspel.se. Ce revenu est inclut dans la ligne rouge. En jaune, il s’agit de l’estimé du revenu net du jeu en ligne dépensé dans les sites offshores par la population suédoise.
Nous n’avons pas le revenu net d’ATG, mais il est évident que le revenu net de ce portail augmente graduellement. Il en est de même du revenu net des sites offshores. En contrepartie, pour l’ensemble de ses activités en ligne, Svenska Spel ne progresse pas. Pour le poker en ligne, Svenska Spel régresse considérablement.
Dans son rapport annuel 2011 (page 12), Svenska Spel affirme capter 25% du marché du jeu en ligne (35% en 2007). Cette statistique ne signifie pas que Svenska Spel réalise un endiguement significatif de la dépense au jeu offshore. En effet, le marché offshore exprime une progression constante. En 2007, Svenska Spel attribuait 9% du marché global aux sites offshores. C’était 10% en 2008, 2009 et 2010, et maintenant 11% en 2011. En montant absolu, Svenska Spel estime que le marché offshore est passé de 1,5 milliards de SEK en 2007 à 2,2 milliards en 2011, une augmentation de 717 millions de SEK (48% en 5 ans). Entretemps, le marché en ligne global en Suède aurait augmenté de 1473 millions de SEK. Alors que signifient les 25% de marché actuels de Svenska Spel? Endiguement ou stimulation d’une pratique de jeu qui autrement n’aurait jamais été développée? Les rapports annuels sont muets à cet égard.