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Nicolas Sarkozy est-il guéri de la maladie du pouvoir ?

Publié le 08 mai 2012 par Jacquesh

Depuis que Sarkozy a perdu, tous les observateurs relayent cette onde de gentillesse et de sérénité qui se dégage du bonhomme encore conspué il y a peu... Que s'est-il passé ? 

Nicolas sarkozy a-t-il changé... trop tard ? Oui, force est de constater que le Sarkozy perdant n'a rien à voir avec le Sarkozy Président. Le Sarkozy Président jetait de l'huile sur le feu avec le visage crispé du diable, le Sarkozy perdant mets de l'huile dans les rouages avec le visage béat de l'ange...

Alors, est-ce le pouvoir qui lui faisait tourner la tête, ou joue t-il maintenant un rôle de composition ? Force est de constater que l'homme est sincère. On le dirait en effet tout d'un coup sorti d'un costume qui le possédait. Soulagé comme quelqu'un qui se serait tiré des griffes d'un grand prédateur, un otage que l'on viendrait de libérer après 5 ans de captivité, ou un malade subitement guéri d'une maladie incurable après avoir trempé ses mains dans un bénitier lors d'une visite à Lourdes (representés ici par les urnes). Nicolas Sarkozy l'a dit à mots couverts : " dans la vie d'un homme..." ça phrase était alambiqué, il était étouffé par l'émotion... ( il n'était pas ému pour la France, il était ému par son propre sort bien sûr) "devenir président ce n'est pas rien". L'idée en était là. Tout ça pour ça. On l'a compris dans son discours d'adieu, Nicolas Sarkozy avait "réussit à devenir président" et maintenant qu'il avait vécu son rêve, allait s'en retourner à la vie privée... et redevenir un citoyen "comme tout le monde..." Comme un candidat de télé réalité après ses 90 jours d'enfermement et de médiatisation extrême... Remarquons que le cas Nicolas sarkozy n'a rien à voir avec le cas Lionel Jospin qui avait été rejeté dès le premier tour et avait lucidement interpreté que son faciès, sa personne, étaient incompatibles avec la politique.

Qu'est-ce que le comportement politique de Nicolas Sarkozy nous révèle ?

L'homme politique Nicolas Sarkozy, n'est pas un homme politique au service de la Chose Publique, il est au service d'une carrière, la sienne. Il est en cela archétypique de ce qu'est l'homme politique moderne dans les démocraties occidentales actuelles. La fonction politique est une carrière comme une autre, et l'on passe d'ailleurs du public au privé à tout instant comme un employé change d'entreprise. La Res Publica n'est plus sacré, elle n'est plus sur un piedestale. Et ceux qui la servent, se servent d'abord, en ce sens qu'ils servent une carrière et non pas une nation qui les dépasse et pour laquelle ils ont fait don de leur personne et grand sacerdoce. Il y a là rien de particulier à Nicolas Sarkozy-bien que celui-ci soit plus archétypique, au même titre qu'un Jean François Copé-, mais une crise de la chose publique, un déclin de l'intitution politique qui mériterait quelques interrogations plus profondes si l'on veut comprendre les crises économiques systémiques que traversent les vieux pays d'Europe.


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