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L’acidification des océans nuit aux huîtres et autres coquillages...

Publié le 08 mai 2012 par Jean-Robert Bos

Un article intéressant qui montre que l'augmentation du CO2, augmente l'acidité de l'eau, qui nuit au développement de l'huitre (article envoyé par FNE). Jean-Marie Froidefond
L’acidification des océans nuit aux huîtres et autres coquillages...
Le Journal de l’environnement – 23.04.12
Pour la première fois, des scientifiques américains ont réussi à montrer l'effet néfaste de l'acidification des océans sur les huîtres. C'est ce que révèle une étude publiée le 12 avril dans la revue "Limnology and Oceanography".
http://www.aslo.org/lo/toc/vol_57/issue_3/0698.html
Sur la côte Pacifique des Etats-Unis, l’hécatombe a débuté en 2006. C’est à cette époque que de grandes écloseries d'huîtres situées sur la côte de l'Oregon et de l’Etat de Washington, alimentant les ostréiculteurs, ont vu leurs naissains commencer à dépérir. Ainsi, certaines écloseries ont perdu jusqu’à 80% de leur production. Les larves d’huîtres (Crassostrea gigas), une fois plongées dans la mer, mouraient en effet les unes après les autres, entraînant ainsi une perte économique de plusieurs millions de dollars.
Après plusieurs pistes infructueuses, les scientifiques se sont intéressés à la composition de l’océan. Des études de laboratoire révèlent en effet que le taux élevé de CO2 change le pH de l’eau et diminue la disponibilité du carbonate de calcium dans l’eau de mer. Or les coquillages et les coraux s'en servent pour construire leur coquille ou leur squelette. «Les expérimentations menées en laboratoire il y a quelques années sur des moules adultes ont montré que dans un premier temps elles grossissaient moins vite dans des eaux plus acides, puis que leurs coquilles se dissolvaient si la situation continuait à s'aggraver», a expliqué au Figaro, Jean-Pierre Gattuso, directeur du laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer.
Or, pour la première fois, les chercheurs américains ont réussi à prouver que l’hypothèse de laboratoire se vérifie grandeur nature, dans une ferme aquacole, et donc avec l’eau de l’océan. «Il est clair que les larves d’huitres du Pacifique jouent le même rôle par rapport à l’acidification des océans qu'autrefois les canaries dans les mines de charbon. Quand la concentration en CO2 est trop élevée, elles meurent», explique Richard Feely, co-auteur de l’étude et scientifique à l’administration nationale américaine sur les océans et l’atmosphère (Noaa).
Le CO2 émis dans l'atmosphère est en partie absorbé par les océans. Ainsi plus les émissions de dioxyde de carbone augmentent et plus le pH diminue et donc plus les eaux s'acidifient.
«A cause de l'augmentation attendue du CO2 dans les 20 ou 30 prochaines années, il se peut qu'il ne soit plus rentable de produire des huîtres sur nos côtes», souligne Burke Hales, l'un des auteurs de l'étude, chercheur à l'université de l'Oregon. D'autant qu'un phénomène de remontée d'eaux profondes très acides, spécifique à cette région, rend la situation encore plus critique. Chaque année, les ventes d'huîtres sur la côte ouest et nord des Etats-Unis génèrent une activité économique de 273 millions de dollars (206 millions d’euros).
Qu’en est-il en France? Quel est l’impact de l’acidification de l’océan Atlantique sur les coquillages? L’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) ne semble pas réaliser de suivi, et semble plus inquiet de la présence de toxines rendant les productions ostréicoles nationales impropres à la consommation…


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