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Terdav Trail World Tour: 16E ÉTAPE: canal, vélos et vin de pays...

Publié le 08 mai 2012 par Sylvainbazin
Après une bonne nuit réparatrice et un petit déjeuner un peu maigrelet (par rapport à ceux dont m'ont habitué certains gîtes et tables d'hôtes), je suis reparti vers 8 heures de Moissac. D'entrée, j'adopte un assez bon rythme, car mon étape est longue: 57 kilomètres prévus. Je redouble à la sortie de la ville mes joyeux randonneurs d'hier après-midi puis rejoint les rives du canal de que je vais suivre pendant une dizaine de kilomètres. Nous sommes un jour férié et du coup j'y croise et double pas mal de randonneurs, ainsi que des joggers et des cyclistes. Je rencontre ainsi brièvement un couple de canadien; je peux donc leur raconter que j'étais dans leur beau pays il y a peu. "Tu es monté haut dis donc" me dit l'homme, en apprenant que je suis allé dans le Nunavik. Eux aussi vivent dans les territoires du nord, mais plus à l'ouest. Je reprends mon train et après un pont, je suis invité à m'arrêter pour prendre un café par un moustachu sympathique. Avec quelques amis, ils ont mis en place, spontanément, un petit ravitaillement spécial pélerin. Le café, accompagné d'une biscotte de confiture et d'un carré de chocolat, complète agréablement mon petit déjeuner. Ils sont surpris que je compte aller jusqu'à Lectoure ce soir, et m'offre en conséquence une barre de céréale et une pomme supplémentaire! Cette générosité est une bien sympathique marque de ce chemin de Saint-Jacques, où je rencontre aussi des aires de repos, des cafetières, des petites choses à manger (parfois payantes mais souvent peu chères) mis à l'attention et pour le réconfort des vaillants pélerins. Je repars, passe encore un pont, longe toujours ce canal. De l'autre côté, coule la Garonne, bien plus imposante. Des platanes comme on en voit plus guère aux bords de nos route encadre le chemin de halage. Quelques bateaux naviguent paisiblement sur ces eaux tranquilles. Les "mariniers" me saluent et me souhaitent bonne marche. Une belle journée commence donc, malgré le temps maussade. Je quitte les bords du canal, puis traverse la Garonne par un grand pont. Je marche ensuite sur une route d'abords sans grand intérêt, jusqu'au village de , puis à nouveau plus attrayante. Je passe quelques beaux villages aux maisons anciennes bien restaurées, ère dans une campagne plutôt plaisante. Je suis maintenant dans le département du Gers, promesse de bonnes tables et de douceur de vivre. C'est d'ailleurs bientôt temps de déjeuner. Hier, j'ai peu mangé et je pense que c'est aussi une des causes de mon léger passage à vide. Aujourd'hui, je me sens mieux, plus efficace sur mes pieds, mais j'ai décidé de bien recharger la machine. A, je tente l'auberge mais tout est complet et réservé. La cérémonie locale pour le 8 mai ne doit pas y être étrangère. J'achète tout de même quelques boules de pain et reprend donc ma marche. Finalement, j'arrive vite à St Antoine, un autre charmant village, où cette fois le restaurant local, dénommé la Coquille, comme il se doit, veut bien me recevoir. Je m'offre une bonne salade aux spécialités de Gers agrémentée d'un quart de vin rouge. Le patron, qui a vécu quinze ans à la Réunion et souhaite s'y installé à nouveau, discute de cette belle île avec moi et m'offre sympathiquement un quart de vin supplémentaire pour le dessert. Je l'accepte bien entendu et quitte ce très recommandable établissement bien grisé. Avec la fatigue tout de même présente et l'effort fourni, je suis en effet sans doute plus "réceptif" à l'alcool qu'en temps "normal". Je me demande un moment même comment va se passer cet après-midi car il me reste tout de même 23 kilomètres à parcourir avant Lectoure et mes sensations sont, certes pas désagréables du tout, mais pour le moins curieuses... Mais étonnamment je me sens plutôt euphorique et solide tout de même sur mes appuis. En plus, le soleil est revenu et le décor, champêtre, bien agréable. J'avance bien. Bientôt, à la faveur d'une descente, je me vois doubler par un groupe de trois cyclistes (ce ne sont d'aillluers pas les premiers que je vois aujourd'hui; ce matin le cycliste barbu rencontré près du Puy puis dans le Lot m'a encore doublé avec deux accolytes. Il m'a gaiement encouragé en me demandant combien de kilomètres je marchais ainsi chaque jour...) me dépassent. Mais dans la côte suivante, je les rejoins. Ce sont des cinquantenaires débonnaires qui vont également à Lectoure ce soir. L'un deux s'exclame "mais il va plus vite que nous en marchant!"... C'est le début d'une petite course bien amusante entre nous. Ils me redoublent en effet sur la route, puis je les retrouve un peu plus loin. L'un d'entre eux a crevé..."C'est ça rigole... parfois mieux vaut être à pied..." Mais dans un pré, alors que d'humeur joyeuse je photographie de jolies fleurs de trèfle, il me rejoignent et me laisse sur place. Je n'ai pas encore perdu: j'avance vraiment vite (quand ça va bien, mon pas entraîné me semble vraiment efficace) et les rejoint une dernière fois en haut d'une butte. Ils se reposent... Amusés, ils me disent qu'ils échangeraient bien leurs vélos contre mes jambes et me demande de réserver une bouteille de rosé à Lectoure. Mais tout de même, le bitume et le profil roulant de la suite ne peut me permettre de devancer des cyclistes, même tranquilles. A dix kilomètres de Lectoure, ils me doublent pour la dernière fois. Je conserve une allure correcte mais privé de ce petit jeu, et un peu fatigué sans doute, je faiblis un peu. L'arrivée sur Lectoure est très belle et sur des chemins agréables. Mais je contourne ainsi pendant assez longtemps le villageet sa spectaculaire cathédrale, qui paraissent près mais demeurent loin... Je gravi tant bien que mal la dernière côte, vraiment pénible, qui grimpe le long d'un très romantique et impressionnant cimetière (sa taille me surprend par rapport à celle de l'agglomération mais il semble conserver des tombes anciennes) pour enfin aboutir en ville. Là je trouve à l'hotel du Bastard la chambre la plus confortable de mon voyage et m'offre un petit extra au restaurant de l'hôtel... de quoi bien récupérer. Dans cette belle bâtisse, où les autres clients n'ont pas l'air de marcher beaucoup, je m'apprête à prendre encore une bonne nuit réparatrice. Demain, je vais à Montréal... du Gers cette fois!

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