Saison brune (récit complet)

Été 2006. Philippe Squarzoni se questionne sur l’écologie. Pour maîtriser son sujet et parler du changement climatique, il s’informe, se trouve confronté à des impasses, ou renvoyé à de nouveaux questionnements. S’ensuivent six ans de recherches et un pavé de 477 pages…

Edité chez Delcourt,
Collection : Encrage,
Scénario et dessin de Philippe Squarzoni,
Sortie le 28/03/2012

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Public conseillé : Adulte, adolescent, homme ou femme

Style : Enquête, documentaire

Mais qu’est-ce que c’est ?

Ceci n’est pas une bande dessinée, c’est une enquête !
Cet album n’est pas distrayant, c’est un brûlot !
Ce n’est pas une oeuvre personnelle, c’est une prise de conscience !

Philippe Squarzoni est un cas ! Journaliste engagé, il a choisi comme moyen d’expression non pas la presse ou la télévision pour publier ses sujets, mais la bande dessinée… Curieux !
Le résultat : un pavé de 475 pages, où il nous convie à l’accompagner au gré de sa progression. Le sujet, essentiel : l’écologie !

Partant du constat qu’il a des a-priori positifs, mais peu fondés sur ce thème, Philippe Squarzoni décide d’enquêter sur un des thèmes majeurs qui s’impose à nous de toute urgence : le réchauffement climatique !
Cela tombe bien : J”avais exactement le même comportement et niveau d’information avant de lire son oeuvre.

Commencant son travail d’enquête le plus professionnellement possible (en lisant les sources d’informations scientifiques reconnues), il les digère au fur et y réfléchit en continu. Ce travail d’enquête, si patient, si argumenté est surtout remarquable par sa pédagogie. Sans concession aux chiffres (essentiels sur un tel sujet), il rend parfaitement accessible le travail des experts climatologues, des théories mathématiques, jusqu’aux observations sur le terrain.

Plus qu’un simple compte-rendu, un “digest” de rapports scientifiques, Philippe Squarzoni aborde son sujet comme un documentaire. Face aux conclusions, Il met en regard ses propres réflexions et son comportement. Enquêteur exigeant et insatisfait, il s’interroge sans cesse, profitant de ses incertitudes pour avancer toujours plus.

Quels sont les risques ? Quelles démonstrations pouvons-nous avoir ? Où allons-nous ? Sommes-nous déjà au bord du gouffre ? Pouvons-nous inverser la tendance ? Autant de questions simples et essentielles auxquelles Squarzoni répond sans ambiguité.

Et le dessin ?

Coté graphisme, son travail est assez déconcertant. Mettre en image un documentaire rempli de chiffres arides n’est pas vraiment simple. Squarzoni diversifie les approches visuelles : Reportages “face caméra”, “graphiques de chiffres”, images conceptuelles illustrant un thème, plans de son quotidien en pleine réflexion… Tout est bon pour éviter la répétition systématique pour un reportage si dense et volumineux. Pour produire un tel pavé en deux années, son approche est celle d’un “mangaka” dans le format et dans le traitement graphique (utlisation du noir et blanc, des trames…). Mélangeant un dessin épuré à des dessins poussés (paysages), voire à des photos plus ou moins retravaillées, Philippe Squarzoni produit un résultat qui manque un peu de cohérence. Mais qu’importe. Le fond de cet album (son travail d’enquête journalistique et de réflexion personnelle) est tellement fort qu’on lui pardonne ses imperfections et ses raccourcis graphiques.