A cet instant de la soirée, la victoire de François Hollande n'était pas encore acquise. (photo JCH)
« Quelle délivrance, quel bonheur ! Un sentiment de libération, de soulagement s’est répandu depuis l’annonce de la victoire de François Hollande le dimanche 6 mai, à 20 h. La liesse populaire massive a suivi la défaite du détesté président sortant. « On l’a viré ! », « On a gagné ! ».Clap de fin des 5 dernières annéesLes 5 ans de la présidence Sarkozy ont été très mal vécus par une majorité de Français, surtout parmi les salariés, ceux qui produisent les richesses de ce pays et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Ce furent 5 années de recul social obstiné, thatchérien, une rude politique néo-libérale intégriste, qui nous laisse avec 5 millions de chômeurs, 3 millions de précaires, 3 millions de temps partiels, 8 millions de pauvres, un Smic bloqué depuis 5 ans, un milliard d’heures supplémentaires impayées, un salaire médian bloqué à 1580 euros, des retraites à 62 ou 67 ans, 1700 milliards de dettes, un recul de tous nos services publics, de nos hôpitaux, de nos écoles, avec des inégalités accrues à l’avantage des riches rentiers.
Le changement attendu maintenantIl y a une urgence sociale, une terrible envie de changement maintenant. Elle s’est manifestée à Paris à la Bastille et dans de très nombreuses villes. Quel beau rassemblement populaire, unitaire, de toute la gauche ! A la Bastille, il y avait encore plus de monde que le 10 mai 1981, une foule innombrable que la grande place ne parvenait pas à contenir, débordant dans toutes les rues adjacentes, ça bougeait sans arrêt, avec une puissante houle fraternelle, enthousiaste, une population colorée, mélangée, avec énormément de banlieusards, des dizaines de milliers de jeunes, des slogans chauds, exigeants jusqu’à l’immense ovation, dans la nuit, pour François Hollande venu prendre la parole en personne.
Un point d’inflexion en Europe C’est seulement la 2e fois en 54 ans qu’un président de gauche réussit à être élu dans ce type de scrutin difficile, antidémocratique, parce qu’hyper personnalisé, biaisé, binaire. François Hollande a effectué un parcours délicat sans faille sur une ligne de crête, située à gauche, et il y a conquis une autorité au service du changement qu’attend la nouvelle majorité. Une autorité pour « dominer les marchés », une autorité pour « renégocier le traité Merkel », une autorité « pour que la BCE prête directement aux états », une autorité pour relancer l’économie et commencer à redistribuer les richesses, une autorité pour changer le mode de gouvernance et le d&eacu te;mocratiser. Sa victoire est un point d’inflexion en Europe contre l’austérité, la dictature des banques, pour une réorientation sociale de l’Union.
La justice, l’égalité, le social au cœur du changementMaintenant, les cartes sont redistribuées, les portes sont grandes ouvertes, il y a un champ considérable à investir. Les exigences sont grandes, mais elles doivent être constructives, orientées vers le souci de la réussite. L’heure n’est pas aux doutes, encore moins à se placer en embuscade, l’heure est à l’engagement unitaire et déterminé de toute la gauche, pour pousser le plus loin possible l’élan de la victoire. Les grandes questions sociales, salaires, emploi, retraites, droit du travail, santé, école, logement, vont être, encore et comme toujours, les questions centrales pour des dizaines de millions de nos concitoyens remobilisés. »
Mais d’abord gagner une majorité de gauche au parlement les 10 et 17 juin prochains !
(communiqué de Démocratie et socialisme)