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GIC, hawala, couleur de l’argent et UBS

Publié le 17 mars 2008 par Kalvin Whiteoak

hawala1.jpgSingapour est un état d'à peine 700 km2, au sud de la presqu'île malaisienne. Cité-Etat qui tiendrait toute entière entre Genève et Lausanne, dans une bande de l'ordre de 20 kilomètres de large.

Cité très peuplée puisque qu'elle compte environ 4.6 millions d'habitants, cité riche puisqu'elle est considérée comme l'un des quatre dragons de l 'Asie.

Depuis 1974 Singapour dispose d'un premier fond souverain Temasek Holdings et depuis 1981, d'un deuxième le GIC (Government of Singapore Investment Corporation). La cité-état est industrieuse, très prospère, et on se demande bien comment elle a réussi à amasser de telles sommes dans ses fameux fonds souverains.

Et c'est en creusant un peu qu'on s'aperçoit qu'à part le raffinage de pétrole, l'informatique (certains composants singapouriens sont célèbres), le tourisme, les chantiers navals, c'est en réalité l'industrie d'armement qui a essentiellement permis le départ des fonds souverains, actuellement dopés dans leurs résultats par ceux des services bancaires et financiers locaux.

Expertise particulière, rapport-qualité prix intéressant ? pas tellement que ça, non. Mais omniprésence de la pratique ancestrale de l'hawala, ou système bancaire parallèle qui contourne complètement le système officiel pour en revenir aux "agents de paiement" de l'époque de la route de la soie. L'Hawala permet la remise en liquide d'argent sans transfert physique entre le payeur et le receveur, le tout étant basé sur la confiance, et différents autres services facilement imaginables.

L'origine des richesses singapouriennes provient en grande partie de cette pratique ancestrale, d'origine et de nom islamique,et qui fleurit encore en 2008 en Malaisie toute proche ou en Indonésie et aux Philippines. Et les fonds souverains dont le GIC se sont littéralement goinfrés des marges faites au travers de ces pratiques.

Sauf que ces pratiques figurent parmi celles utilisées par les réseaux mafieux et terroristes pour faire circuler l'argent, le blanchir ou du moins le rendre un peu moins visible que sur un compte de chèques postaux.

Alors quand notre cher gouvernement helvétique nous dit qu'il n'y a rien à contrôler dans la qualité des fonds souverains de Singapour, on lui rappellera que le blanchiment d'argent est pénal en Suisse, et que les banques sont tenues à toute une série de mesures avant d'accepter des fonds de clients dont elles ne seraient pas sûres. L'UBS se targue même d'héberger et de faire partie du select Groupe quasi maçonnique de Wolfsberg (qui auto-édicte et auto-contrôle pour la profession des standards de qualité pour l'acceptation des fonds selon le principe Know Your Customer …. de façon à faire croire au peuple que de vrais contrôles existent) et possède dans ses équipes des spécialistes de ce genre de questions. Sauf que les questions de ces spécialistes s'arrêtent aux dépôts en banque et non aux investissements dans les augmentations de capital de la banque par les Etats et leurs fonds.

On serait bien inspiré de regarder de plus près l'origine réelle des fonds qui ont permis la première injection de 12 milliards et qui devront sans doute être utilisés pour une seconde injection prochainement. Car à force de vouloir jouer les oies blanches, on finit par ne même plus voir le petit bout de son propre nez, ou plutôt on préfère ne pas le regarder.


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