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François Hollande élu : Renan Apreski fait le point

Publié le 10 mai 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff
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François Hollande élu : Renan Apreski fait le point

RENAN APRESKI : Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Quatre jours après les résultats officiels de l’élection présidentielle, l’analyse de Jean-Michel Apathie !

François Hollande élu : Renan Apreski fait le point
JEAN-MICHEL APATHIE : Bon, et bieng je crois que je vais en baver un petit moment, vu comment je leur ai léché le cul, à Sarko et ses copaings, mais en principe, si Hollande décrète une chasse aux sorcières pour faire plaisir à sa cagole, ce sont les sous-fifres qui gicleront en premier, comme d’habitude, et comme Lagardère est toujours actionnaire de Canal+ et que l’État a besoin de Lagardère, ça devrait se tasser très vite ! Je n’ai donc pas à craindre pour mon boulot et je n’ai même pas avoir peur d’être tondu, la nature est déjà passée avant la tondeuse !

R.A. : Heu non, Jean-Michel, je vous demandais une analyse politique…

J.-M.A. : Et qu’est-ce que vous auriez voulu que je dise ? Que c’est déjà un miracle, avec son bilang calamiteux, que Sarkozy n’ait pas été balayé dès le premier tour ? Qu’il a fait une connerie monumentale en droitisant son discours à l’extrême ? Que le résultat final était déjà une évidence depuis des mois ? Si c’était pour entendre des banalités comme ça, z’aviez qu’à demander à Ferrari, à Pujadas, à Elkabbach ou à Mougeotte ! Ma réputationg de journaliste impertineng est déjà usurpée de chez usurpée, je vais pas enlever mon masque moi-même, c’est pas le momeng !

R.A. : Hum ! Merci, Jean-Michel ! Monsieur le président, mes respects, que ressentez-vous maintenant que vous êtes élu ?

François Hollande élu : Renan Apreski fait le point
FRANÇOIS HOLLANDE : Je suis content.

R.A. : Mais encore ?

F.H. : Je suis content !

R.A. : Enfin quand même, la gauche n’avais plus gagné les présidentielles depuis 24 ans, votre victoire est historique !

F.H. : Et bien je suis content !

R.A. : Mais monsieur Hollande, vous réalisez où vous en êtes arrivé aujourd’hui, vous sur qui personne n’aurait misé un caramel mou quand vous avez parlé pour la première fois de vous présenter aux présidentielles ?

F.H. : Je vous en prie, monsieur Apreski, ne laissons pas l’euphorie de la victoire nous faire perdre la raison : je n’oublie pas que moi et le parti socialiste revenons de loin, et c’est précisément pour ça que je tiens à ne pas me laisser emporter : il reste à mener la bataille des législatives !

R.A. : Et en quoi ça vous inquiète ? On n’a jamais vu un président élu désavoué par les législatives un mois après !

F.H. : Enfin, monsieur Apreski, restons calmes ! Gardons la tête froide ! Après toute victoire, le plus dur est à venir, de grands chantiers nous attendent et demandent à être traités avec calme et circonspection !

R.A. : Mais enfin, vous avez déjà toutes les collectivités territoriales à vos pieds, la majorité au Sénat, vous allez entrer à l’Élysée, l’Assemblée est pratiquement dans votre poche, vous avez un boulevard inespéré, la droite est à genoux, vous avez le soutien de vos partenaires européens…

F.H. : MAIS VOUS ALLEZ VOUS TAIRE, OUI ? Écoutez : on a recueilli dix-huit millions de voix, à peine plus que Ségolène il y a cinq ans ; seulement, l’autre con d’en face s’est rétamé ! Résultat, on va devoir gérer tout le merdier que ce sale gosse a foutu, faire face à la pire crise économique que l’Europe ait jamais connue depuis cinquante ans, redonner le goût de vivre à une jeunesse désespérée, trouver du boulot à des millions de chômeurs et, pour couronner le tout, faire barrage à un Front National galopant ! Donc, monsieur Apreski, en vertu des pouvoirs qui ne vont pas tarder à m’être conférés, je vous ordonne de vous calmer !

R.A. : Heu… Oui, vu comme ça, en effet… Hu-hum ! Et vous, monsieur Sarkozy, comment ça va ?

François Hollande élu : Renan Apreski fait le point
NICOLAS SARKOZY : Bof ! On fait aller !

R.A. : Pas trop déçu ?

N.S. : Ben pas tant que ça, en fait ! Bon, c’est sûr, pour une raclée, c’est une raclée, mais en même temps, depuis le temps qu’on me l’annonçait… Ça fait presque du bien de l’avoir reçue, on se sent débarrassé d’une menace ! Et puis Hollande vous l’a dit lui-même, il va avoir du boulot ! Je vous raconte pas l’ardoise que je lui laisse : rien qu’avec ce qu’a coûté l’avion que j’avais acheté aux frais de l’État, y a un trou gros comme Xavier Bertrand dans le budget ! Et il ne sera pas tiré d’affaire en revendant l’engin aux Qataris : durs en affaire comme ils sont, il n’en tirera pas un gros bénéf’ !

R.A. : Qu’avez-vous fait, quand vous saviez que vous alliez être battu ?

N.S. : Ben pour commencer, je suis allé rassurer Carla : je lui ai dit que, d’accord, je ne suis plus président, mais j’ai toujours du pognon ! Parce que Carla, être marié à un président battu, elle s’en fout, mais être marié à un fauché, ça, elle supporterait pas ! Moi non plus d’ailleurs… Puis après, je suis allé voir Buisson pour lui dire ce que je pensais de son idée brillante d’adopter les thèses de l’extrême-droite, mais j’ai pas pu lui parler tout de suite vu qu’il était au téléphone : il recevait un coup de fil des socialistes qui le remerciaient de les avoir aidés et leur offraient même une carte de membre d’honneur de leur parti ! Quand il a raccroché, je lui ai foutu quelques bons coups de batte de base-ball dans la gueule, mais ça n’a pas suffi comme punition : il a même souri parce qu’à ses yeux, ça voulait dire que j’avais assimilé l’essentiel de son idéologie politique ! Alors je l’ai forcé à regarder le DVD du film Indigènes : il a failli avoir sept infarctus !

R.A. : Heu… Qu’est-ce que vous allez faire, maintenant ?

N.S. : Bah chais pas ! J’pourrais redevenir avocat pour me défendre moi-même, mais avec Sarkozy comme avocat, je vais aller en taule, c’est sûr ! Sinon, j’ai pensé à me reconvertir dans le privé et à ouvrir une boîte pour aider les patrons à faire des plans sociaux et à cacher leur fric à l’étranger : après tout, ‘faudrait pas s’imaginer que je vais lui faciliter la tâche, à Hollande, non ? Sinon, j’pourrais aussi écrire mes mémoires, mais j’hésite pour le nègre : Mikaël Vendetta ou Steevy Boulay ? Ou Jean-Pierre Pernault, pour faire plus « vieille France » ?

R.A. : Et pourquoi pas Henri Guaino ?

N.S. : Vous parlez du mec qui a écrit les discours que j’ai tenus au cours de cette campagne censée me faire réélire ?

R.A. : Heu… Oui, j’ai dit une connerie, excusez-moi ! Hum ! Alors, bien sûr, le nouveau président de la république, François Hollande, a reçu de nombreux messages de félicitation et de recommandation, en voici quelques-uns parmi les plus marquants.

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JACQUES CHIRAC : Bravo, mon p’tit François ! Je savais bien que tu gagnerais, t’en as dans l’froc, toi ! Maintenant, je vais te donner un conseil important : si jamais un de tes conseillers, quel qu’il soit, te suggère de dissoudre l’Assemblée pour prendre de court l’opposition, élimine-le tout de suite ! Noie-le dans la Seine, brûle-le vif, dissous-le dans une cuve d’acide, mais liquide-le d’abord et discute ensuite ! Je me mords encore aujourd’hui les doigts de ne pas l’avoir fait quand je vois à quel point Villepin a été dégourdi pour se procurer ses 500 signatures…

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BARACK OBAMA : Mister Holland, je me réjouis de votre victory : maintenant, je n’aurai plus besoin de me baisser jusqu’à m’en faire péter les reins pour saluer mon french homologue ! Et surtout, je ne vivrai plus dans la peur, à chaque sommet, qu’il me fasse un psychodrame dès qu’on n’est pas d’accord avec lui ! Le voir piquer sa crise, à l’autre excité, c’était marrant cinq minutes, mais j’ai déjà assez à supporter chez moi avec les conservateurs timbrés de la chambre des députés !

François Hollande élu : Renan Apreski fait le point
SÉGOLÈNE ROYAL : Et bien bravo, François ! Tu as recueilli à peine plus de voix que moi en 2007, tu n’aurais pas gagné si tu avais eu en face de moi la machine à gagner qu’était le Sarkozy que j’avais dû affronter il y a cinq ans, mais je ne t’en veux évidemment pas, je ne suis pas du tout aigrie ! Mais on continue à faire comme on a dit, c’est moi qui a la garde des enfants, hein ! Thomas ira te voir à l’Élysée un week-end sur deux pour l’argent de poche et c’est tout !

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ERIC BESSON : Monsieur le président, je vous félicite pour cette victoire « raz-de-marée » amplement méritée : quoi qu’en disent certains esprits chagrins, je n’ai jamais douté de vous, vous êtes l’homme que la France attendait depuis au moins cinquante ans ! J’en profite pour vous signaler que je n’ai absolument rien à voir avec ce type qui me ressemble et porte le même nom que moi et qui aurait, à ce qu’il parait, trahi le parti socialiste il y a cinq ans pour occuper une place totalement insignifiante au sein du gouvernement Fillon, cette ressemblance et cette homonymie malencontreuses ne doivent absolument pas vous faire douter de mon dévouement envers votre personne et de ma fidélité indéracinable aux valeurs de gauche ! J’espère que le malentendu est levé.

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DOMINIQUE STRAUSS-KAHN : Très bien, François ! Je n’aurais pas fait mieux ! La seule chose qui m’attriste, c’est que ta Valérie va se retrouver seule la plupart du temps, à présent ! C’est dommage, pour une si jolie femme, d’être délaissée ainsi ! Du coup, tu lui diras que dans ses moments de blues, elle n’aura pas à hésiter de m’appeler, je saurai la réconforter ! Je resterai gentil, ne t’en fais pas ! Depuis le temps que je suis marié à Anne, je sais comment les traiter, les journalistes…

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MARINE LE PEN : Monsieur Hollande, j’avais été la première à dire que vous étiez le grand vainqueur du débat qui vous a opposé à votre adversaire ! C’est à ce titre que je me permets de vous recommander vivement de ne pas vous précipiter pour trouver une solution pour les chômeurs et précaires de notre pays, je peux très bien m’occuper d’eux ! Je vous invite d’autant plus sincèrement à être patient que moi-même, j’attends mon heure…

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DOMINIQUE GROS : Monsieur le président, c’est un fidèle serviteur de la cause du parti socialiste qui vous parle : je me réjouis comme il se doit, bien entendu, de votre belle victoire, et c’est au nom de l’immense espoir que vous incarnez aux yeux des Français que je vous parle. Pour ne pas décevoir d’entrée de jeu cet espoir, je vous enjoins vivement à trouver d’urgence à trouver un reclassement pour une petite compagnie d’hommes et de femmes qui risquent de perdre leur emploi d’ici deux ans à cause de l’ingratitude de ces cons de Messins qui croient savoir mieux que nous ce qui est bon pour eux ! Monsieur Hollande, je vous en supplie, ne laissez pas tout un conseil municipal au bord du chemin !

François Hollande élu : Renan Apreski fait le point
BOB SINÉ : Bon, ben je m’étais juré de m’immoler par le feu si le nain repassait, je n’ai pas perdu au change en buvant avec les potes les bouteilles d’alcool que j’avais achetées en prévision de cette éventualité ! Du coup, Hollande, ‘faudra pas vous formaliser si notre ami commun, Gérard Filoche, manque les réunions du PS dans les jours à venir, il n’est pas encore tout à fait remis de cette cuite, hein !

R.A. : Bon ! Frédéric Mitterrand, un dernier hommage au président sortant ?

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FREDÉRIC MITTERRAND : Fils d’immigrés hongrois fuyant le joug communiste, Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca voit le jour à Paris en 1955 : tout en grandissant (un peu), il manifeste très tôt un vif intérêt pour les affaires de son pays natal ; malgré une scolarité difficile, le jeune Nicolas déploie toutes les ressources de sa volonté et de son énergie inépuisables pour entrer dans le cercle très fermés des hommes politiques de premier plan de la République française ; son ascension foudroyante le conduira aux plus hautes fonctions de l’État, place privilégiée où il essaiera de marquer l’Histoire  d’une pierre blanche. Cette quête restera, hélas, inachevée, sa destinée exceptionnelle se trouvant prématurément clôturée ; entre ici, Nicolas le bref, de toi nous retiendrons à jamais ces quelques mots empreints de sagesse qui résument à eux seuls toute ton action : « casse-toi, pauvre con » ! Bansoir !

R.A. : Et oui, rien ne sera plus jamais comme avant…et c’est tant mieux. Allez, kenavo.

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