Je te bénis, Seigneur, en ouvrant la paupière :
Fais-moy, dès le matin, ressentir ta Bonté :
Fléchis, par ton Esprit, ma dure Volonté :
Et verse, dans mon Coeur, ta divine Lumière.
Qu’au milieu des Dangers de ma triste Carrière,
Soûtenu par ta Main, je marche en sûreté
Et qu’enfin, par ta Grâce, et par ta Vérité
J’arrive en ton Repos, à mon Heure dernière.
Je suis, à ta Justice, un Objet odieux :
Mais, mon Dieu ! lave-moy dans le Sang précieux
Que, pour moy, ton saint Fils versa sur le Calvaire.
Que, sans craindre la Mort, ni son noir appareil,
J’entre, au sortir du Jour qui luit sur l’Hémisphère,
Dans le Jour où les Saints n’ont que Toy pour Soleil.
Laurent DRELINCOURT (1626-1680).
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