Alors qu’ils ne touchent déjà que 80 % puis 60 % du salaire journalier de base. Alors qu’ils sont frappés par les franchises médicales et les déremboursements.
Alors que, très souvent, leur avenir est devenu incertain du fait du handicap qu’ils subissent. La justice serait, au contraire, que les accidentés touchent davantage que la totalité de leur salaire, à titre de réparation.
Ne pas imposer jusque-là les indemnités journalières des accidentés du travail n’était qu’une frêle compensation. La supprimer serait scandaleux. D’autant que le total des accidents du travail vient d’augmenter de 0,4 % depuis 2 ans. Et que les suicides à cause du travail, et pas seulement à France Télécoms, ne sont pas reconnus légalement autant qu’il le faudrait comme des accidents.
Il faudrait aller exactement dans la voie inverse et mieux prévenir, protéger, réparer les accidents et les victimes. Car il y a 2 morts par jour au travail dans le seul secteur privé, 16 % de plus entre 2006 et 2008.
On dénombre 720 150 accidents du travail avec arrêt par an, 46 436 accidents avec incapacité permanente, 37 millions de journées d’indemnisation AT. Les rapports officiels reconnaissent, d’autre part, que le chiffre de 43 832 maladies professionnelles, avec 8, 7 millions de journées d’IT, est largement sous-déclaré.
Ce sont des chiffres ? Non, ce sont des vies. Des dizaines de milliers de vies que l’organisation du travail brise. Nous appelons à la mobilisation pour réagir, alerter, rassembler tous celles et ceux qui sont scandalisé-e-s, de façon à faire reculer, catégoriquement, cette mesure inique, intolérable, inhumaine » Il est à noter que dans le même temps : Le ministre du Budget restait opposé à toute réforme du bouclier fiscal qui permet aux ménages de ne pas verser en impôts plus de 50% de leur revenu. Ce qui montrait clairement que le gouvernement et une majeure partie des parlementaires UMP avaient plus de considération pour les titulaires du bouclier que pour les victimes d'un accident du travail invalidant. Le ministre du Budget Eric Woerth de son côté expliquait que : le gouvernement soutiendrait la fiscalisation des indemnités journalières pour les accidents du travail, réclamée par le chef des députés UMP Jean-François Copé (...) » En clair comme l'expliquait la FNATH : « (...) nous pouvons donc aller travailler, mais surtout en n’ayant pas d’accident ! » Il ne reste donc plus que quelques semaines aux anciens ministres et députés candidats de l'UMP pour justifier aux électeurs cette scandaleuse mesure, aux antipodes de la valeur travail si chère à leur mouvement politique !