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L’austérité ? Quelle austérité ?

Publié le 10 mai 2012 par Copeau @Contrepoints

À lire les derniers résultats des élections qui viennent d’avoir lieu en France et en Grèce, les peuples ne veulent plus de l’austérité. C’en est assez de toutes ces coupes budgétaires sauvages et de la casse du gentil système social qui protégeait la veuve et l’orphelin contre les duretés du monde moderne ! Heureusement, le vent du renouveau souffle sur les pays européens, la froidure de l’hiver recule, et l’austérité va prendre fin ! Youpi !

Mais au fait, en terme d’austérité, de quoi parle-t-on exactement ?

C’est justement pour répondre à cette question qu’une chercheuse de l’institut Mercatus, Veronique de Rugy, s’est penchée sur les chiffres les plus récents disponibles auprès d’Eurostat ; c’est pratique, cette source, puisque les différentes données des pays membres de l’Europe ont été normalisées et peuvent donc être comparées directement.

Et une fois faits les petits calculs (assez simples, du reste), on se rend compte que l’austérité dont on parle n’est pas exactement visible dans les coupes budgétaires décriées et honnies par toute une frange de la population, les médias et ceux des politiciens qui ont compris tout l’intérêt électoral à brailler dans le sens du vent …

D’ailleurs, ça se traduit par ce petit graphique qui dit en quelques lignes (qui montent) ce que d’autres tentent de camoufler en de longs paragraphes dans de pénibles journaux :

Dépenses des gouvernements, ajusté de l'inflation

Notez que les montants sont corrigés de l’inflation, ce qui veut dire que si les courbes montent, c’est bien que les dépenses augmentent plus que l’inflation. Et si on examine un peu ces jolies courbes, on découvre (pas vraiment étonné, mais bon) que la France, l’Itale, l’Espagne … et la Grèce ont vu leurs dépenses augmenter plus que l’inflation sur la période 2000 à 2011. Certes, pour la Grèce, on sent un net tassement après 2009 : le pays s’est franchement calmé, mais ses dépenses n’ont finalement pas changé. Au passage, on s’amusera à constater que le pays qui caracole en tête tant en volume qu’en croissance est l’Etat français, maintenant dans les mains du frétillant Hollande.

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Décidément, l’austérité telle qu’elle nous est contée par certains a bien du mal à se retrouver dans les chiffres. La froide réalité est que les gouvernements n’ont absolument pas arrêté de dépenser, et qu’ils ont augmenté leurs dépenses plus vite même que ce que l’inflation permettait. Autrement dit : non seulement, nous n’avons jamais commencé à tester l’austérité, mais en plus, on a fait exactement le contraire.
Il faut dire que la simple évocation d’un budget rigoureux entraîne un vent d’effroi chez les parlementaires, les fonctionnaires et les syndicats qui dépendent de façon vitale du flot ininterrompu de bon argent gratuit vers leurs poches et celles de leurs subsidiés. La rigueur, l’austérité, ce n’est absolument pas câlin. Et comme l’a rappelé Aubry le soir même de l’intronisation de la spécialité fromagère comme président des Français, il faut maintenant une société plus douce, apaisée, qui fasse donc table rase des principes méchants de frugalité et de dureté que le précédent président incarnait selon elle.

Si l’on ajoute à ces petites phrases post-électorales l’ambiance générale festive et plus très à la rigueur en Grèce, avec des morceaux de communisme et de nazisme entier dedans (mmh, onctueux !) , on comprendra que les prochaines phases économiques ne seront pas placées sous le signe des économies et des budgets taillés au cordeau.

Et l’étonnement (relatif, comme je l’ai dit plus haut) continue si l’on regarde les politiques économiques prônées par nos sobres sociaux-démocrates, à commencer par Hollande et sa clique de parasites mous. En préconisant la voie du milieu qui consiste à baisser un petit peu les dépenses et à augmenter de façon bien soutenue toute une flopée de taxes en parallèle, nos clowns à roulettes vont implémenter une recette dont les ingrédients sont rapidement indigestes et dont le résultat a été prouvé désastreux par les économistes : baisser un chouilla les dépenses et assommer le contribuable et les entreprises de taxes et d’impôts, ça ne marche pas, et ça empire même la situation !

À présent, devant ces faits, il serait bon que certains arrêtent de feindre la surprise devant ce qui se passe en Europe : le délitement progressif de la zone euro n’a rien à voir avec les coupes budgétaires, inexistantes, mais est la conséquence directe des dépenses gouvernementales absolument hors de contrôle, et de l’absence de toute remise en question de ces dépenses. Aucun effort réel n’a été fait, et aucun en tout cas qui ne fut pas immédiatement suivi d’une pluie de taxes et impôts catastrophiques. Et surtout, il serait plus que temps qu’on arrête de parler de « budget d’austérité » là où on ne voit qu’un budget glouton et complètement déséquilibré.

On peut en tout cas être inquiet : comme le montre la Grèce, la situation peut se dégrader assez vite. Et, pour en revenir au cas spécifique de la France, un budget équilibré veut dire trouver pas loin d’une centaine de milliard d’euros supplémentaires pour le boucler, ou, inversement, couper d’un tiers les dépenses de l’État (et ceci permet de simplement équilibrer le budget, hein, pas de dégager la moindre marge de manoeuvre). L’effroi n’a pas fini de s’emparer de certains.
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