Magazine

St Valentin

Publié le 17 février 2008 par Gaspard_w
001
Elle me dit qu'elle a perdu ses chaussures et effectivement elle marche pieds nus.
Moi je suis trempé, mes vêtements pèsent une tonne et je commence à avoir froid.
Je lui parle en français, elle ne comprend pas, je ne dis rien de spécial mais à force,
elle s'énerve. Elle me pousse et je tombe dans le sable. Une vague me passe dessus,
je me noie et puis non, sa main se pose sur mon épaule. J'attrape son bras nu et glisse
mes yeux sur les siens.
- T'es concrète.
Elle hausse les sourcils.
-Je veux dire t'existes.
Toujours rien.
-Je t'aime ?
Elle éclate de rire et lâche ma main et je suis obligé de me relever sans son aide.
Il y a du vent alors de nouveau j'ai froid. Il était question de boire un autre verre.
Au Lotus Bar elle m'échappe et je m'allonge seul sur un matelas face à la mer.
Un grand type bronzé crache du feu, je sens la chaleur de son souffle s'écraser sur mon visage.
Un groupe s'installe autour de moi comme si je n'existais pas. Une des filles se penche et me
demande si j'utilise mon matelas, je suis couché dessus alors je dis oui et je vois bien que ça
l'embête mais elle comprend. J'en profite pour boire un peu dans son verre.
Mon taux d'alcoolémie a dus grimper, j'ai du mal à réfléchir, mes yeux font sans cesse
la mise au point mais tout semble en mouvement. Autour de moi on parle allemand, je mets
un instant à réaliser que je ne comprends pas cette langue. Ca me contrarie et j'ai envie de pisser.
Il y a une file d'attente devant la cabine des toilettes. Les urinoirs sont libres mais on s'y soulage
face à la piste de danse, même saoul je n'arrive pas a m'y résoudre. En plus ça pue. Le temps se
fait long et rien ne bouge, j'observe la scène et je comprends que personne ici ne compte utiliser
les toilettes ;  au lieu de ça les gens se relaient pour observer ce qui se passe a l'interieur
par une fente dans la porte en bambou. Quand viens mon tour je fais comme tout le monde.
Je reconnais sa robe et ses cheveux et les tatouages du mec me disent quelque chose, le son de
leurs peaux qui claquent est plus fort que la musique.
Je suis assis sur le tronc d'un palmier, couché sur la plage et je regarde la mer et ma tête oscille
avec le mouvement des vagues. Quand elle me rejoint, j'essaie de ne pas la voir mais elle s'installe
très près, son front contre le mien.
- Tu me montres chez toi ? On rentre se coucher ?
J'aime bien sa voix. La mienne semble rouillée, la gorge sèche je dois m'y reprendre à deux fois
pour finir ma phrase.
- Comment je m'appelle ?
Elle sourit mais ne dit rien. Sa peau est moite et froide et j'aime bien l'odeur de sa transpiration.
- Tu sais pas comment je m'appelle hein ?
Elle hausse les épaules. C'est mon tour de sourire. Je me lève et la laisse seule sur le tronc.
Sur le chemin du retour je croise un couple endormi et en marchant dans une flaque je réalise
que j'ai perdu mes chaussures.

Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog