Deux ans plus tard, il semblerait que le groupe ait mûri, leurs références sont mieux digérées, ils ont pris le temps de composer des morceaux plus aboutis. Cela sonne toujours comme du garage typique des sixties, mais le sens aigu des mélodies dont fait preuve le trio, ainsi que la crâne façon du chanteur de poser sa voix donnent un on-ne-sait-quoi d'irrésistiblement attrayant. Et puis il y a le choix des instruments : guitares douze cordes et surtout, surtout, orgue vintage. Comme dans le single "Love Illusion" par exemple, porté par ses alarmants claviers.
Plus retro que lo-fi, Dead Flowers est un disque plein de bons morceaux qui constitueraient la bande originale parfaite d'un vieux teen movie avec des jeunes cools et heureux et qui n'en ont rien à foutre. "Smell" en serait l'hymne et "I'll Give You My Drawings" le slow où le héros chope enfin la meuf de ses rêves. A l'image de l'album, qui ne s'arrête jamais et file à toute allure, ces talentueux garçons font plein d'autres choses intéressantes à côté : Lucas, le chanteur, est graphiste freelance à Londres (c'est lui qui a fait la pochette de Dead Flowers) et bassiste dans Le Pêcheur, Melvyn s'occupe de l'orgue qu'on aime tellement chez Hoodlum, et Victor joue dans France Frites, un groupe assez barré à voir en live. Décidément, les Strange Hands sont des gens bien.