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1ère semaine de la France d'après: la France contre la gauche ?

Publié le 12 mai 2012 par Juan
1ère semaine de la France d'après: la France contre la gauche ?Il s'est mis en retrait. La France d'après a commencé, et sans lui. Nicolas Sarkozy a davantage perdu que la gauche n'avait gagné. Dimanche 6 mai 2012, François Hollande a été élu président de la République, clôturant 5 années d'agitation immobile et 10 années de gouvernance à droite.
Cette première semaine de la France d'après fut tout en flottements et incertitudes. Sarkozy n'était plus président, Hollande ne l'était pas encore. Sarkozy confia ses adieux. Mais étaient-ils sincères ?
A droite, on attaqua encore la gauche comme s'il s'agissait de l'anti-France.
Adieu Sarkozy ?
La veille, son discours avait été jugé très digne, plus digne que son quinquennat lui-même. Il avait failli réussir sa sortie. Bien sûr, il avait calmé l'assistance de cette salle de Mutualité, emplie de fans en larmes, souvent très jeunes. Il annonça aussi que sa place dans la vie politique allait être différente. Il reconnut le résultat du vote, et donc sa défaite. Quelque 1,3 million de voix le séparaient de François Hollande. Ensemble, tout n'avait pas été possible.
Mais il lança quelques piques, à plusieurs reprises, contre le camp adverse. Des piques loin d'être anodines. « Je ne serai jamais comme ceux qui nous ont combattu. Nous aimons notre pays. » Il reprenait son antienne de campagne, « la France contre la gôche », « une France qui a su gagner avec moi en 2007 et qui sera en 2012 reconnaître la défaite », un refrain fort peu fair-play, fort peu patriote.
Lundi à ses proches, puis mercredi à ses ministres, Sarkozy fit ses adieux. Officiellement, il souhaitait bonne chance à son successeur. En coulisses, il est plus hargneux: « Se dire qu'on leur leur laisse tout ce merdier a quelque chose de délicieux » aurait-il confié à ses conseillers, d'après le Canard Enchaîné.
Il n'avait perdu ses mauvaises habitudes. Lundi, sa réunion avec les dirigeants de l'UMP fut organisée à l'Elysée.
Anti-France
Dès lundi matin, Jean-François Copé, Nadine Morano et quelques autres reprirent l'attaque sur le thème de l'anti-France. A la Bastille, la présence de quelques drapeaux étrangers les avaient choqué. Sur le Net, de nombreux billets frontistes fleurirent contre cette « France d'après », trop colorée, trop variée. Pour celles et ceux qui étaient à la Bastille, entendre cette France bigarrée chanter la Marseillaise, après la décennie ou plus que nous venions de vivre, avec quelque chose d'incroyablement patriote. Mais pas pour les rescapés de Sarkofrance. Les sbires de Sarkofrance n'avaient que cela comme slogan: Hollande n'était pas vraiment la France. La preuve !  Le slogan de campagne pour les élections législatives, dévoilé en fin de semaine, ne disait pas autre chose: « Ensemble, choisissons la France ». L'ancien avocat d'affaires, député-maire de Meaux, et proche de Ziad Takieddine, donnait des leçons de patriotisme !
Les mêmes cherchèrent également quelque querelle à François Hollande sur l'avion privé qu'il utilisa pour revenir rapidement sur Paris et célébrer la victoire de Tulle à la place de la Bastille. C'était petit, c'était mesquin, c'était faux. Notre mémoire était encore fraiche de la débauche Bling Bling du quinquennat Sarkozy qui s'achevait enfin. Une autre micro-polémique de la semaine fut alimentée sur Jean-Marc Ayrault. Le maire de Nantes, pressenti pour être premier ministre, avait été condamné en 1997 pour favoritisme puis blanchi en 2007. En droit français, sa condamnation n'existait plus. Mais en droit sarkofrançais, tout était possible. Qu'importent les affaires Karachi, Tron, Woerth, Sarkozy, Copé, Takieddine, Balladur. ...
Aucun de ses sbires de Sarkofrance n'étaient là pour commenter ces étranges nouvelles: la Grèce, que l'on croyait « sauvée de la disparition » par Nicolas Sarkozy (dixit lui-même vendredi 4 mai) s'était dotée d'un Parlement ingouvernable, et de quelques députés neo-nazis, à l'occasion des élections législatives de dimanche. Toute la semaine, les Bourses furent chahutées par un regain de spéculation contre l'euro. A Paris et ailleurs, des policiers manifestaient encore leur colère et leur désarroi. Après 5 ans de silence sous Sarkozy, la coupe était donc pleine.
Le 8 mai, Nicolas Sarkozy fut accueillant et prévenant à l'encontre du Président élu. L'image des deux cote à cote au pied de l'Arc de Triomphe était belle. Mais la trêve fut de courte durée. Certes, Sarkozy ne faisait qu'adieux, cartons et dédicaces. Mais l'UMP tentait de conserver son unité le temps du combat législatif.
Rien n'était perdu.
Ami sarkozyste, où es-tu ?
La saison 2 de Sarkofrance ne fait que débuter.


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