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Facebourse

Par Alainlasverne @AlainLasverne

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e plus gros réseau social de la planète est entré en Bourse.

On peut déjà traquer la cohérence entre le modèle « social » et la recherche du capital, une entrée en bourse signifiant deux choses : une volonté de récupérer plus d'argent, une volonté de faire plus d'argent.

On peut ensuite se demander si la partie est cohérente d'un point de vue économique, même si la demande de fonds a été couverte et largement, sans doute par effet de mode et d'influenza frappant les esprits faibles, sur le modèle « too big to fail ».

Deux messages sur un site de bourse assez fréquenté, résument à mon sens les craintes des investisseurs.

A mon sens, acheter des titres d'une société qui n'a pas de modèle économique sur base d'une valorisation délirante est une erreur.
D'après les dernières infos sorties, FACE BOOK serait valorisé 100 Mds USD !! Peut on juger que le parcours de FACE BOOK sera le même que celui de Google, personnellement j'ai bcp de mal à y croire !!.
De telles valorisations me rappellent étrangement une certaine période des années 2000 ou l'on valorisait des modèles sur base d'un CA potentiel futur !! Seuls les premiers investisseurs ont fait de bonnes affaires et des milliers ont beaucoup perdu.
Un bon conseil, plutôt que regarder l'intro de FACE BOOK, regarde plutôt les belles boites du CAC 40 dont certaines valorisations ne sont pas justifiables, même en une crise économique

En achetant une action Facebook, vous permettez à un détenteur de part de cette société d'échanger du papier contre de l'argent. C'est lui qui est gagnant (tout de suite et avec 100% de certitude) et vous qui serez peut-être gagnant un jour avec une certitude proche très aléatoire vu le contexte actuel.
Mieux vaut investir ailleurs et autrement.

Observez 2 choses:
quelles grosses sociétés cotées dont les revenus dépendent uniquement de la publicité des annonceurs sur le net a enrichi ses actionnaires? Aucune. Ne me dites pas Google (chez qui les sociétés achètent un SERVICE).


S'il faut souligner le résultat plus qu'aléatoire promis, il suffit de signaler que les stratèges économiques et les investisseurs US ne sont même pas d'accord pour reconnaître si la levée de fonds de FB est un succès ou un échec.

N'ayant pas investi un kopeck ni même un euro dans cette affaire de gros sous, je me moque un peu de savoir quel usurier va gagner quelques millions de plus. Les conséquences d'une chute de Facebook, après l'échec prévisible due à son absolu manque d'utilité concrète pour les requins nageant dans « les eaux glacées du calcul égoïste » (Marx), ne me laissent guère indifférent.

Pour achever et pérenniser sa levée de fond, FB va devoir échanger, logiquement, un service contre ce tas d'or, sinon on retombe dans l'artificialité des start-up qui flambèrent et explosèrent avec la bulle internet des années 2000.

FB peut rendre trois types, relativement à sa forte visibilité, le nombre colossal de ses utilisateurs et la quantité de ceux qui veulent faire partie du réseau des réseaux.

La pub devrait déferler en masse pour capitaliser cet effet « vitrine » et la notoriété maximale de FB. Ainsi seront pollués, dénaturés et finalement noyés les échanges conviviaux et délicats que nous tentons de glisser entre les écueils du narcissisme ou du gigantisme.

L'immense collection de données personnelles, sur lesquelles FB ne semble pas être blanc comme neige – les derniers différents judiciaires de FB avec des internautes montrent que des internautes accusent carrément FB d'  « atteinte à la protection des données personnelles via son réseau social »  ­ , pourra être vendue au plus offrant pour s'en aller nourrir les profilages de consommateur, les mailings et autres fichiers d'entreprise désireuses de nous frapper chirurgicalement au portefeuille.

Collatéraux dégâts sur la vie privée ?...Business as usual.

Et les grincheux se verront opposer en France, sans doute dans un avenir proche, une loi visant à l'impunité générale des acteurs économiques, comme cela fut proposé déjà durant « le quinquennat monstrueux » qui vient de s'écouler.

Enfin, la meilleure manière pour FB de rentrer de l'argent plus frais pour rembourser l'argent frais est tout simplement d'en finir avec la gratuité, ce qui est déjà en test dans différents pays. Pas pour tout le monde naturellement. Les pipoles, les politiques, les riches et les artistes bankables seront normalement exemptés de paiement. Mais vous et moi devront mettre des pièces pour venir pratiquer l'échange, le don, la fusion collective pixelisée dans cette agora civilisationnelle plus grande que la somme de ses parties.

Nous nous heurtons de nouveau à une loi non-écrite qui régente la volonté prédatrice universelles des marchés financiers : rien ne doit rester hors du champ du commerce et plus précisément de la forme du commerce contemporaine qu'on appelle capitalisme.

Jusqu'à quand allons-nous financer l'illusion que l'échange, la gratuité, la solidarité n'ont pas de prix ?


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