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Une tristesse qui laisse place aux doutes et incertitudes

Publié le 13 mai 2012 par Passionacmilan

Nesta - SeedorfAujourd’hui, l’AC Milan termine sa longue saison, à San Siro face à Novara. Ce n’est pas tout car aujourd’hui, Milan tournera aussi une page de sa merveilleuse histoire en saluant des grands champions qui sont devenus des légendes grâce à ce club : Nesta, Gattuso, Seedorf et Inzaghi. Ce sera aussi le dernier jour pour Van Bommel, Zambrotta et Roma. Même si Milan – Novara n’a aucun enjeu, il y a deux objectifs : Bien terminer la saison en arrivant à 80 points et surtout, saluer chaleureusement des champions qui nous ont fait vibrer et ont écrit l’histoire de l’AC Milan.

On arrive à la fin, la dernière étape d’une saison longue et difficile, remplie d’obstacles et de difficultés. Le match face à Novara sera le dernier match d’une saison particulière, durant laquelle une page s’est tournée. Cela aurait pu être un dimanche de fête inoubliable, entre un Scudetto et les adieux à nos grands champions : : les piliers d’un Milan glorieux qui a dominé l’Italie, l’Europe et le Monde. Malheureusement, ce sera seulement un dimanche triste et d’émotions intenses car les adieux sont difficiles et il n’y a rien pour nous consoler. Surtout lorsqu’il s’agit d’autant de joueurs qui ont marqué toute une génération qui s’en vont brutalement et pratiquement tous ensemble. Comme lors de leurs victoires. Ils laissent un grand vide derrière eux, dans nos coeurs et dans l’équipe : ils nous laissent rempli de doutes. Même si on s’y attendait, même si on le savait depuis longtemps pour certains, ce n’est qu’au moment arrivé qu’on s’en rend compte. Tout a été très vite car la semaine passée, on pensait uniquement à la course Scudetto, avant que tout se précipite. Et le choc est violent. Cette révolution devait déjà avoir lieu la saison passée mais le splendide Scudetto conquis à Rome a tout reporté, car l’euphorie du moment avait provoqué la confirmation de pratiquement toute l’équipe. Cette saison, il ne reste que de la déception et de l’amertume.

De la grande équipe qui avait initié le cycle Ancelotti le 28 mai 2003 à l’Old Trafford, un moment inoubliable qui a laissé une trace indélébile dans l’histoire de Milan, il ne restera plus que Ambrosini et Abbiati. C’est la fin d’une époque. Les champions légendaires qui nous quittent méritent un stade rempli, 90 minutes d’applaudissements, une standing ovation qui ne s’arrête pas. Les frissons risquent d’être intenses, les poils vont se dresser et les larmes vont couler. Ces grands joueurs nous ont emmené partout en Europe, dans le Monde, ils nous ont fait rêver, vibrer et nous ont fait vivre des joies immenses, des émotions uniques. Ils nous ont rendu fier des couleurs que nous soutenons. Ils ont écrit l’histoire de Milan et du football. Aujourd’hui, nous devons oublier les polémiques, la colère d’une saison difficile et uniquement penser à saluer ces vrais Rossoneri comme ils le méritent.

Milan – Novara sera un match étrange, inoubliable. Dans ces moments, on a tendance à oublier tous les moments négatifs, on ne se rappelle plus que des beaux moments. Et c’est comme ça qu’on veut que ça se termine, en beauté. Pour une fois, on aimerait ne pas entendre (ni lire) des phrases déplacées, que ce soit vis-à-vis des joueurs ou bien de la société. On aimerait juste entendre à la fin du match : « On a vécu quelque chose d’immense mais la vie continue, les décisions prises ont été justes ». Devant un futur si incertain et avec un Scudetto à la Juve, on a besoin d’un peu de baume au coeur et ces adieux en sont l’occasion. On a besoin d’une fin heureuse, digne des plus belles histoires.

Alors allons chercher cette victoire et ces 80 points, avec la force de nos Meravigliosi, avec la classe de Nesta, la grinta de Gattuso, le talent de Seedorf et la détermination hors norme d’Inzaghi. Aujourd’hui, nous saluerons quatre piliers sur lesquels Milan s’est appuyé pour construire son histoire récente, quatre joueurs qui resteront inoubliables et uniques. Avec eux, on a vécu de grandes victoires, des moments forts mais aussi des moments difficiles et douloureux comme à Istanbul, Calciopoli, des années sans trophées mais la force de ces joueurs a toujours permis de repartir, viser de nouveaux objectifs et recommencer à gagner. Ils ont parfois été tentés de s’en aller mais sont toujours restés car c’est trop difficile de quitter ce club unique, cette famille. Saluons de la meilleure manière possible des légendes qui ont permis à Milan d’être le club le plus titré du monde. Ces joueurs ont écrit l’histoire du club et en échange, le club a fait d’eux des légendes. La victoire serait le plus bel hommage à leur rendre, pour qu’ils terminent leur aventure à Milan comme ils l’ont vécue tout au long de ces années : merveilleuse et gagnante. Voilà pourquoi ce simple match de fin de saison devient une occasion de vivre des moments uniques, tristes mais beaux en même temps, avec des applaudissements, des larmes, sur le terrain et en dehors. Ce sera l’occasion de se remercier réciproquement pour ce que les joueurs ont apporté à Milan et l’amour que les tifosi ont fait ressentir à ces champions.

Tous les sénateurs ont été convoqués et Allegri a déjà plus ou moins annoncé l’équipe : Amelia; Zambrotta, Mexes, Yepes, Mesbah; Gattuso, Aquilani, Seedorf; Boateng; Cassano, Ibrahimovic. Nesta et Inzaghi ne joueront que 10 ou 15 minutes. Avant le dernier entrainement, Allegri a tenu à faire un long discours à l’équipe, durant lequel il a rendu hommage aux champions qui quitteront Milan. L’équipe les a applaudi et à ce moment, le capitaine Ambrosini n’a pu retenir ses larmes, lui qui saluera des amis proches avec qui il a tout vécu durant plus de 10 ans. Il sera maintenant le guide, celui qui inculquera les valeurs de Milan à ses coéquipiers, pour que la tradition puisse perdurer. San Siro aura l’occasion de saluer tous ses champions. Durant ces 90 minutes, on se rappellera également des grands moments vécus ces dernières années. Le moment est arrivé de se dire au revoir parce que c’est la vie, c’est le moment. Le temps s’écoule, irrémédiablement et on ne peut rien faire face à la nature. Tout fini par passer, comme toutes les choses de la nature, le football aussi a un début et une fin mais personne ne pourra nous enlever nos plus beaux souvenirs, enfermés dans nos coeurs, nos coeurs Rossoneri. Soyons fiers de ce qu’on a vécu et d’avoir pu supporter des grands champions comme Gattuso, Inzaghi, Nesta et Seedorf. On peut seulement les remercier. Milan ne perd pas seulement des grands joueurs mais aussi des grands hommes difficilement remplaçables dans le vestiaire.

Nous, les tifosi de Milan, on vit un moment particulier, une sensation bizarre. Si pour Inzaghi et Seedorf, cela semblait déjà décidé, l’annonce de Nesta a surpris, même si c’était dans l’air. Avec sa franchise et son élégance, Nesta s’est démontré être un grand homme, en plus d’un grand champion. Alessandro a été honnête, avec la société, les tifosi mais surtout avec lui-même. Il a compris qu’il n’en pouvait plus et plutôt que de souffrir en tentant de suivre des jeunes attaquants trop vifs pour lui, il a préféré s’en aller dignement pour rejoindre un championnat moins rythmé. L’annonce de Gattuso aussi nous a surpris. Lui aussi, comme les autres sénateurs commence à se rendre compte qu’il n’a plus une place assurée et / ou que le physique commence à le trahir après avoir vécu tant de batailles : l’adieu devient alors obligatoire et immédiat, pour le bien de tous. Mais alors, pourquoi toute cette tristesse? La réponse fait mal. Et on peut la lire dans les différentes déclarations d’adieu. Leur Milan, le Milan triomphal, le grand Milan composé de grands champions n’existe plus.

Ce Milan a déjà amplement dépassé l’âge de la retraite footballistique. De ce Milan d’Athènes, il ne que des quelques colonnes en ruine et de nombreuses décombres. Mais ce qui inquiète le plus c’est qu’il ne semble pas y avoir un architecte ayant vraiment la force et la volonté de restaurer cette oeuvre. Milan ne peut pas rester en ruine ou être restauré avec des matériaux de mauvaise qualité. Il doit retrouver toute sa splendeur mais cela semble utopique. Même la presse, habituellement la plus optimiste, semble se rendre à l’évidence. Le futur est synonyme d’incertitude, aujourd’hui plus que jamais. Le climat est lourd, les certitudes d’antan sont devenues des espoirs. La seule assurance qu’ils nous donnent est que les top players ne devraient pas partir. Tout d’abord ils le disent au conditionnel mais en plus ils font passer la chose comme un exploit. Pour le reste, en ce moment, c’est la résignation à un mercato low cost et zéro cost qui règne.

Ceux qui me lisent savent que cela faisait un moment que j’attendais le départ des sénateurs. Mais aujourd’hui, face à cette démobilisation, je n’arrive pas à être heureux comme je le voudrais. Je n’y arrive pas. Parce qu’avec les grands champions, ce sont en quelques sortes les derniers restes d’un grand Milan qui n’existe plus qui s’en vont. En attendant de voir ce que le futur nous réserve, je vis ce moment étrange, que j’avais imaginé et attendu pendant des années, en pensant le vivre comme une fête, une libération mais qui, au contraire, me rempli de mélancolie que je n’aurais jamais pu imaginer ressentir en ce moment. Les derniers restes du grand Milan s’en vont nous laissent dans le doute, au milieu d’un océan de questions. Qui va remplacer nos champions? Qu’avons nous pour nous consoler? Quel sera l’avenir du club, sans âme et sans argent? Milan arrivera-t-il un jour à retrouver sa splendeur?

La situation financière et la politique du club ne nous permettent pas d’imaginer revoir un grand Milan dans un avenir proche, cela nous empêche d’imaginer le futur avec optimisme. Milan tourne une page glorieuse de son histoire mais c’est la fin d’une ère, celle des joueurs qui aiment profondément leur maillot : dans le futur, ce sera toujours plus difficile de trouver des joueurs qui resteront 10 ans dans une même équipe. Les temps changent, les joueurs sont plus volatiles et il y a le risque de ne plus vivre des liens uniques et spéciaux qui se tissent durant les années. De plus, sans un retournement de situation important, Milan restera, au moins provisoirement, à la dérive, dans une mer de médiocrité. Cela fait réfléchir et nous rappelle avec nostalgie notre passé glorieux, les souvenirs merveilleux vécus un peu partout, comme à Manchester, Athènes, Yokohama (et bien d’autres encore) alors qu’on fait face à l’incertitude d’un avenir nébuleux. Quoi qu’il en soit, nous serons toujours là, car la passion pour l’AC Milan est plus forte. Un cycle se termine et Milan devra repartir. La vie continue, the show must go on. On ne peut pas se résigner à voir notre Milan couler car comme le disait si bien une splendide bannière de l’ancienne (la vraie) Curva Sud : « Une nuit n’est jamais assez longue pour empêcher le soleil de se lever »

GRAZIE CAMPIONI! FORZA MILAN!


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