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Ciné-club : les réalisateurs rebelles

Publié le 15 mai 2012 par Safran
Ciné-club : les réalisateurs rebellesLes jeunes hommes dont je vais vous parler ont des des idées neuves sur le cinéma et tournent le dos aux tabous. L'anticonformisme est leur point commun.
Souvent écrivains, ils paufinent aux-mêmes leurs scripts et parfois même les dialogues. On sent la différence...
Pas de ballet, mais une musique tout aussi inhabituelle que le reste, souvent composée par de nouveaux musiciens.
Un reproche tout de même : la violence est plus ou moins présente.
Anurag Kashyap
Ciné-club : les réalisateurs rebelles
Né en 1972 en Uttar Pradesh, il connaît une jeunesse mouvementée entre études, théâtre, alcool et drogue, dépression, nuits à la belle étoile, sur les plages ou dans les rues de Bombay.
Au fil des rencontres il parfait sa connaissance du cinéma international (dès l'âge de 5 ans, il voyait déjà des films de cinémas ambulants), assiste à des festivals en Inde.
Il finit par écrire des scénarios, puis apprend à tirer des scripts de livres existants, poussé par le réalisateur Govind Nihalani.
A ce jour, il a écrit plus de 30 scripts, et dirigé une dizaine de films parmi lesquels il faut noter sa première œuvre, Black Friday, en 2004, sorte de reconstitution des tragiques événements de 1992-1993 à Bombay, récompensé à Los Angeles et à Locarno.
Suivent Dev D. (2009), une adaptation déjantée de Devdas interprétée par Abhay Deol, Gulaal (2009) avec Kay Kay Menon, That Girl in Yellow Boots (2011) avec Kalki Koechlin devenue son épouse.
Il ne dédaigne pas les apparitions dans des films, comme dans Shagird (Tigmanshu Dhulia, 2011, voir plus bas) ou Tera Kya Hoga Johnny (Sudhir Mishra, 2010).
Enfin, on voit aussi s'ajouter la fonction de producteur, prouvant que cette nouvelle génération de réalisateurs est multifonction.
Dibakar Banerjee
Ciné-club : les réalisateurs rebelles
C'est à Delhi, où il naît en 1969, que Dibakar Banerjee poursuit ses études avant de se pencher sur la communication visuelle et le graphisme à Ahmedabad.
Sa carrière commence dans la publicité où il est rédacteur. Bientôt, il fonde sa propre agence fournissant de nombreuses publicités à la télévision.
Il est alors contacté par un producteur pour réaliser un film sur Delhi ; c'est ainsi qu'il tourne en 2006 la comédie à petit budget Khosla Ka Ghosla, (écrite par l'un de ses anciens collègues rédacteurs) qui reçoit un National Award en 2007. Je classerais encore ce film dans le cinéma commercial.
Son 2e film, Oye Lucky! Lucky Oye!, dont il a écrit le scénario, voit arriver un nouveau National Award. Dans Oye Lucky on commence à sentir l'anticonformisme qui va caractériser son film suivant...
Pour son 3e film, il prend une tout autre direction, quitte à choquer. Love Sex Aur Dhoka, dont il a écrit le scénario, et qu'il tourne avec une caméra digitale (l'un des premiers essais de ce type en Inde pour un long métrage). Composé de 3 volets (comme son titre le laisse supposer), ce film à la technique différente choque par son réalisme et un sujet qui met en évidence le voyeurisme auxquels les médias adhèrent.
Dibakar Banerjee termine actuellement la post-production de son dernier film, Shanghaioù l'on retrouvera Abhay Deol.
Tigmanshu Dhulia
Ciné-club : les réalisateurs rebellesTigmanshu Dhulia naît en Uttar Pradesh en 1967. Après avoir obtenu ses diplômes d'anglais, d'économie et d'histoire moderne en 1986, il rejoint la National School of Drama à Delhi, et se frotte au théâtre jusqu'en 1989.
Dans les années 1990, il réalise et produit de nombreuses séries pour diverses chaînes de télévision.
En même temps, il entre dans le milieu cinématographique en étant directeur de casting pour Bandit Queen (Shekhar Kapur, 1994), et pour The Warrior (Asif Kapadia, 2000).
Côté écriture, on le retrouve en compagnie du réalisateur Mani Ratnam : ils écrivent ensemble le scénario de Dil Se en 1998.
Viennent enfin les premières réalisations avec des films plutôt violents, tels Haasil (2003), Charas (2004) ; dans ces deux premiers films, figurent Jimmy Shergill et Irrfan Khan.
Puis viennent Shagird dominé par Nana Patekar (2011), et enfin Saheb Biwi Aur Gangster (2001) avec Jimmy Shergill, et Paan Singh Tomar (2012) avec Irrfan Khan.
Bejoy Nambiar
Ciné-club : les réalisateurs rebellesNé en 1979, Bejoy Nambiar n'a encore réalisé qu'un seul long métrage, après avoir fait ses armes dans le court métrage.
Son unique film à ce jour, Shaitan (2011) lui a apporté un Screen Award de meilleur réalisateur débutant par la profession. Son scénario a été nominé plusieurs fois sans être récompensé. Pourtant...
Encore un exemple qui prouve que lorsque les réalisateurs écrivent leurs  scénarios, ils y mettent beaucoup de réalisme et d'originalité.
On attend maintenant son opus suivant qui devrait s'intituler David.
Bon. Au cas où vous voudriez prendre un bain de nouveauté, je récapitule ma préférence pour chaque réalisateur : Dev D. d'Anurag Kashyap, Love Sex Aur Dhoka de Dibakar Banerjee, Saheb Biwi Aur Gangster de Tigmanshu Dhulia, et Shaitan de Bejoy Nambiar. A voir quand vous êtes en forme !

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