UBB : une intersaison sur tous les fronts

Les clameurs qui descendaient du stade André-Moga samedi n’étaient pas encore totalement retombées que, déjà, la direction de l’Union préparait activement la saison prochaine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne manque pas d’ambitions.

Outre l’aspect sportif (le nouveau manager Raphaël Ibanez sera présenté officiellement demain), la direction du club s’agite en effet en coulisses pour profiter de cette magnifique première saison en Top 14 pour faire son trou parmi les plus grands.
11 M€ la saison prochaine
Le premier chantier qui est logiquement sur le feu est celui du budget. Et ce dossier, depuis l’obtention sur le terrain de Brive du maintien en Top 14, est pratiquement bouclé. Plus petit budget cette saison de l’élite avec 9 M€, le budget prévisionnel de l’UBB pour la saison prochaine atteindra les 11 M€. «L’objectif est de le passer ensuite à 13 puis à 15 M€. C’est tout à fait dans nos cordes», indiquait hier soir Laurent Marti lors de la grande soirée organisée pour les partenaires du club. Si le président a annoncé «l’ouverture d’une boutique UBB en centre-ville» pour développer l’image du club («Nous avons été mauvais cette année en terme de merchandising»), il a également confirmé l’intérêt que porte une «marque internationale» à devenir sponsor maillot pour la saison prochaine. La réponse devrait être connue dans les prochains jours. L’autre nouvelle source de financement provient des futures délocalisations au stade Chaban-Delmas, passant de 6 cette saison à 8 l’année prochaine. Sur ce point, l’élu béglais Franck Joandet préférerait un partage plus équitable des 13 rencontres se déroulant à domicile. «8 matches à Chaban contre 5 à Moga, ça me paraît beaucoup», juge-t-il ainsi. «Il faudrait faire moitié-moitié».
Tiraillée entre Bordeaux et Bègles, l’UBB a déjà trouvé une solution à court terme pour pouvoir augmenter son offre d’abonnements dans un situation «ambiguë» et «manquant de visibilité» comme le souligne Laurent Marti : elle finance cet été la construction d’une nouvelle tribune de 1 600 places pour le stade André-Moga (premier devis à 700 000€) dont la capacité totale s’établira aux environs des 9 000 places. Pour l’heure, aucune des deux municipalités ne s’est engagée à mettre la main au portefeuille. «Nous ne verserons pas un euro dans cette nouvelle tribune», confirme ainsi Arielle Piazza qui indique que le prêt du stade Chaban-Delmas permet d’encaisser, en moyenne, quelque 250 000 euros par match en billetterie. «Notre participation, au-delà des subventions classiques, elle est là». Plus que le financement de la tribune, c’est le lieu d’implantation du club dans un avenir proche qui se joue. La ville de Bègles travaille déjà sur un projet de rénovation du stade André-Moga, portant sa capacité à 18 000 places. «Nous devons pousser cette réflexion jusqu’au bout afin de chiffrer ce projet. Et quand tout sera étudié, la décision finale reviendra aux politiques», annonce Laurent Marti. Bordeaux n’a cependant pas dit son dernier mot, même si «une forêt de questions» entoure l’avenir du stade Chaban-Delmas, selon Arielle Piazza. «Le maire a un peu de temps pour se pencher sur le dossier. On va voir si c’est intelligent de conserver le stade. En tout cas, on ne va pas faire des doublons (dans l’agglomération, ndlr)». Pour l’élue bordelaise, «Laurent (Marti) devra se positionner» sur les propositions qui lui seront faites. Hier soir, le président de l’Union, qui rêve à haute voix de ramener le bouclier de Brennus d’ici quelques années, a apporté, l’air de rien, quelques éléments de réponse. Et remis un petit coup de pression.• NB