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3 Questions à Anne-Marie Gaignard

Publié le 15 mai 2012 par Soseducation

3 Questions à Anne-Marie Gaignard

3 Questions à Anne-Marie Gaignard, Présidente de l’association Plus jamais Zéro, qui vient en aide aux enfants ayant de grosses difficultés de lecture et/ ou d’orthographe.

Comment est né Plus Jamais Zéro ?

Plus Jamais Zéro est née de mon expérience personnelle. Élève, j’étais mauvaise en orthographe, je ne pouvais écrire un mot sans me tromper.
Pendant des années, j’ai été étiquetée dyslexique. Ce n’est qu’à 36 ans que j’ai découvert que je n’étais pas dyslexique, mais dysorthographique.
L’origine de mes problèmes venait de ce que la méthode d’apprentissage de l’orthographe utilisée en classe ne me convenait pas. Cela m’a anéantie.

Pendant plus de 30 ans, ma vie avait été gâchée à cause d’une mauvaise méthode. Mais c’est de là qu’est partie l’idée d’aider les élèves qui, à cause d’une méthode inadaptée, sont en difficulté pendant toute leur scolarité.

Qui sont les enfants qui s’adressent à vous ?

Ce sont des enfants qui viennent de tous les milieux. Souvent, ils ont dû se débrouiller avec une méthode semi-globale. Quand je leur pose la question, ils ne se rappellent pas avoir appris à lire. Mais ils me disent qu’ils ont galéré, qu’ils n’aiment pas lire. Or, à la rentrée 2010, 80% des manuels scolaires vendus sont des méthodes semi-globales.

Quand un enfant apprend à écrire un mot en l’orthographiant mal, cela reste, c’est un ancrage, qui devient rapidement un handicap. Mon travail consiste à démonter le mécanisme caché derrière cet ancrage.

Comment vivent-ils la dysorthographie ?

Les enfants qui nous arrivent sont dysorthographiques sévères. Le plus dramatique, c’est qu’ils se sentent coupables. Ils sont angoissés à l’idée d’aller à l’école au point de s’automutiler. Nous avons eu le cas d’une petite fille qui, à son arrivée chez nous, se mangeait littéralement les lèvres et les ongles.

Ces problèmes en amènent d’autres : en classe, ce sont des enfants dissipés, qui perdent tout, qui ne parviennent pas à se concentrer. Les devoirs à la maison deviennent un véritable pugilat. L’ambiance à l’heure des devoirs est cauchemardesque. Au lieu de durer 45 minutes, cela dure 2 heures, dans les cris et les larmes.

Les parents sont désemparés : ni les psychologues, ni les orthophonistes ne parviennent à donner des réponses adaptées aux problèmes de leurs enfants et c’est normal. Ils sont dysorthographiques, et n’ont pas besoin de rééducation du langage.

Avec nous, les enfants reprennent confiance. Dès les deux premières heures, ils font preuve de sérieux, de concentration et sont soulagés : ils comprennent enfin les raisons de leur handicap et parviennent à se corriger.

www.plusjamaiszero.fr



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